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Desboulmiers

Jean-Auguste Jullien, dit Desboulmiers, né en 1731 à Paris où il est mort en 1771, est un homme de lettres, historien du théâtre et auteur dramatique français.

Desboulmiers
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Biographie

Après avoir été capitaine de cavalerie, il chercha une position en Allemagne, mais ne put en trouver, et revint se fixer à Paris, où il publia coup sur coup de nombreux ouvrages. Ce sont pour la plupart des romans ou des recueils d'historiettes légères, tel que Honny soit qui mal y pense, où le lecteur est invité à partager la compagnie de « ces femmes charmantes que leur penchant a dévouées au service de leur patrie sous les étendards de la volupté[1] ». Outre quelques comédies, dont le succès fut mince, il est également l'auteur de deux ouvrages historiques, l'un consacré au théâtre italien de Paris, l'autre au théâtre de l'Opéra-Comique, lesquels lui valent encore aujourd'hui d'être cité par les l'historiens du théâtre français du XVIIIe siècle.

Desboulmiers, qui s'intéressait aussi aux beaux-arts, possédait un cabinet de dessins et de tableaux. Il dut toutefois s'en séparer peu avant de mourir, à l'âge d'à peine 40 ans, après avoir imprudemment différé une saignée qui, selon les médecins du temps, eût pu le sauver.

À propos de son recueil De tout un peu, Bachaumont, qui ne voyait rien de neuf dans ses contes, écrivait : « Ce sont de ces historiettes répétées mille fois dans les soupers provinciaux. Au reste, on y trouve contes, couplets, épigrammes, fables, impromptus, songes, épîtres, envois, et jusqu'à un alphabet philosophique[2]. » Desboulmiers était cependant le premier à plaisanter de sa manière d'écrire, toujours désinvolte et légère, comme dans cette ariette qui sert d'ouverture à l'une de ses comédies :

Point de souci, point de tristesse,
Point de langueur, point de tendresse :
L'amour ne fait le plus souvent
Qu'engendrer l'humeur sombre et noire,
Et si parfois le cœur se rend
Aux charmes d'une aimable enfant,
C'est lorsqu'elle nous verse Ă  boire.
Si le tendron fait le mutin,
Ma douleur est bientôt calmée,
Je prends ma pipe, et mon chagrin
Bientôt se dissipe en fumée[3].

Ĺ’uvres

  • Les SoirĂ©es du Palais-Royal, ou les VeillĂ©es d'une jolie femme, contenant quatre Lettres Ă  une amie, avec la conversation des chaises du Palais-Royal, 1761
  • Honny soit qui mal y pense, ou Histoires des filles cĂ©lèbres du XVIIIe siècle, 1761 Texte en ligne
  • Rose, ou les Effets de la haine, de l'amour et de l'amitiĂ©, 1765. RĂ©Ă©ditĂ© sous le titre L'Éducation de l'amour, 1770.
  • MĂ©moires du marquis de Solanges, 2 vol., 1766-1767 Tome 2 en ligne
  • PensĂ©es philosophiques, morales, critiques, littĂ©raires et politiques de M. Hume, 1767
  • L'Esprit et la chose, 1767. AttribuĂ© aussi Ă  Jean-Henri Marchand.
  • De tout un peu, ou les Amusements de la campagne, 1768
  • Histoire anecdotique et raisonnĂ©e du Théâtre-Italien, depuis son rĂ©tablissement en France, jusqu'Ă  l'annĂ©e 1769, contenant les analyses des principales pièces et un catalogue de toutes celles tant italiennes que françaises donnĂ©es sur ce théâtre, avec les anecdotes les plus curieuses et les notices les plus intĂ©ressantes de la vie et des talents des auteurs, 6 vol., 1768. RĂ©Ă©dition : Genève, Slatkine, 1968.
  • Histoire du théâtre de l'OpĂ©ra-Comique, 2 vol., 1769 Tome 2 en ligne
  • Le Bon fils, ou les MĂ©moires du comte de Samarandes, 2 vol., 1769
  • Trapue, reine des Topinamboux, ou la MaĂ®tresse femme, 1771 Texte en ligne
Théâtre

Notes et références

  1. Honny soit qui mal y pense, ou Histoires des filles célèbres du XVIIIe siècle, Londres, 1761, p. 6.
  2. Louis Petit de Bachaumont, MĂ©moires secrets pour servir Ă  l'histoire de la RĂ©publique des Lettres en France, Londres, John Adamson, t. XVI, 1784, p. 253.
  3. Toinon et Toinette, Paris, chez la veuve Duchesne, 1770, acte I, p. 3.

Sources biographiques

  • Nicolas-Toussaint Des Essarts, Les Siècles littĂ©raires de la France, ou Nouveau dictionnaire, historique, critique, et bibliographique, de tous les Ă©crivains français, morts et vivants, jusqu'Ă  la fin du XVIIIe siècle, Paris, chez l'auteur, vol. II, 1800, p. 301-302
  • Pierre Larousse, Grand Dictionnaire biographique de XIXe siècle, vol. VI, 1870, p. 529

Liens externes

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