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Der Judenstaat

Der Judenstaat (en français : L'État des Juifs[N 1]) est le titre du livre publié en 1896 par Theodor Herzl, considéré comme le fondateur du sionisme, dans lequel ce dernier analyse la question des Juifs et tient pour acquis les faits que :

  • les peuples du monde ne pourront supporter, Ă  longue Ă©chĂ©ance, ni le Peuple d'IsraĂ«l en leur sein, ni son particularisme religieux, ni ses leaders, ni sa mentalitĂ© ;
  • l'antisĂ©mitisme grandissant, Ă  la base du rĂ©veil national du Peuple d'IsraĂ«l, obligera, tĂ´t ou tard, les peuples du monde Ă  trouver une solution adĂ©quate Ă  ce problème.

Le livre Der Judenstaat de Theodor Herzl

Il faut 6 semaines Ă  Herzl pour Ă©crire son livre Der Judenstaat, en 1895, et ce dans un contexte d'inspiration intense.

Dans son livre, Herzl propose un programme détaillé de la création d'un État pour les Juifs, avec son organisation interne et ses institutions. Theodor Herzl y défend l'idée de restaurer sous une forme moderne l'entité nationale juive qui avait existé en Palestine à l'époque antique. Seul cet État national juif offrirait une solution au problème de l'antisémitisme.

La publication du livre en 1896 entraîne simultanément une vive opposition dans le judaïsme officiel et chez les rabbins d'Europe occidentale[N 2], ainsi qu'un engouement et une reconnaissance importante parmi les Juifs d'Europe orientale[N 3]. Der Judenstaat est traduit une première fois en hébreu par Michaël Berkovitz, puis une seconde par Asher Barash.

Notes et références

Notes

  1. La traduction en français de Der Judenstaat est L'État des Juifs. Le titre a souvent Ă©tĂ© mal traduit en L'État juif (qui serait, en allemand, Der jĂĽdische Staat), crĂ©ant ainsi une ambiguĂŻtĂ© fondamentale au cĹ“ur du sionisme lui-mĂŞme : faut-il crĂ©er un État pour les Juifs, qui puisse les dĂ©fendre, en accord avec la conception selon laquelle seul un État-nation propre peut fournir une protection adĂ©quate Ă  tel ou tel peuple ; ou faut-il crĂ©er un « Ă‰tat juif Â», donc religieux et non laĂŻque ?
  2. « J'Ă©tais encore au lycĂ©e quand parut cette brochure succincte, qui avait la force de pĂ©nĂ©tration d'un coin d'acier, mais je me souviens bien de l'ahurissement gĂ©nĂ©ral et du dĂ©pit de la bourgeoisie juive de Vienne. Quelle mouche, disaient-ils avec humeur, a piquĂ© cet Ă©crivain si intelligent, si cultivĂ© et spirituel ? Quelles sottises se met-il Ă  Ă©crire ? Pourquoi irions-nous en Palestine ? Notre langue c'est l'allemand et non pas l'hĂ©breu, notre patrie, la belle Autriche. Notre sort n'est-il pas enviable sous le bon empereur François-Joseph ? N'avons-nous pas des ressources et une situation assurĂ©s ? Ne jouissons-nous pas comme les autres de nos droits de citoyen, ne sommes-nous pas des bourgeois fidèles et solidement Ă©tablis de cette Vienne bien-aimĂ©e ? Et ne vivons-nous pas Ă  une Ă©poque de progrès, qui Ă©liminera en quelques lustres tous les prĂ©jugĂ©s confessionnels ? Â». Le monde d'hier, Stefan Zweig.
  3. « Mais la rĂ©ponse lui parvint d'ailleurs [...]. Elle ne lui vint pas, sans doute, des Juifs de l'occident, de ces bourgeois qui menaient une existence confortable et avaient d'excellentes situations, mais des masses formidables de l'Est, du prolĂ©tariat des ghettos galiciens, polonais et russes. Sans qu'il s'en doutât, Herzl, avec sa brochure, avait fait flamber ce noyau du judaĂŻsme qui couvait sous la cendre de l'Ă©tranger, le rĂŞve messianique millĂ©naire, la promesse confirmĂ©e par les livres saints d'un retour dans la terre d'Ă©lection, - cette promesse et en mĂŞme temps la certitude religieuse qui seule donnait encore un sens Ă  la vie de ces millions d'ĂŞtres foulĂ©s et asservis. Â». Le monde d'hier, Stefan Zweig

Références

    Liens externes

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