De cierta manera
De cierta manera (traduction littĂ©rale : D'une certaine manière) est un film cubain rĂ©alisĂ© par Sara GĂłmez, achevĂ© par Julio GarcĂa Espinosa et Tomás GutiĂ©rrez Alea et sorti en 1977.
RĂ©alisation | Sara GĂłmez |
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Scénario |
Julio GarcĂa Espinosa Tomás González PĂ©rez Tomás GutiĂ©rrez Alea Sara GĂłmez |
Acteurs principaux |
Mario Balmaseda |
Sociétés de production | Instituto Cubano del Arte e Industrias Cinematográficos |
Pays de production | Cuba |
Genre | Drame |
Durée | 78 minutes |
Sortie | 1977 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution
Synopsis
L'action se déroule à La Havane, dans le nouveau quartier de Miraflores, construit en 1962 pour reloger les habitants d'un bidonville, connu sous le nom des Yaguas. Une jeune institutrice, Yolanda, doit faire face aux problèmes posés par la mentalité et les réticences d'une population jusque-là habituée à vivre dans la marginalité. Elle est aussi amoureuse de Mario, qui fut, un temps, aspirant d'une société secrète et qui, désormais, se construit une nouvelle personnalité dans les brigades révolutionnaires. Au travail, les convictions idéologiques de Mario entrent en conflit avec les comportements de son meilleur ami, Humberto, plutôt hésitant et absentéiste. « Ce conflit, en milieu ouvrier, entre une nouvelle éthique qui se cherche et les anciens modèles culturels est aggravé chez Mario par un autre qui l'oppose à Yolanda, son amie et qui relève, celui-là , du machisme... »[1]
Fiche technique
Sauf indication contraire ou complémentaire, les informations mentionnées dans cette section peuvent être confirmées par la base de données IMDb.
- Titre du film : De cierta manera
- RĂ©alisation : Sara GĂłmez
- ScĂ©nario : Julio GarcĂa Espinosa, Tomás González PĂ©rez, Tomás GutiĂ©rrez Alea et Sara GĂłmez
- Production : Camilo Vives (ICAIC)
- Photographie : Luis GarcĂa - Noir et blanc
- Musique : Sergio Vitier
- Son : Germinal Hernández
- Montage : Juan Varona, T. Gutiérrez Alea
- Durée : 78 minutes
- Pays d'origine : Cuba
- Sortie :
- Cuba :
Distribution
- Mario Balmaseda : Mario
- Yolanda Cuéllar : Yolanda
- Mario Limonta
- Isaura Mendoza
- Bobby Carcasés
- Sarita Reyes
- Les habitants du quartier Miraflores Ă La Havane
Commentaire
Conjuguant documentaire et fiction, Ă partir d'un scĂ©nario en Ă©volution, De cierta manera rassemble acteurs professionnels et habitants d'un quartier populaire de La Havane. Ces derniers, interprĂ©tant leur propre vie, « proposent des anecdotes, des situations analysant leur rĂ©alitĂ©. Parallèlement, est menĂ©e toute une recherche sur la secte Abakuá, sur son histoire, comme foyer de rĂ©sistance culturelle mais aussi comme lieu oĂą le machisme - dĂ©jĂ fortement imprĂ©gnĂ© Ă Cuba - est une valeur très affirmĂ©e. »[1] Dans un texte dĂ©diĂ© Ă Sarita GĂłmez, l'Ă©crivain et rĂ©alisateur cubain JesĂşs DĂaz Ă©met, pour sa part, l'opinion suivante : « De cierta manera n'explore pas seulement le machisme Ă travers les relations amoureuses homme-femme, il le fait aussi en traitant de l'amitiĂ© masculine, qui est, dans notre contexte, l'un des domaines les plus explosifs et dont la signification Ă©thique est capitale. »[2]
Le machisme y est donc désigné comme facteur de résistance à la transformation de la société. Une question demeure cependant : quelles sont les nouvelles valeurs ? « La société cubaine est, à ce moment-là , montrée comme refoulant ses contradictions à travers les organisations de masse et les processus pédagogiques. »[1]
De cierta manera, bien qu'il soit un des films les plus cités du cinéma cubain, laisse beaucoup de questions en suspens : Sara Gómez, morte avant d'avoir pu achever son seul long-métrage, a-t-elle donné une image caricaturale ou plutôt une image fidèle du processus cubain ?
Dans tous les cas, « il s'agit d'un cinéma complexe mais facile à voir qui, tout en étant provocateur et didactique, n'est jamais pédant et intellectualiste. [...] Un cinéma fièrement imparfait[3] mais truffé de codes qui feront les délices du spectateur aimant analyser », écrit Antxon Salvador Castiella[4].
Sara Gómez déclarait alors : « Le cinéaste cubain s'exprime en termes de révolution ; le cinéma, pour nous, est inévitablement partial, il sera déterminé par une prise de conscience, il sera le résultat d'une attitude définie face à la nécessité de nous décoloniser politiquement et idéologiquement, de rompre avec les valeurs traditionnelles, qu'elles soient économiques, éthiques ou esthétiques. »[4]
Références
- Monique Blaquière-Roumette et Bernard Gille, Films des Amériques latines, Paris, Éditions du Temps, .
- J. DĂaz : Les dĂ©fis de la contemporanĂ©itĂ© : notes sur le cinĂ©ma cubain in : Le cinĂ©ma cubain, Éditions du Centre Georges-Pompidou, Paris, 1990, p. 116.
- L'expression employĂ©e se rĂ©fère Ă un texte-manifeste, datĂ© de dĂ©cembre 1969, publiĂ© par Cine Cubano et Ă©crit par Julio GarcĂa Espinosa sous le titre Por un cine Imperfecto.
- Antxon Salvador Castiella, Le cinéma espagnol, Gremese, .
Liens externes
- Ressources relatives Ă l'audiovisuel :
- Africultures
- (en) AllMovie
- (en) IMDb
- (de) OFDb
- (en) Rotten Tomatoes
- (mul) The Movie Database