David Edelstadt
David Edelstadt (né le à Kalouga, en Russie, et mort le à Denver, dans le Colorado) est un poète et ouvrier anarchiste russe. Il fut notamment membre de la FORA (Fédération ouvrière régionale argentine).
Bibliographie
David Edelstadt naît dans une famille russe d'origine juive. Son père, Moïse Edelstadt, est enrôlé de force pendant près de 25 ans dans l'armée du tsar, pratique assez fréquemment utilisée à l'encontre des juifs.
Âgé de 14 ans, il part vivre à Kiev où habitent déjà ses frères et où il commence à travailler dans une cordonnerie. Il porte alors un vif intérêt à l'organisation anarchiste Narodnaïa Volia, qui réalise dans ces années de nombreux attentats à la bombe avec pour revendications la fin du régime tsariste et la mise en place d'une assemblée constituante. Cependant, le , il est touché de plein fouet par un pogroms antisémites durant lequel des juifs de la région de Kiev et de ses environs sont violemment attaqués. Durant son hospitalisation consécutive à cette période, il fait la rencontre d'un médecin qui aide de nombreux juifs à s'enfuir vers les États-Unis.
Avec l'aide de ce médecin, il émigre pour les États-Unis en 1882 (il est alors âgé de 16 ans) au cours d'un périple qui le mène à travers la Pologne, l'Allemagne et l'Angleterre d'où il embarque depuis le port de Liverpool pour atteindre la ville pennsylvanienne de Philadelphie et, de là, New York. Tous les immigrants juifs ayant voyagé avec lui se séparent alors et Edelstadt rejoint Cincinnati où vit un de ses frères.
C'est dans ces années qu'il adopte le yiddish comme langue d'expression courante, en lieu et place du russe. Il devient alors le rédacteur en chef de l'hebdomadaire anarchiste Freie Arbeiter Stimme (La Voix du travailleur libre).
En 1889, il publie son premier poème en yiddish, À la vérité. Ses poèmes et écrits ultérieurs ont pour thème la lutte pour la dignité et l'émancipation du travailleur.
Une anthologie sélective de ses textes est publiée à New York en 1953.
« Quand j'entendrai le grondement des armes,
Dernier combat de sang et de douleur
Je chanterai, du tombeau, pour le peuple,
Je chanterai pour exalter son cœur. »
— Extrait de Mon testament
Source bibliographique
- Charles Dobrynski, Anthologie de la poésie yiddish, Gallimard, collection poésie, Paris, 2000, pp.59-60.