Daniel Doumerc
Daniel Doumerc est un homme politique français né le à Montauban (Tarn-et-Garonne) et décédé le à Paris.
Membre du Conseil des Cinq-Cents |
---|
Naissance | |
---|---|
Décès |
(à 77 ans) Paris |
Nationalité | |
Activité |
Biographie
A son mariage, il est négociant et habite rue Montmartre. En 1774, il est toujours négociant et demeure rue Poissonnière. Il est compromis dans l'affaire des blés sous le ministère Turgot, sombre affaire de détournement de vivres ayant entraîné une disette et des émeutes à Paris, à la suite de quoi il est embastillé pendant six semaines en 1775. À la naissance d'Auguste, il est toujours Régisseur Général des Vivres de la Guerre et habite toujours rue Poissonnière. En 1783, il est « écuier, Seigneur de Pierre Buttée, Lamotte, La Maison Rouge et autres lieux » et demeure faubourg Saint-Denis. Il possède de nombreuses propriétés dans la région parisienne, notamment du côté de Deuil, Epinay, Pierrefitte, Stains, la Courneuve et Louveciennes. Il est également propriétaire de maisons de rapport à Paris au coin des rues Grénetat et Martin et rue de la Tonnellerie.
Le 27 floréal an 2 (16 mai 1794), il achète l'Hôtel de la Force à Montauban pour 60.000 livres payables en Assignats (environ 6 MF 1999) aux héritiers de Jean Dumas. L'Hôtel de la Force, composé d'un corps central que flanquaient deux pavillons à frontons triangulaires, précédait un vaste parc aménagé sur l'emplacement d'un ancien cimetière protestant et s'étendant sur plus d'un hectare et demi. Il le revend le 1er jour complémentaire de l'an XII (18 septembre 1801) à Mademoiselle Jacquette Renée de Caumont, des seigneurs de Montbeton, branche montalbanaise des Caumont (« Le vieux Montauban » par Robert de Mentque, éd. Subervie, Rodez).
Il s'enfuit dans le Sud-Ouest sous la Terreur et est placé sur la liste des émigrés. Ses biens sont saisis. Il est élu député (royaliste) du Lot le 17 octobre 1795, au conseil des Cinq Cents, mais exclu en raison de son statut d'émigré jusqu'à ce que sa situation soit régularisée, le 22 mars 1796. Après le coup d'état de fructidor (1797) contre les royalistes, il est déporté à l'île d'Oléron, et ses biens sont mis sous séquestre. Libéré après le coup d'état du 18 brumaire An 8 (novembre 1799) qui marque le début du Consulat, il recouvre ses biens. En 1803, il demeure à Stains.
En 1805, à la naissance de son petit-fils Eugène Daniel, il habite rue Neuve des Mathurins n° 103 division de la Place Vendôme. En 1810, à la naissance de son petit-fils Jules Louis Joseph, il est témoin, « ex-législateur » et habite au 42 rue Basse-du-Rempart, division de la Place Vendôme. C'est là qu'il demeure jusqu'à sa mort. Son acte de décès indique qu'il est « Ecuyer, ancien Régisseur Général des Vivres de Terre et de Mer ».
Extrait de « La Nouvelle Histoire de Paris au XVIIIe Siècle » par Jean Chagniot - Diffusion Hachette pages 295-296 : « ... Il n'était question en principe que de fournir du blé aux régiments des Gardes Françaises et Suisses. L'abbé Terray fit confiance à Doumerc, un prête-nom de Le Ray de Chaumont, et Turgot à des marchands de La Rochelle, les Leleu ... L'Hôtel de Ville avait été dépossédé de ses attributions par les officiers de police ; mais ceux-ci ont fini par passer la main, à leur tour, à des hommes daffaires si étroitement liés à la Cour qu'ils sombraient en même temps que le ministre qui les avait mandatés ; en 1774, Turgot fit embastiller Doumerc, le suppôt de Terray, jeté en pâture au ressentiment populaire. La disette ne pouvait plus être un accident ; elle devenait une affaire d'état ... »
Extrait de l' « Histoire Générale de Paris » collection de documents publiée sous les auspices de l'Edilité Parisienne. Les lettres de cachet à Paris, étude suivie dune liste des prisonniers de la Bastille (1659 -1789), page 396 : « DOUMERC (Daniel) chargé de l'approvisionnement des blés pour le compte du Roi, entré le 5 mai 1775 sur l'ordre contresigné La Vrillière. Affaire des blés (émeutes et pillages de marchés). Sorti le 20 juin 1775 sur ordre contresigné La Vrillière. »
Extraits des « Arrêts du Conseil du Roi », Inventaire analytique des arrêts en commandement, Règne de Louis XVI, Ministère Turgot, Paris 1978, tome 1 (1774-1776) et tome 2 (1777- ). p. 182 - juillet 1775 Mercredi 26 juillet, Versailles 2998 - Arrêt nommant des commissaires pour examiner les comptes des sieurs Sorin et Doumerc, chargés de l'approvisionnement des blés, qui ont recouvré 3 millions alors que 12 millions sont sortis du Trésor royal.
p. 285 - mai 1776 Dimanche 5 mai, Versailles 4637 - Arrêt ordonnant que le sieur Leray de Chaumont présentera ses comptes à la commission établie par l'arrêt du Conseil du 26 juillet précédent pour juger ceux des sieurs Sorin et Doumerc.
p. 317 - novembre 1777 Dimanche 23 novembre, Versailles 4682 bis - Arrêt subrogeant le sieur Michaud de Montaran fils, maître des requêtes, au sieur Dufour de Villeneuve, pour remplir les fonctions de procureur général du Roi en la commission établie par l'arrêt du 26 juillet 1775 pour vérifier les comptes des sieurs Sorin, Doumerc et Le Ray de Chaumont.
Extrait du « Dictionnaire de Biographie Française » publié sous la direction de Roman d'Amat et R. Limouzin-Lamothe, Librairie Letouzey et Ané 87 boulevard Raspail Paris VI°, 1967, tome II :
« DOUMERC (Daniel) né à Montauban le 30 août 1738. Il avait été commissaire des guerres sous l'ancien régime. Riche propriétaire il fut obligé, pendant la Terreur, d'abandonner son domicile. Aussitôt on l'inscrivit sur la liste des émigrés à seule fin de s'emparer de ses biens. Il fut, après Thermidor, le 17 octobre 1795, élu député du Lot au Conseil de Cinq Cents mais, lors de la vérification des pouvoirs, exclu de la représentation nationale comme émigré ; on le pria de régulariser sa situation, ce qu'il fit le 18 mars 1796. Il fut alors admis à siéger, mais après le coup d'état de Fructidor, on le déporta à La Guyane comme royaliste. Ses biens furent à nouveau séquestrés. Ce ne fut que le 4 août 1799, lorsque Doumerc eut été interné à l'Ile d'Oléron, que la bande noire qui le poursuivait dût lâcher prise. Libéré après le coup d'état de Brumaire, Doumerc mourût à Paris, où il s'était réfugié, le 26 juillet 1816. » Propriétaire à Montauban, il est élu député du Lot au Conseil des Cinq-Cents le 24 vendémiaire an IV. Il est déchu lors du coup d’État du 18 fructidor an V et déporté à l'île d'Oléron.
Sources
- « Daniel Doumerc », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition]