Damana Pickass
Damana Adia Pickass, de son vrai nom Damana Adia Médard, né à Abidjan dans la commune de Port-Bouët[1] en 1972 ou 1971[2], est un ancien haut responsable ivoirien du Front populaire ivoirien (FPI), nommé en octobre 2021 secrétaire général du Parti des peuples africains – Côte d'Ivoire.
Jeunesse et formation
Damana Pickass est né dans une famille originaire de Bohico[3], un village près de Fresco, Il a suivi sa scolarité primaire à Bonoua, où son père était agent des Eaux et Forêts[4]. Après le collège, il part au lycée classique d'Abidjan[4].
Dans cet établissement, Damana Pickass devient membre de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d'Ivoire (FESCI) dans les années 90[1]. À l'université Félix-Houphouët-Boigny, il devient le deuxième secrétaire général adjoint du Bureau exécutif national (BEN) de la FESCI, de 1995 à 1998 quand Guillaume Soro en était le secrétaire général[1].
Certains le voyaient succéder à Guillaume Soro, mais il rejoint ensuite la Jeunesse du Front populaire ivoirien (JFPI)[4], puis part pour la France pour ses études après que Laurent Gbagbo a été élu président de la République de Côte d'Ivoire en octobre 2000[1]. Pickass obtient un diplôme d'études approfondies (DEA) en droit public, option relations internationales, de l'université de Reims (France) et un DESS en décentralisation[1]. Il rentre en Côte d'Ivoire en 2005[1].
Responsabilités sous le gouvernement de transition
Administrateur civil à partir de 2006, Damana Pickass occupe les fonctions de chef de cabinet et assistant du directeur général de la Décentralisation et du Développement local de 2007 à 2011[1] - [5]. Le , alors qu'il est commissaire central de la Commission électorale indépendante[1], il se rend célèbre en empêchant physiquement la proclamation de résultats partiels de l'élection présidentielle de 2010, arrachant des mains la feuille du porte-parole de la Commission électorale indépendante et la déchirant en direct devant les caméras[6] - [5] - [2].
Cadre du FPI en exil
En avril 2011, Damana Pickass fuit au Ghana, déguisé pour éviter de se faire arrêter par le nouveau pouvoir[7]. Il reste en exil dix ans. Il y continue la lutte en tant que vice-président de la Coordination du FPI en exil qui regroupe tous les principaux responsables pro-Gbagbo en exil[1] - [7]. Pour la première fois, il se voit nommé dans les instances dirigeantes du parti avec le poste de vice-président chargé de la politique de la jeunesse et du service civique en 2015 au congrès de Mama (il sera reconduit en 2018 au congrès de Moossou)[4].
En septembre 2017, le gouvernement ivoirien accuse publiquement les exilés – dont Damana Pickass – d’être derrière les attaques qui avaient visé, en juillet de la même année, des postes de gendarmerie et de police, sans toutefois produire de preuves[5].
Les négociations entre le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), les autorités ghanéennes et le gouvernement ivoirien aboutissent à un accord consistant notamment en une ordonnance d'amnistie (signée le 6 août 2018) et un retour facilité des exilés. Damana Pickass est concerné par cette amnistie[7], ce qui ne l'empêche pas d'être arrêté 24 heures, le 25 mars 2019, par la police ghanéenne sur la base d'un mandat d'arrêt international lancé auparavant par la Côte d'Ivoire[8].
Il ne rentre finalement que le 30 avril 2021, un mois après l'acquittement de Laurent Gbagbo, pour préparer le retour historique de ce dernier en Côte d'Ivoire[7].
Retour d'exil
En octobre 2021, Pickass est nommé secrétaire général du Parti des peuples africains – Côte d'Ivoire[2]. Il a pour mission principale, l’implantation du Parti sur tout le territoire national et la mobilisation des adhérents[4].
Fin , Pickass est convoqué par la justice ivoirienne et placé sous contrôle judiciaire. Il est accusé d'être impliqué dans l'attaque d'un camp militaire en [9]. Des militants du PPA-CI participent à une manifestation de soutien à Damana Pickass en février. 26 d'entre eux sont rapidement jugés et condamnés à 2 ans de prison ferme pour « troubles à l'ordre public »[10] - [11] - [12].
Vie privée
Damana Pickass habite depuis son retour en CĂ´te d'Ivoire une villa de Bingerville. Il a cinq enfants[5].
Notes et références
- « Côte d’Ivoire : Les raisons du choix de Damana Pickass, Premier Secrétaire General du PPA-CI », sur www.ladiplomatiquedabidjan.com, (consulté le )
- « Hubert Oulaye et Damana Pickass, deux fidèles de Gbagbo à la direction de son nouveau parti », RFI,
- « Rentré au pays après 10 ans d'exil: Damana Pickass lavé et purifié par ses parents de Fresco - Abidjan.net News », sur news.abidjan.net, (consulté le )
- « (Portrait) Côte-d’Ivoire: Damana Adia Pickass, un fidèle de Laurent Gbagbo, Secrétaire Général du Parti des Peuples Africains (PPA.ci) », sur Connectionivoirienne, (consulté le )
- Vincent Duhem, « Côte d’Ivoire – Damana Pickass : « Laurent Gbagbo doit pouvoir rentrer au pays » – Jeune Afrique », sur JeuneAfrique.com, (consulté le )
- « Côte d'Ivoire : la déchirure », Le Nouvel Observateur, no 2405, 9-15 décembre 2010, p. 58.
- Aïssatou Diallo, « « Laurent Gbagbo a de grands projets pour la Côte d’Ivoire » : rencontre avec Damana Pickass, vice-président du FPI – Jeune Afrique », sur JeuneAfrique.com, (consulté le )
- Valérie Bony, « Damana Pickass, un proche de Gbagbo, arrêté au Ghana », BBC News Afrique,‎ (lire en ligne, consulté le )
- Aïssatou Diallo, « En Côte d’Ivoire, l’inculpation de Damana Pickass signe-t-elle la fin de l’accalmie ? », Jeune Afrique,
- Bineta Diagne, « Côte d’Ivoire: le parti de l’ex-président Gbagbo dénonce des arrestations dans ses rangs », Radio France internationale,
- Marine Jeannin, « Côte d'Ivoire: des peines de prison ferme pour des membres du PPA-CI », Radio France internationale,
- « À la Une: la case prison pour des militants pro-Gbagbo », Radio France internationale,