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Dăbuleni

Dăbuleni est une ville roumaine, situĂ©e dans le Județ de Dolj.

Dăbuleni
Nom local
(ro) Dăbuleni
GĂ©ographie
Pays
Județ
Localisation géographique
Chef-lieu
Dăbuleni (d)
Superficie
182,86 km2
Coordonnées
43° 48â€Č 04″ N, 24° 05â€Č 31″ E
DĂ©mographie
Population
10 333 hab. ()
Densité
56,5 hab./km2 ()
Fonctionnement
Statut
Chef de l'exécutif
Aurel Băjenaru (d) (depuis )
Contient les localités
Dăbuleni (d), Chiașu (d)
Identifiants
Site web
Carte
Prononciation

La zone sableuse de prĂšs de 100 000 mÂČ comprenant entourant les villes de Dabuleni et  Marsani est surnommĂ©e le «Sahara de l’OltĂ©nie», du nom de cette rĂ©gion du sud de la Roumanie dont le climat est le plus chaud du pays. Terrain d’expĂ©rimentations agricoles depuis soixante ans, ce «dĂ©sert» situĂ© doit se rĂ©inventer face au changement climatique. Il s'agit en fait plus plus d'une zone semi-aride que d’un vĂ©ritable dĂ©sert. En dehors des villages, le paysage ne se compose que d'arbustes, de rares cultures et de terres abandonnĂ©es couvertes d’herbacĂ©es, ainsi que de quelques dunes façonnĂ©es par le vent. Aucune mer Ă  l’horizon, seul le Danube Ă  quelques kilomĂštres de lĂ , frontiĂšre entre Roumanie et Bulgarie.

C'est Ă  la sortie de Dabuleni que se trouve la Station de Recherche et de DĂ©veloppement pour la Culture des Plantes dans le Sable (SCDCPN), une unitĂ© scientifique abritĂ©e dans un bĂątiment au vert dĂ©fraĂźchi et qui rĂ©alise des essais de culture dans les terres sableuses. Le sable est un alliĂ© inattendu pour certaines cultures. Cultiver dans le sable est un dĂ©fi, car il n’est pas stable et pauvre en nutriments, selon Stefan Nanu, directeur adjoint du centre de recherche. Mais le sable a aussi ses avantages. Comme il garde la chaleur, les cultures mĂ»rissent plus vite, et le sol peut ĂȘtre travaillĂ© tout le temps car l’eau s’infiltre rapidement.

La SCDCPN a vu le jour en 1959, pendant la collectivisation des terres sous le rĂ©gime communiste. À l’origine, des forĂȘts de robiniers (faux-acacias) recouvraient les dunes. Selon la directrice de la station, Aurelia Diaconu, originaire de la rĂ©gion, c'Ă©tait une terre pauvre, exposĂ©e aux sĂ©cheresses, oĂč on cultivait de la vigne jusque dans les annĂ©es 1950. Puis les terrains ont Ă©tĂ© dĂ©frichĂ©s et les dunes nivelĂ©es pour rendre le sol cultivable. Les robiniers d'origine ont Ă©tĂ© arrachĂ©s et d’autres replantĂ©s le long des champs afin de protĂ©ger les cultures du vent. La station de Dabuleni a connu son apogĂ©e dans les annĂ©es 1980, employant plus de 800 personnes Ă  la culture de pommes de terre nouvelles, pĂȘches ou aubergines. L’expertise de la station, financĂ©e par l’État, permet aux coopĂ©ratives agricoles de prospĂ©rer, et ce notamment grĂące Ă  un grand systĂšme d’irrigation fournissant de l’eau en provenance du Danube sur 70000 hectares. Les pastĂšques de Dabuleni Ă©taient cĂ©lĂ©brĂ©es dans toute la Roumanie, et le sont encore aujourd’hui.

A la chute de la dictature communiste (1989), la libertĂ© est recouvrĂ©e mais la transition agricole brutale car les parcelles sont partagĂ©es entre propriĂ©taires privĂ©s. Stefan Nanu, directeur adjoint de la station, dĂ©crit un systĂšme d’irrigation abandonnĂ© car inadaptĂ© Ă  de petites surfaces. Il plaide pour que cultivateurs et autoritĂ©s s’associent afin de recevoir des fonds destinĂ©s Ă  la construction d'un systĂšme moderne. Malheureusement de nombreux agriculteurs de la rĂ©gion ne veulent plus entendre parler de coopĂ©ratives, synonymes du passĂ©. D’autres partent faire des saisons Ă  l’étranger, y voyant une solution plus simple et plus rentable.

De plus, le changement climatique a fait Ă©merger d'autres difficultĂ©s. Depuis quelques annĂ©es, les tempĂ©ratures, douces dĂšs le mois de fĂ©vrier, provoquent la floraison avant des gelĂ©es en mars qui dĂ©truisent les plantations. L’étĂ©, les jours dĂ©passant les 40° C sont de plus en plus frĂ©quents. Les chercheurs ont donc testĂ© des variĂ©tĂ©s bourgeonnant plus tard et s’adaptant Ă  la fois aux hivers froids et aux sĂ©cheresses. Pawpaw (mangue), kiwaĂŻ (cousin du kiwi), kakis, jujubes ou patates douces sont apparus, irriguĂ©s au goutte-Ă -goutte depuis une source d’eau proche Ă  la plus grande satisfaction de Stefan Nanu, directeur adjoint de la station.

Ces cultures de patates douces sont issues d’une collaboration scientifique avec la CorĂ©e du Sud. Aujourd’hui, le centre de Dabuleni en rĂ©colte prĂšs de 60 tonnes par hectare. Mais malgrĂ© ces succĂšs, la station est en dĂ©clin en raison du manque d’eau et n'emploie plus que 90 personnes qui tirent leurs revenus des services aux agriculteurs, des ventes de semences et des rĂ©coltes dans les marchĂ©s, ainsi que de quelques subventions publiques. Pendant la pĂ©riode communiste, 3 000 hectares Ă©taient cultivĂ©s, contre quelques dizaines aujourd’hui.

Aurelia Diaconu, prĂ©vient que sans eau rien ne pourra ĂȘtre fait. Elle rĂȘve d’un systĂšme d’irrigation moderne, automatisĂ© et Ă©conome, un systĂšme analogue Ă  celui utilisĂ© en IsraĂ«l pour la culture dans le sable, et signale que la culture des pommes de terre nouvelles, inconnue avant les annĂ©es 1950, est dĂ©sormais courante. Celle des patates douces apparaĂźt maintenant dans les jardins de certains habitants.

Alors que la dĂ©sertification (estimĂ©e Ă  1 000 ha par an) s’amplifie, la dĂ©forestation accĂ©lĂšre l’érosion des sols. Dans les annĂ©es 1990, tout a Ă©tĂ© coupĂ© pour le chauffage, selon Alexandru Dunoiu, prĂ©sident de l’Association des propriĂ©taires de forĂȘts de Marsani. Depuis 2006, cet homme de 80 ans passe sa retraite Ă  planter des robiniers sur les anciennes terres agricoles de sa commune avec l’aide de l’État, et les jeunes forĂȘts ainsi crĂ©Ă©es empĂȘchent l'arrivĂ©e de nuages de sable. A la mĂȘme Ă©poque, un maraĂźcher s’est lancĂ© dans les fraises grĂące aux conseils du centre de Dabuleni mais il hĂ©site encore Ă  passer aux fruits exotiques, faute de consommateurs en Roumanie selon lui.

Notes et références

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