DĂ©gradation d'Edman
La dégradation d'Edman, développée par Pehr Edman, est une méthode de séquençage des acides aminés dans un peptide. Dans ce procédé, le groupement amino-terminal est marqué et clivé du peptide sans perturber les liaisons peptidiques entre d'autres groupements d'acides aminés.
MĂ©canisme
L'isothiocyanate de phĂ©nyle rĂ©agit avec un groupe amino N-terminal non chargĂ©, dans des conditions lĂ©gĂšrement alcalines, pour former un dĂ©rivĂ© cyclique de phĂ©nylthiocarbamide. Ensuite, dans des conditions acides, ce dĂ©rivĂ© de l'acide aminĂ© terminal est clivĂ© sous la forme d'un dĂ©rivĂ© de thiazolinone. L'acide aminĂ© thiazolinone est ensuite sĂ©lectivement extrait dans un solvant organique et traitĂ© avec de l'acide pour former le dĂ©rivĂ© phĂ©nylthiohydantoĂŻne (PTH) - acide aminĂ© plus stable qui peut ĂȘtre identifiĂ© en utilisant une chromatographie ou une Ă©lectrophorĂšse. Cette procĂ©dure peut alors ĂȘtre rĂ©pĂ©tĂ©e Ă nouveau pour identifier l'acide aminĂ© suivant. Un inconvĂ©nient majeur de cette technique est que les peptides Ă©tant sĂ©quencĂ©s de cette maniĂšre ne peuvent pas avoir plus de 50 Ă 60 rĂ©sidus (et en pratique, moins de 30). La longueur du peptide est limitĂ©e en raison de la dĂ©rivation cyclique n'Ă©tant pas toujours achevĂ©e. Le problĂšme de dĂ©rivation peut ĂȘtre rĂ©solu par clivage de peptides de grande taille en peptides plus petits avant de procĂ©der Ă la rĂ©action. Il est possible de prĂ©cisĂ©ment sĂ©quencer jusqu'Ă 30 acides aminĂ©s avec des machines modernes capables de plus de 99 % d'efficacitĂ© par acide aminĂ©. Un avantage de la dĂ©gradation d'Edman est qu'elle n'utilise que 10 - 100 picomoles de peptide pour le procĂ©dĂ© de sĂ©quençage. La rĂ©action de dĂ©gradation d'Edman a Ă©tĂ© automatisĂ©e en 1967 par Edman et Beggs pour accĂ©lĂ©rer le processus et 100 dispositifs automatisĂ©s Ă©taient utilisĂ©s dans le monde entier en 1973[1].
Limitations
Comme la dégradation d'Edman se fait à partir de groupement N-terminal de la protéine, elle ne fonctionnera pas si le groupement N-terminal a été chimiquement modifié (par exemple par acétylation ou formation d'acide pyroglutamique). La dégradation d'Edman n'est généralement pas utile pour déterminer les positions des ponts disulfures. Il nécessite également des quantités peptidiques de 1 picomole ou plus pour des résultats discernables.
Analyse couplée
AprĂšs une SDS-PAGE, les protĂ©ines peuvent ĂȘtre transfĂ©rĂ©es Ă une membrane "buvard" de polyfluorure de vinylidĂšne (PVDF) pour une analyse ultĂ©rieure. La dĂ©gradation d'Edman peut ĂȘtre effectuĂ©e directement Ă partir d'une membrande PVDF. Le sĂ©quençage des groupements N-terminaux rĂ©sultant de 5 ou 10 acides aminĂ©s peut ĂȘtre suffisant pour identifier une protĂ©ine d'intĂ©rĂȘt.
Voir aussi
Références
- Niall HD, « Automated Edman degradation: the protein sequenator », Meth. Enzymol., vol. 27,â , p. 942â1010 (ISBN 978-0-12-181890-6, PMID 4773306, DOI 10.1016/S0076-6879(73)27039-8)