Accueil🇫🇷Chercher

Cric

Un cric est un appareil de levage qui est utilisé dans différents corps de métiers, notamment pour les ateliers de réparation automobile.

Cric dessiné par Léonard de Vinci
Première publicité illustrée pour un cric parue dans le Moniteur Vinicole du 3 septembre 1856

Histoire

Un cric faisait partie du système de suspension des véhicules hippomobiles du XVIIe au XIXe siècles (carrosses, berlines, etc) pour permettre le réglage de la tension des soupentes, courroies de cuir qui supportaient la caisse. Le cric hydraulique a été inventé en 1851 par l'américain Richard Dudgeon, qui habitait New York et venait d'ouvrir un atelier automobile[1] - [2]. La même année, on lui accorda un brevet pour une « pression hydraulique portative »[3].

Application et fonctionnement

Un cric est composé d'un pivot actionné manuellement par la manivelle, d'une base et d'un levier qui, attaché à un point fixe (le châssis d'un véhicule), permet d'augmenter la force appliquée.

L'utilisation la plus fréquente du cric est pour un changement de roue, à la suite d'une crevaison, ou pour l'installation de pneus neige, c'est pourquoi chaque automobile est supposée en posséder un. La tendance actuelle des constructeurs automobiles est de supprimer les roues de secours de l'équipement de base de leurs véhicules[4] - [5]. Ces éléments étant désormais fréquemment remplacés par de simples kits de regonflage (parfois électriques et permettant de mélanger deux produits pour réparer la fuite) ou de bombes anti-crevaisons[6] - [7], le cric tend à disparaître de plus en plus de la dotation intérieure standard de nos véhicules modernes.

Différentes sortes de crics

Il existe de nombreux types de crics ayant des principes de fonctionnement différents :

Cric à pignon et crémaillère
Il est muni d'une manivelle qu'il faut faire tourner pour soulever une charge. Un cliquet ou rochet empĂŞche l'inversion du mouvement et la redescente de la charge[Note 1].
Cric à fût en bois fixe et à crémaillère mobile : Ce type de cric est utilisé par les carriers et tailleurs de pierre.
Un cric de carrier

Il servait en position horizontale ou verticale. On l'utilisait pour:

  • DĂ©tacher les blocs des fronts de taille
  • Lever les blocs pour les retourner
  • Charger les pierres sur les fardiers ou les dĂ©charger
Cric à fût métallique mobile et crémaillère fixe
Ce type de cric est utilisé par les carriers et tailleurs de pierre.
Cric Ă  pignon et vis sans fin
Ce mécanisme empêche le mouvement de s'inverser de lui-même. Il utilise la pression de l'huile pour pousser un vérin :
  • Le cric bouteille ressemble Ă  un simple vĂ©rin en appui sur l'appareil Ă  lever. Il est suffisamment compact pour ĂŞtre embarquĂ© dans un vĂ©hicule.
  • Le cric rouleur est muni d'un vĂ©rin en position horizontale. Il appuie sur un bras oscillant ; Ă  son extrĂ©mitĂ© se trouve une selle en appui sur l'appareil Ă  lever. La selle est maintenue parallèle au corps du cric par des tringles et celui-ci se dĂ©place sur ses roulettes pendant son utilisation ; ceci lui permet de rester en appui constant sur le point de levage sur une distance considĂ©rable. Cette version est commercialisĂ©e pour une utilisation plus locale (domicile, garage).
  • Cric bouteille
    Cric bouteille
  • Cric rouleur
    Cric rouleur
Cric Ă  vis
C'est la version la plus répandue et présentant le meilleur rapport qualité-prix. La manivelle fait tourner une longue tige filetée qui rapproche ou éloigne les deux paires de bras de la triangulation dont l'une est munie d'une bague taraudée. Certains ont la forme d'un losange et d'autres ne sont qu'une moitié de losange, à seulement deux bras, ressemblant à un compas. Ceux fournis dans les kits de dépannage intégrés aux véhicules, en complément de la roue de secours et de la manivelle pour desserrer les boulons, ne sont conçus que pour des utilisations exceptionnelles.
  • Cric Ă  vis, en losange
    Cric Ă  vis, en losange
  • Cric Ă  vis Ă  simple appui (vu dĂ©pliĂ© et repliĂ©) pour surfaces non glissantes
    Cric à vis à simple appui (vu déplié et replié) pour surfaces non glissantes[8]

Emploi et sécurité

Une chandelle (à gauche) permet de travailler en sécurité sous une voiture.

(Ceci s'entend dans le cas d'une utilisation pour un véhicule)

Lorsqu'une personne désire employer un cric pour lever sa voiture, plusieurs précautions sont à observer, afin de réaliser les opérations souhaitées avec le maximum de sécurité[9] :

  • Le vĂ©hicule doit toujours ĂŞtre le plus horizontal possible[10], et sur une surface plane propre et suffisamment dure[9] pour supporter l'appui du cric sans qu'il s'enfonce au moment de lever la voiture (Ă©viter la terre, le sable, les graviers, etc.). Si une roue avant est Ă  changer, il est prĂ©fĂ©rable de serrer le frein Ă  main, si la roue Ă  changer est Ă  l'arrière, il est parfois utile de bloquer les roues avant en engageant une vitesse (seulement pour les vĂ©hicules traction). Il faut Ă©galement veiller Ă  ce que la charge maximale admissible par le cric soit suffisante pour le vĂ©hicule[9].
  • Dans le cas d'un dĂ©montage de roue, il faut d'abord desserrer les vis ou Ă©crous quand la roue est encore au sol. Ils sont souvent serrĂ©s avec beaucoup de force, et le temps aidant, ils restent collĂ©s Ă  la roue ou grippĂ©s. Les desserrer en forçant dessus, alors que la voiture est en l'air et en Ă©quilibre plutĂ´t fragile, peut rĂ©server de mauvaises surprises, aussi bien pour la voiture que pour la personne qui la rĂ©pare. GĂ©nĂ©ralement, un bon quart de tour suffit.
  • Lorsque les vis ou Ă©crous sont dĂ©coincĂ©s, on peut s'employer Ă  utiliser le cric. Il faut le placer Ă  l'endroit prĂ©vu par le constructeur, afin de ne pas risquer de traverser une partie sensible de la voiture (un bas de caisse par exemple), ou de se mettre en danger, avec un point d'appui peu fiable qui pourrait ripper sous la contrainte et faire retomber le vĂ©hicule. Tous les vĂ©hicules sont normalement dotĂ©s d'une notice, avec un paragraphe expliquant prĂ©cisĂ©ment oĂą se trouvent les points d'appui Ă  utiliser. Par dĂ©faut, si aucune zone ne semble sĂ»re pour prendre appui, on peut se servir des renforts du châssis lorsqu'il y en a d'accessibles ou des pivots/attaches de suspension.
  • Il faut ensuite « pomper » sur le levier du cric, ou tourner la vis, dans le cas d'un modèle Ă  vis. Les modèles hydrauliques ont une vis de purge Ă  leur base, qui permet de redescendre le vĂ©hicule une fois le travail terminĂ©. VĂ©rifiez que cette vis est bien serrĂ©e, sinon vous allez pomper pour rien.
  • Lorsque le vĂ©hicule est Ă  la hauteur dĂ©sirĂ©e, la roue sera soulevĂ©e du sol et ne posera plus de problèmes pour son dĂ©montage. Ă€ ce moment-lĂ , il faut amener une chandelle sous un point solide du vĂ©hicule pour pouvoir assurer le levage. Une fois qu'elle est juste en dessous d'un point fiable, il faut lĂ©gèrement desserrer le cric pour laisser la voiture venir se poser dessus.
    Attention ! Il ne faut jamais travailler sur un véhicule qui ne « tient » que sur un cric ! Personne n'est à l'abri d'une défaillance et de conséquences graves si la personne se trouve sous le véhicule à ce moment-là[9] - [11].
  • La roue ne pourra ĂŞtre desserrĂ©e qu'une fois que le vĂ©hicule sera stabilisĂ© sur sa chandelle.
  • Pour le remontage et la repose du vĂ©hicule sur le sol, les opĂ©rations devront s'effectuer en sens inverse. Les vis ou Ă©crous ne devront ĂŞtre serrĂ©s qu'Ă  la main sur leurs filetages, et le serrage final au couple prĂ©conisĂ© par le constructeur ne sera effectuĂ© qu'une fois que le vĂ©hicule aura retrouvĂ© sa position initiale avec les quatre roues sur le sol.

Les opérations de ce type réalisées en extérieur sont souvent risquées, car peu de gens embarquent une chandelle dans leur voiture, et seul le cric de bord est disponible. Il faut garder à l'esprit qu'il est fortement recommandé de ne pas trop secouer le véhicule lorsqu'il est en équilibre sur son cric, surtout avec les modèles à vis, qui ont fortement tendance à se déformer pendant l'effort[12]. De même, il est préférable d'exposer ses membres le moins possible au véhicule, pour éviter les blessures graves s'il devait tomber[13].

Notes et références

Notes

  1. C'est le plus ancien exemple, dont Léonard de Vinci nous a laissé un schéma dans son « Codex Atlanticus f.259r » au XVIe siècle.

Références

  1. « Invention du cric hydraulique », Grandes inventions et inventeurs (consulté le )
  2. « Histoires de vérins hydrauliques » (consulté le )
  3. Éric Champagne, « Cric hydraulique », Livre des inventions (consulté le )
  4. Yves Maroselli, « Mais où est donc passée la roue de secours ? », le Figaro.fr, (consulté le )
  5. « La roue de secours disparaît des voitures », Le Vif.be, (consulté le )
  6. Yves Martin, « Roue de secours : une option déjantée », Que Choisir, (consulté le )
  7. Khalid Zarrougui, « Roue de secours : elle nous manque déjà », L'automobile Magazine, (consulté le )
  8. « Notice d'utilisation Volkswagen Golf Plus: Soulèvement du véhicule à l'aide du cric - Changement de roue », sur www.golfmanuel.com (consulté le )
  9. Michel Gagnon, « Vous soulevez un véhicule avec un cric ? Attention au risque de chute ! » [PDF], Auto Prévention, (consulté le )
  10. « Pensez sécurité ! (page 6) », Enerpac, (consulté le )
  11. « Levage partiel : Utilisation du cric et des chandelles (FICHE 07D (1/2)) » [PDF], Situations pédagogiques à risque : Levage (consulté le )
  12. « Voilà pourquoi il ne faut JAMAIS travailler sous un cric », Fiat-Bravo.org, (consulté le ).
  13. « Attention au cric d'origine : DANGER ! », 6enligne.net, (consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.