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Craniosynostose

Les craniosynostoses sont des pathologies en rapport avec une soudure prématurée d'une ou plusieurs sutures crâniennes. Cette pathologie intervient dès la vie fœtale.

Autres noms de la maladie

  • CraniostĂ©noses

Incidence

  • 1 sur 2 500 naissances.

Types de craniosynostose

Exemple de craniosynostose.

Craniosynostose primaire

  • ReprĂ©sente la très grande majoritĂ© des craniosynostoses.
  • Due Ă  un dĂ©faut d’ossification sans autre anomalie, la croissance du crâne entraĂ®ne une dĂ©formation parallèle Ă  la suture impliquĂ©e.

Craniosynostose secondaire

  • Due Ă  un arrĂŞt de la croissance du cerveau, le patient prĂ©sente une microcĂ©phalie avec souvent un retard mental. Ces craniosynostoses se voient souvent aussi dans les maladies mĂ©taboliques sĂ©vères.
  • Suspicion de risque statistiquement augmentĂ© de craniostĂ©nose chez le nourrisson secondairement Ă  la prise par la mère d'un traitement antidĂ©presseur par inhibiteur sĂ©lectif de la recapture de la sĂ©rotonine : rĂ©sultat d'une enquĂŞte tĂ©lĂ©phonique portant sur les prises mĂ©dicamenteuses maternelles durant la grossesse et le mois la prĂ©cĂ©dant[1].

Craniosynostose syndromique

  • ReprĂ©sente 15 % des craniosynostoses.
  • La craniosynostose est associĂ©e avec d’autres anomalies du corps. Il existe plus de 150 syndromes comportant une craniosynostose[2].

Craniosynostoses par mutation des gènes FGFR

  • Ce groupe est en rapport avec la mutation d'un gène FGFR. Ces craniosynostoses sont souvent associĂ©es avec des anomalies des pieds et des mains, regroupĂ©s sous le terme gĂ©nĂ©rique d’acrocĂ©phalosyndactylie. Toutes sont des maladies Ă  transmission autosomique dominante.
  1. Syndrome de Pfeiffer : Mutation du gène FGFR1 et FGFR2
  2. Syndrome de Jackson-Weiss : Mutation du gène FGFR2
  3. Syndrome d'Apert : Mutation du gène FGFR2
  4. Syndrome de Beare-Stevenson : Mutation du gène FGFR2
  5. Syndrome de Crouzon : Mutation du gène FGFR2
  6. Syndrome de Crouzon avec acanthosis nigricans : Mutation du gène FGFR3
  7. Syndrome de Muenke : Mutation du gène FGFR3


Caractéristiques des extrémités dans les craniosynostoses
en rapport avec la mutation du gène FGPR
Signes Pfeiffer Jackson-Weiss Apert Beare-Stevenson Crouzon Crouzon avec
acanthosis nigricans
Muenke
Pouce Large
dévié
Normal Parfois fusion
aux doigts
Normal Normal Normal Normal
Main Doigts
courts
Variable Syndactylie Normal Normal Normal Fusion du carpe
Gros orteil Large
dévié
Large
dévié
Fusion
aux orteils
Normal Normal Normal Large
Pied Orteils
courts
Tarse anormal Syndactylie Normal Normal Normal Fusion du tarse
Par mutation du gène MSX2
  • Craniosynostose type Boston
Par mutation du gène TWIST
Par mutation du gène PHEX
  • HyphosphatĂ©mie liĂ©e Ă  l'X[3]

Autres craniosynostoses syndromiques

Complications

Elles sont possibles et varient selon l'importance de la craniosynostose[4].

Prise en charge

La prise en charge de cette pathologie doit être faite dans des centres spécialisées dans le traitement des craniosynostoses.

Principe de traitement des principales anomalies craniofaciales

Les cicatrices visibles sont évitées au maximum. L'abord principal du squelette craniofacial s'effectuera au travers des cheveux. Les cheveux ne sont pas rasés. Une longue incision est faite d'une oreille à l'autre, assez loin en arrière, en zigzag sur les tempes. On obtient ainsi un bon accès aux zones à corriger et la cicatrice finale est pratiquement invisible.

Une ouverture supplémentaire est effectuée assez souvent au niveau des paupières, sans aucune cicatrice si l'incision est faite à l'intérieur, ou avec une cicatrice presque invisible sous les cils. Parfois une ouverture est faite également à l'intérieur de la bouche, au travers de la muqueuse de la lèvre supérieure.

Dans quelques cas de malformations importantes du nez, une incision sur l'arête nasale pour enlever un excédent de peau ou corriger une déformation, est nécessaire. Très exceptionnellement, une incision sur le front, les paupières, ou les joues peut être également nécessaires.

Craniosténoses - remodelage frontocrânien

Le crâne déformé va être corrigé en déposant les parties anormales et en les remettant en place après correction, fixées précisément en bonne position.

Une technique différente est utilisée pour chaque type de craniosténose.

A contrario, la déformation burgonde (qui est une craniosténose volontaire) a été pratiquée pour des motifs esthétiques par certains peuples d'Europe centrale à l’époque des Grandes invasions.

Principaux types de craniosténoses

Brachycéphalie

(front reculĂ© et vertical) Un avancement de la partie supĂ©rieure des orbites est rĂ©alisĂ©, et le front est replacĂ© au-dessus. Correction prĂ©coce d'une brachycĂ©phalie : front et bandeau orbitaire sont dĂ©posĂ©s et avancĂ©s de 20 mm. Les fixations sont faites au niveau du massif facial et du front.

Oxycéphalie

Dans le cas d'une oxycéphalie (front basculé en arrière et sommet du crâne pointu), il s'agit habituellement d'une déformation tardive, apparaissant entre 3 et 5 ans. La correction est obtenue par la bascule et l'avancement de la partie supérieure des orbites et la correction frontale.

Plagiocéphalie

Dans le cas d'une plagiocéphalie (asymétrie du front, des orbites, du nez), une correction bilatérale est effectuée, en avançant le côté reculé et en reconstruisant un front - en une pièce - en position normale.

Scaphocéphalie

Dans le cas d'une scaphocéphalie (rétrécissement transversal et élongation) :

  • pendant les premiers mois de vie, une simple intervention d'Ă©largissement de la partie centrale stĂ©nosĂ©e du crâne est suffisante ;
  • plus tard, et dans quelques formes sĂ©vères, un remodelage frontal et postĂ©rieur doit Ă©galement ĂŞtre rĂ©alisĂ©.

Trigonocéphalie

(front triangulaire avec une crête médiane) Le front est corrigé en redressant le bord supérieur des orbites et en reconstruisant un front plat.

Avancement de la face

  • Le plus souvent il s'agit d'avancer toute la partie moyenne de la face, le nez, les pommettes, et les dents supĂ©rieures. On rĂ©alise une ostĂ©otomie dite « Le Fort III ».
  • Parfois, on rĂ©alise un « Le Fort II » qui laisse en place le nez quand celui-ci est en bonne position.
  • Un « Le Fort I » n'avance que les dents et le maxillaire supĂ©rieur. Il s'effectue uniquement par l'intĂ©rieur de la bouche.
  • Un « monobloc » avance Ă  la fois le front et la face.
  • Une distraction progressive est utilisĂ©e dans certains cas pour placer graduellement les os libĂ©rĂ©s en bonne position.

Correction de l'hypertélorisme - rapprochement et déplacement des orbites

Il s'agit de rapprocher les orbites (et les yeux) en réséquant la partie médiane élargie du nez.

Les orbites sont libérées par une ostéotomie circonférencielle.

Parfois, on va réaliser une « bipartition » avec une incision entre les incisives, qui va permettre d'écarter l'arcade dentaire supérieure et les cavités nasales en même temps que l'on rapproche les orbites.

Une excision de la base du nez qui présente une largeur excessive est d'abord pratiquée. Les deux hémifaces sont rapprochées, ce qui agrandit l'arcade dentaire supérieure.

Quand l’articulé dentaire est normal et que les orbites ont un contour normal, une mobilisation horizontale des cadres orbitaires, après résection médiane, peut être alors la meilleure solution. Une incision osseuse horizontale est alors faite sous l’orbite, au-dessus des germes dentaires qui sont préservés.

Parfois, il est possible de mobiliser uniquement les ¾ inférieurs des orbites, évitant ainsi un abord intracrânien.

Asymétrie orbitaire, dystopie orbitaire

Selon les cas, on mobilisera uniquement une orbite pour l'amener au niveau voulu, ou bien, les deux orbites simultanément si un hypertélorisme est associé.

Notes et références

  1. (en) Alwan S et al. « Maternal use of selective serotonin re-uptake inhibitors and risk for birth defects »(abstract) Teratology Society Abstracts 2005: 29, rapporté par Prescrire 2006, no 273, pages 430-431.
  2. (en) Kabbani H, Raghuveer TS, « Craniosynostosis », Am Fam Physician, vol. 69, no 12,‎ , p. 2863-70. (PMID 15222651, lire en ligne [html])
  3. « Hypophosphatémie liée à l'X »
  4. (en) Andrew O. M. Wilkie, Jo C. Byren, Jane A. Hurst, Jayaratnam Jayamohan, David Johnson, Samantha J. L. Knight, Tracy Lester, Peter G. Richards, Stephen R. F. Twigg, and Steven A. Wall « Prevalence and Complications of Single-Gene and Chromosomal Disorders in Craniosynostosis » Pediatrics 2010; 126: e391-e400. résumé en ligne

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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