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Couvent Santa Catalina

Le couvent Santa Catalina à Arequipa est le plus grand couvent du monde (superficie 2 hectares) et le plus important édifice religieux du Pérou. Il abrite une communauté de sœurs dominicaines[1].

Couvent Santa Catalina
Image illustrative de l’article Couvent Santa Catalina
Présentation
Nom local Monasterio de Santa Catalina de Siena
Culte Catholicisme
Type Couvent
Début de la construction 1579
Style dominant Architecture colonial espagnole
Protection Patrimoine mondial Patrimoine mondial
Site web http://www.santacatalina.org.pe/
Géographie
Pays Drapeau du Pérou Pérou
Région Région d'Arequipa
Ville Arequipa
Coordonnées 16° 23′ 43″ sud, 71° 32′ 13″ ouest
Géolocalisation sur la carte : Pérou
(Voir situation sur carte : Pérou)
Couvent Santa Catalina

Historique

La fondation

Le couvent Santa Catalina, fondé par Doña María de Guzmán, a été construit en 1579. Sa surface est de 20 462 m2. Il hébergeait 450 religieuses en clôture, qui n’avaient aucun contact avec le monde extérieur jusqu’en 1970.

Une rue du couvent

Le couvent est si vaste qu’il est semblable à une petite ville avec ses rues, ses jardins, ses cloîtres et ses parcs.

Le couvent est au centre de la ville d’Arequipa, classée au patrimoine mondial. Il a conservé son architecture originale du XVIe siècle.

La vie au monastère

Dans les familles à l'époque coloniale, le cadet de la famille entrait au service de l’Église. Le monastère de Santa Catalina acceptait principalement des femmes de riches familles d'ascendance espagnole, la dot d'entrée étant élevée (les sœurs les plus pauvres pouvaient entrer sans payer de dot). Les sœurs aisées entrant au couvent avaient une cellule (une chambre) privée, et pouvaient venir avec jusqu'à 4 serviteurs ou esclaves. On peut voir dans certaines cellules la pièce de la sœur et aussi la ou les chambres des serviteurs.

En 1871, le pape Pie IX envoya Sœur Josefa Cadena, O.P., religieuse stricte de la République dominicaine, pour réformer le monastère. Elle renvoya les riches dots en Europe et libéra tous les serviteurs et esclaves, leur donnant le choix de rester nonnes ou de partir.

une cellule de sœur éclairée à la bougie
Une cellule de sœur éclairée à la bougie

De nos jours

Depuis la visite du pape Jean Paul II en 1985 les sœurs ont le droit de parler et de sortir[2].

En avril 2019, environ 25 sœurs y résident encore, âgées de 18 à 90 ans.

Visite

Ouverture tous les jours (en avril 2019), 9h-17h. Mardi et mercredi ouverture le soir jusqu'à 20h, permettant ainsi la visite en nocturne, éclairée par des bougies comme les sœurs à l'époque.

On commence la visite par les parloirs, avec dans les murs des "fenêtres" de doubles grilles pour permettre aux sœurs d'avoir des visiteurs, 1h de conversation une fois par mois avec leur famille, sous l’œil attentif d'une surveillante. Les sœurs confectionnaient des objets (couture, broderie..) qu'elles pouvaient vendre.

L'arche du silence débouche sur le cloitre des novices. Après avoir franchi cette arche, les sœurs ne pouvaient plus prononcer un mot et devaient consacrer les 4 premières années au travail et à la prière. Après ces 4 années de noviciat, elles pouvaient prononcer leur vœux ou choisir de quitter le couvent (au risque de déshonorer leur famille).

Plan du couvent de Santa Catalina
Plan du monastère

Après avoir prononcé leurs vœux, les sœurs passaient autour du cloître des orangers, ainsi nommé car des orangers y poussent, symbolisant le renouveau et la vie éternelle. Cette partie est entièrement peinte en bleu. Dans une pièce attenant à ce cloître, la salle de profundis, les sœurs décédées y étaient veillées. Des peintures des défuntes sur les murs, représentées les yeux fermés, car il n'était pas possible de peindre les sœurs de leur vivant. Les artistes avaient 24h pour les peindre. Au mur sont également représentées les différentes phases de l'âme, du péché jusqu'à la grâce finale, sous forme de fresques.

La rue de Cordova, toute de rouge peinte, part de ce cloître des orangers, bordées de cellules qui accueillaient une ou plusieurs religieuses ainsi que leurs servantes, d'austères à luxueuses selon les moyens de l'occupante. Ces cellules avaient une pièce principale, la chambre de la sœur, une petite cuisine, des chambres de servantes, parfois même un patio, selon la richesse de la propriétaire. Les lits étaient généralement sous une arche, afin de résister aux tremblements de terre. Les cellules portent en général le nom de leurs riches propriétaires. La rue Cordova se prolonge par la rue Toledo.

Au bout de la rue Toledo, le lavoir composé d'énormes jarres coupées en 2 et alimentées par l'eau de la montagne. En bas du lavoir une piscine carrée, où les sœurs se baignaient plusieurs fois dans l'année, pour un lavage physique et spirituel.

Ensuite la rue de Burgos, toujours de rouge vêtue, mène à la salle commune, qui servait d'église jusqu'à la réforme de 1871, où étaient stockées les provisions, et attenante à la grande cuisine. Les siècles de fumée ont assombri cette pièce.

Place Zocober, une grande fontaine centrale voyait se réunir autour d'elle les sœurs pour échanger les produits qu'elles fabriquaient.

La cellule de Sor Ana, réputée pour ses miracles et prédictions, se trouve non loin de là.

Ensuite le réfectoire, donnant sur le cloître Majeur, le plus grand de tous.

D'un côté du cloître majeur se trouve la chapelle. D'un autre une galerie d'art en forme de croix (ancien dortoir) comportant de nombreuses toiles du XVIe au XVIIIe siècle de l'école de Cuzco et objet liturgiques.

Filtre à eau
Filtre à eau

Pour avoir de l'eau potable à boire, les sœurs utilisaient un filtre à eau. On en voit à plusieurs endroits dans le monastère. On remplissait la partie supérieure (en roche volcanique, donc poreuse) d'eau, et 7 heures après on avait un litre d'eau potable récupéré dans le récipient du bas.


  • Photos du couvent de Santa Catalina
  • le lavoir
    le lavoir
  • une rue blanche
    une rue blanche
  • cloître des orangers
    cloître des orangers
  • arche du silence menant au cloitre des novices
    arche du silence menant au cloitre des novices
  • une autre rue rouge
    une autre rue rouge
  • cloitre des orangers le soir
    cloitre des orangers le soir
  • Le salon d'une des chambres ayant appartenu à une sœur aisée
    Le salon d'une des chambres ayant appartenu à une sœur aisée
  • Une chambre simple, avec coin salle de bain dans la chambre
    Une chambre simple, avec coin salle de bain dans la chambre
  • une rue peinte en rouge, le soir
    une rue peinte en rouge, le soir
  • Cloitre des novices
    Cloitre des novices
  • Cloitre de l'entrée
    Cloitre de l'entrée
  • Cuisine d'une cellule
    Cuisine d'une cellule
  • Cuisine
    Cuisine
  • La Cène
    La Cène
  • Lit dans une cellule
    Lit dans une cellule
  • La fontaine
    La fontaine
  • Peinture du cloitre des novices
    Peinture du cloitre des novices
  • Patio d'une cellule de sœur aisée
    Patio d'une cellule de sœur aisée
  • L'église
    L'église

Architecture

Le monument est construit en sillar, une pierre poreuse de lave volcanique.

Le style architectural est principalement colonial bien qu'on y trouve de nombreuses influences locales.

De nombreux tremblements de terre ayant détruit une partie d'Arequipa, les bâtiments d'origine ont été reconstruits. En 1582 une grande partie du couvent s'est effondrée lors d'un des tremblements de terre, dont le dortoir, la reconstruction a créé un bloc de cellules privées permettant ainsi aux sœurs d'avoir un logement privé.

Religieuses célèbres

Anne des Anges Monteagudo née en 1604, décédée en 1686. Confiée aux sœurs à l'age de 3 ans pour son éducation et son enseignement. À ses 10 - 11 ans, ses parents sont venus la chercher pour la marier, mais Ana, à la suite d'une vision de sainte Catherine de Sienne, en avait décidé autrement, elle voulait revenir au couvent. Elle a choisi le nom religieux "de los Ángeles" ("des anges"). Elle était connue pour ses miracles et prédictions. Dans sa cellule aujourd'hui, des offrandes sont déposées, espérant ainsi des miracles.

Notes et références

  1. « Pérou », sur http://dominicaines.org (consulté le )
  2. Martine Jacot, « Le bel héritage d'Arequipa », Le Monde, (ISSN 0395-2037, lire en ligne).

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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