Courbe BP
En Ă©conomie, la courbe BP est le lieu gĂ©omĂ©trique des points indiquant toutes les combinaisons du taux d'intĂ©rĂȘt (r) et du niveau du revenu (Y) pour lesquelles la balance des paiements est en Ă©quilibre.
Concept
La courbe BP permet de compléter le modÚle IS/LM. La courbe traduit les grands équilibres et déséquilibres sur les marchés causés par nos rapports commerciaux et financiers avec le reste du monde[1].
Une politique budgétaire expansionniste (comme une relance budgétaire) cause un creusement de la balance des paiements dÚs lors que les dépenses engendrées par la relance forment une demande pour des biens produits à l'étranger[2].
Allure
Variations du revenu
Dans le cas dâune imparfaite mobilitĂ© des capitaux, la courbe BP a une allure croissante. Pour expliquer la raison de cette allure, il est possible de faire rĂ©fĂ©rence au graphique latĂ©ral. Quand le revenu augmente (toutes choses Ă©gales par ailleurs), lâĂ©quilibre se dĂ©place du point E au point P ; la balance des paiements est devenue dĂ©ficitaire car les importations ont augmentĂ©. En plus, dans le point P, elles ne sont compensĂ©es par une entrĂ©e suffisante de capitaux car le taux d'intĂ©rĂȘt n'a, lui, pas augmentĂ©[3].
Afin de faire entrer des capitaux dans le pays, il est alors nĂ©cessaire de les attirer grĂące Ă des meilleures perspectives de rendement, c'est-Ă -dire par une hausse du taux d'intĂ©rĂȘt. LâentrĂ©e de capitaux (avec une aggravation des engagements financiers nets internationaux) nous amĂšne dans la position dâĂ©quilibre EI.
Si l'on repart de la situation E, et que le revenu du pays diminue (toujours ceteris paribus), alors, au lieu de se dĂ©placer vers la droite, lâĂ©quilibre se dĂ©place vers la gauche (au point A), câest-Ă -dire un point oĂč la balance des paiements est excĂ©dentaire. Vu le surplus commercial, il est possible dâavoir un Ă©quilibre de la balance des paiements avec un taux d'intĂ©rĂȘt infĂ©rieur (qui comporte moins de charges financiĂšres pour les endettĂ©s). Cela conduira la situation en Ă©quilibre dans le point EII.
Variations du taux dâintĂ©rĂȘt
En considĂ©rant les cas de variations du taux d'intĂ©rĂȘt, ceteris paribus, quand le taux d'intĂ©rĂȘt monte, les entrĂ©es de capitaux augmentent. Au point A, on a donc un excĂ©dent. Dans un rĂ©gime de changes flottants, lâentrĂ©e de capitaux provoque une apprĂ©ciation du taux de change de la monnaie nationale par rapport Ă lâĂ©tranger. La rĂ©duction des exportations ou lâaugmentation des importations conduiront Ă une rĂ©duction du revenu (la courbe IS se « contracte » vers gauche). De cette façon, on arrive au point EI.
Dans le cas de baisse du taux d'intĂ©rĂȘt, on a une sortie de capitaux. Le dĂ©ficit (point P) de la balance des paiements, causĂ© par cette sortie de capitaux, conduit Ă une dĂ©prĂ©ciation de la monnaie nationale. Il en rĂ©sulte une amĂ©lioration de la position commerciale extĂ©rieure (dĂ©placement de la courbe IS vers droite) et une augmentation du revenu. Le point EII est le nouveau point dâĂ©quilibre.
Dans le graphique, la variation du taux d'intĂ©rĂȘt est causĂ©e par une modification de la politique monĂ©taire (courbe LM). Dans la doctrine, dans un rĂ©gime de changes flottants, cette politique est considĂ©rĂ©e comme la plus efficace prĂ©cisĂ©ment parce quâelle utilise les variations du taux de change.
Parfaite mobilité des capitaux
Dans les cas de parfaite mobilitĂ© des capitaux, la courbe BP est horizontale. En effet, dans cette situation, le taux d'intĂ©rĂȘt national ne peut pas varier par rapport au taux d'intĂ©rĂȘt international. Il suffira la moindre variation du taux dâintĂ©rĂȘt pour provoquer une entrĂ©e ou une sortie « dĂ©boutante » de capital qui sâarrĂȘtera seulement quand le taux dâintĂ©rĂȘt national aura atteint le niveau du taux dâintĂ©rĂȘt international.
Bibliographie
Articles connexes
- Jean Michel Cousineau, Emploi et salaire, PUM, (ISBN 978-2-7606-1985-2, lire en ligne)
- Dominick Salvatore, Ăconomie internationale, De Boeck SupĂ©rieur, (ISBN 978-2-8041-5875-0, lire en ligne)
- Jacques GĂ©nĂ©reux, Ăconomie politique, tome 3 : MacroĂ©conomie: 5e Ă©dition, Hachette Ăducation, (ISBN 978-2-01-181289-6, lire en ligne)