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Courant de Birkeland

Un courant de Birkeland est un courant Ă©lectrique dans un plasma spatial, ou plus prĂ©cisĂ©ment, lorsque des particules chargĂ©es dans le courant suivent les lignes de champ magnĂ©tique en spiralant. L'accĂ©lĂ©ration qui en rĂ©sulte le long des lignes de champ magnĂ©tique donne leur nom de « courants alignĂ©s Â» aux courants de Birkeland. Ils sont causĂ©s par le mouvement d'un plasma perpendiculaire au champ magnĂ©tique.

Représentation schématique des courants de Birkeland et du système de l'ionosphère auquel ils se connectent[1]
Kristian Birkeland a en 1908 prédit l'existence d'électrojets.
Il a écrit p. 95[2] « the currents there are imagined as having come into existence mainly as a secondary effect of the electric corpuscles from the sun drawn in out of space, and thus far come under the second of the possibilities mentioned above" et p. 105 "Fig. 50a represents those in which the current-directions at the storm-centre are directed westwards, and 50b those in which the currents move eastwards »
Courants de type auroral tels que créés par Birkeland dans sa « terrella »[3], avec un globe magnétisé dans une chambre sous vide

La planète Terre est exposĂ©e aux vents solaires ; on nomme Courant de Birkeland l'un des principaux système de courants gĂ©ophysiques induits par l'Ă©nergie reçue du soleil par la Terre ; ce sont les courants alignĂ©s rĂ©sultant de « l'influence des champs magnĂ©tique et Ă©lectrique dans la magnĂ©tosphère et qui provoquent une sĂ©paration des charges. Ces courants se referment ensuite dans la magnĂ©tosphère et en particulier dans l’ionosphère, le long des lignes de champ qui, d’un point de vue Ă©lectrique, sont des conducteurs parfaits. La fermeture dans l’ionosphère se fait vers 110 km d’altitude environ »[4], en donnant les « courants ionosphĂ©riques auroraux Â» ou « Ă©lectrojets auroraux Â», qui « constituent un couplage direct entre la magnĂ©togaine aurorale et l’ionosphère. Ils sont un tĂ©moin très sensible de l’activitĂ© Ă©lectrique dans la magnĂ©tosphère, et par consĂ©quent de l’activitĂ© solaire » (et des orages gĂ©omagnĂ©tiques)[5].

Histoire

Si la terre a une magnétosphère ouverte avec des lignes de champ reliées au vent solaire, elle produit aussi une dynamo fluide de cette sorte. Dans un plasma, l’électricité s’écoule facilement le long des lignes de champ magnétique qui se comportent alors comme des fils de cuivre. Les lignes de champ « ouvertes » partant du soleil et plongeant dans l’ionosphère des pôles peut alors agir comme les fils que Faraday avait plongé dans la Tamise et elles peuvent conduire l’électricité, ralentissant lentement le vent solaire au cours de ce processus.
Si le paquet de lignes ouvertes se dresse dans la région à l'intérieur de l’ovale auroral, on peut montrer que les courants de dynamos s’écoulent vers la terre sur le côté jour du pôle magnétique et vers l’espace sur le côté nocturne. On peut supposer que le circuit serait fermé par la connexion des deux écoulements à travers l'ionosphère polaire, dans le sens "jour" vers le côté "nocturne" (dessinée ci-dessous, la situation est cependant plus compliquée, à cause de l’écoulement qui déforme aussi les lignes de champs).
Quand en 1973, le satellite Triad de la Navy volait Ă  travers cette rĂ©gion sur une orbite de basse altitude, ses magnĂ©tomètres dĂ©tectèrent en effet les signatures de deux larges nappes de courants Ă©lectriques, l’une allant vers le bas sur le cĂ´tĂ© « jour » de la zone aurorale, et l’autre montante du cĂ´tĂ© « nocturne » .

Puisque Kristian Birkeland avait proposé bien avant l'existence de courants reliant de cette façon la terre à l’espace, ces courants furent baptisés courants de Birkeland (par Schield, Dessler, et Freeman dans un article de 1969 qui prédisait quelques caractéristiques observées par TRIAD). Typiquement, chaque nappe porte un million d’ampères, voire plus.

Dans la direction de l'équateur par rapport à la nappe de courant entrant, Triad détecta une nappe parallèle presque aussi intense et s’écoulant dans la direction opposée : ses lignes de champ n’étaient plus ouverte mais fermées dans la magnétosphère. Il semblait ainsi que la plupart du courant électrique descendant de l’espace (environ 80 %) ne choisissait pas de se refermer par l’ionosphère en traversant les pôles magnétiques. Le courant crée plutôt un autre chemin : il s'écoule dans l’ionosphère quelques centaines de miles vers l’équateur et puis se dirige à nouveau vers l’espace, où ils trouvent (probablement) un meilleur chemin.

Une étude de 1976 réalisée par Takesi Iijima et Tom Potemra[6] utilisa les données de Triad pour dresser un plan des empreintes de ces nappes dans l’ionosphère polaire, incluant leur recouvrement intriqué à "minuit". Leur résultat est reporté dans une image où le plan est centré sur le nord magnétique (bien que les données du sud aient été combinées pour produire ce graphe), "minuit" est au-dessous et "midi" (où il existe quelques courant supplémentaires mineurs) est au-dessus. L’ombre noire indique les courants s’écoulant vers la terre, les ombres claires montrent les courants s’écoulant à l’extérieur, vers l’espace.

Notes et références

  1. G. Le, J. A. Slavin et R. J. Strangeway, « Space Technology 5 observations of the imbalance of regions 1 and 2 field-aligned currents and its implication to the cross-polar cap Pedersen currents », J. Geophys. Res., vol. 115, no A07202,‎ (DOI 10.1029/2009JA014979, Bibcode 2010JGRA..11507202L)
  2. Birkeland, Kristian (1908 (section 1), 1913 (section 2)). The Norwegian Aurora Polaris Expedition 1902-1903. New York and Christiania (now Oslo): H. Aschehoug & Co.
  3. Rypdal K & Brundtland T (1997) The Birkeland terrella experiments and their importance for the modern synergy of laboratory and space plasma physics. Journal de Physique IV, 7(C4).
  4. Perira F (2004). Analyse spatio-temporelle du champ géomagnétique et des processus d'accélération solaires observés en émission radio (Thèse de doctorat en Physique des plasmas soutenue à l'Université d'Orléans).voir p 36/190
  5. Campbell WH (1997) Introduction to geomagnetic fields ; Cambridge University Press, 1997.
  6. (en) T. Iijima et T. A. Potemra, « Field-aligned currents in the dayside cusp observed by Triad », Journal of Geophysical Research, vol. 81, no 34,‎ , p. 5971–5979 (DOI 10.1029/JA081i034p05971, lire en ligne, consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Lien externe

  • Remarques sur une expĂ©rience de M. Birkeland, article d'Henri PoincarĂ© (1896) en ligne et commentĂ© sur le site BibNum.

Bibliographie


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