Accueil🇫🇷Chercher

Contrat aidé en France

Un contrat aidé ou emploi aidé est, en France, un contrat de travail pour lequel l'employeur reçoit une aide financière qui réduit le coût du travail.

Les contrats aidés visent à favoriser l'insertion dans l'emploi de personnes éprouvant des difficultés à être embauchées sous un statut de droit commun. Ils relèvent du secteur marchand ou non marchand.

Histoire des contrats aidés

1977 : pacte national pour emploi des jeunes

Les contrats aidés arrivent en France en 1977 pour faire face à l’augmentation du chômage des jeunes engendrée par la crise économique. Avec le Pacte National pour Emploi des Jeunes, l’Etat prend en charge une partie des cotisations sociales du 1er janvier au pour l’embauche de jeunes de moins de 25 ans.

Seules les entreprises n’ayant pas effectué de licenciement économique depuis le et n’ayant pas diminué leurs effectifs par rapport à l’année précédente peuvent bénéficier de ces aides[1].

1984 : travaux d'utilité collective

Les Travaux d’Utilité Collective ne sont pas des emplois aidés mais des stages à temps partiel (80h par mois) dans l’attente de trouver un emploi. La rémunération du stagiaire est prise en charge par l’état. Les travaux sont effectués dans le secteur non-marchand (association, fondation, administration publiques) par des jeunes de moins de 21 ans sortis du système scolaire sans formation ou des chômeurs de longue durée de 21 à 25 ans[2].

Depuis 2002

Le contrat unique d'insertion (CUI), en vigueur depuis le , a remplacé l'ensemble des contrats aidés issus du plan de cohésion sociale de 2005 (contrat d'avenir, contrat d'insertion / revenu minimum d'activité, contrat d'accompagnement dans l'emploi, contrat initiative emploi).

Le contrat unique d'insertion se décline toutefois en deux variantes :

  • le contrat d'accompagnement dans l'emploi (CUI-CAE), dans le secteur non marchand (associations, Ă©tablissements scolaires…) ;
  • le contrat initiative emploi (CUI-CIE), dans le secteur marchand (entreprises…).

Le contrat aidé doit être prescrit par un référent autorisé (Pôle emploi, mission locale, référent RSA…).

Les bénéficiaires du RSA peuvent entrer en contrat unique d'insertion. Dans ce cas, le département prend en charge une partie ou la totalité de l'aide accordée à l'employeur.

La loi de finances pour 2011 prĂ©voit 50 000 CUI-CIE et 340 000 CUI-CAE en France mĂ©tropolitaine en 2011. Les taux d'aide moyens fixĂ©s par le ministère chargĂ© de l'emploi fin 2010 sont d'environ 70 % pour le secteur non marchand et de 30 % pour le secteur marchand.

Le taux de l'aide est fixé en pourcentage du SMIC. Il dépend de la situation du bénéficiaire, du type d'employeur et des actions d'accompagnement mises en œuvre. Il est fixé par arrêté du préfet de région. S'agissant de l'aide de l'État, et parfois de l'aide du département pour les bénéficiaires du RSA, le versement est assuré en pratique par l'Agence de services et de paiement.

En contrepartie de l'aide financière qu'il reçoit, l'employeur doit mettre en œuvre des actions d'accompagnement du salarié (tutorat, formation, aide à la construction du projet professionnel…).

Les contrats en alternance ne sont pas à proprement parler des contrats aidés, même s'ils peuvent parfois donner lieu à une aide publique versée à l'employeur. En effet, leur principale caractéristique n'est pas le versement d'une aide réduisant le coût du travail, mais l'alternance de périodes de travail et de période de formation professionnelle.

En 2017, la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares) du ministère du Travail indique qu'« à court terme, les contrats aidés, particulièrement ceux du secteur non-marchand, permettent de soutenir efficacement l’emploi ». Toutefois, la Cour des compte relève que « dans certains cas, ces embauches permettent de pourvoir des emplois permanents qui auraient du l’être par des fonctionnaires, ce qui contrevient aux règles de la gestion de la fonction publique »[3].

Le coĂ»t annuel d'un emploi aidĂ© pour les finances publiques est estimĂ© en 2012 par l'Inspection gĂ©nĂ©rale des finances (IGF) Ă  12 853 euros, contre 26 429 euros pour un emploi de niveau SMIC exonĂ©rĂ© de cotisations patronales et 287 000 euros pour un emploi crĂ©Ă© par le CICE en 2016[3].

En le rapport "Donnons-nous les moyens de l'inclusion" appelĂ© Ă©galement rapport Borello, rendu Ă  la ministre du travail Muriel Penicaud, propose une refonte complète du système de contrat aidĂ© en France. Dans le projet de loi de finances 2018, les crĂ©dits qui leur sont allouĂ©s sont diminuĂ©s de 40 %, ne permettant plus le financement que de 200 000 emplois contre 320 000 en 2017 et 450 000 en 2016. La FĂ©dĂ©ration des acteurs de la solidaritĂ© publie une tribune (« Non, monsieur Macron, les contrats aidĂ©s ne sont pas inutiles »[4]) et l'opposition de gauche dĂ©nonce un « vaste plan social Ă  plusieurs dizaines de milliers de personnes »[3].

Références

  1. Loi n° 77-704 du 5 juillet 1977 PORTANT DIVERSES MESURES EN FAVEUR DE L'EMPLOI DES JEUNES ET COMPLÉTANT LA N° 75-574 DU 4 JUILLET 1975 TENDANT A LA GÉNÉRALISATION DE LA SÉCURITÉ SOCIALE (lire en ligne)
  2. Décret n°84-919 du 16 octobre 1984 919 portant application du livre IX du code du travail aux travaux d'utilité collective *TUC*, (lire en ligne)
  3. Jean-Michel Dumay, « Haro sur les contrats aidés ! », Le Monde diplomatique,‎ (lire en ligne, consulté le )
  4. « Non, Monsieur Macron, les contrats aidés ne sont pas inutiles », sur Change.org

Lien externe

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.