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Contract Management

Le Contract Management couvre, selon la définition issue des principaux organismes professionnels en France, l'activité qui consiste à rédiger et suivre l'application du contrat tout au long du projet[Notes 1], par la mise en œuvre et la coordination de moyens et processus nécessaires à la maîtrise des risques encourus et la réalisation d'opportunités potentielles[1] - [Notes 2].

D’un point de vue opérationnel, la fonction de Contract Management vise à répondre aux enjeux de performance des entreprises[2] :

  • En offrant une visibilitĂ© sur l'Ă©tat d'avancement rĂ©el des projets au regard des engagements souscrits par les parties prenantes ;
  • En dĂ©ployant une vision globale des risques et des opportunitĂ©s, permettant de dĂ©cider et d'arbitrer sur la base de plans d'actions et de stratĂ©gies ;
  • En traitant les Ă©vĂ©nements et Ă©carts qui jalonnent le projet et perturbent la bonne exĂ©cution de celui-ci ;
  • En se protĂ©geant des prĂ©judices engendrĂ©s par les risques juridiques et contractuels et en tirant parti de tous les leviers du contrat pour maintenir ou amĂ©liorer les marges. 

Le Contract Management s'appuie sur les quatre piliers suivants[3] :

  • La gestion (ou administration) du contrat: gĂ©rer les documents composant le contrat dans tout son cycle de vie;
  • La gestion de la relation: piloter la relation avec les autres parties (autoritĂ©s, clients, partenaires, sous-traitants et fournisseurs);
  • La gestion des rĂ©sultats du contrat, en termes de coĂ»ts, de performance, de qualitĂ© et de dĂ©lais;
  • La gestion des Ă©carts et rĂ©clamations (ou claims).

Contexte d'Ă©mergence de la fonction

Le Contract Management est souvent présenté comme une fonction récente. Si la création de postes de Contract Manager dans les grandes entreprises françaises a fortement augmenté ces dernières années, la prise de conscience de l’importance de la gestion du risque contractuel s’est développée depuis plusieurs décennies déjà, notamment dans les entreprises de construction[4].

Cette prise de conscience fait Ă©cho Ă  plusieurs constats :

La dérive des grands projets

Des premiers programmes de la NASA dans les années 1970, jusqu’aux projets informatiques d'aujourd’hui, en passant par les méga-chantiers d’infrastructure lancés dans les années 80-90, les grands projets ont très souvent connu des dérives de planning et de coûts. Ce contexte de dérapages répétés a constitué un terreau fertile à l’apparition du Contract Management, qui s’est imposé au fil des années comme un levier majeur pour pallier les risques de dérives[5].

En outre, le développement du recours au PFI (Private Finance Initiative) et PPP (Partenariat Public-Privé) a nécessité une meilleure maitrise des risques contractuels dans toute la chaîne des projets, amenant les différents acteurs à mieux anticiper les risques pris, et à les maîtriser par la mise en place des préceptes de Contract Management[3].

Le développement du risk management

Ă€ partir des annĂ©es 2000, et sous l’influence des nouvelles rĂ©glementations renforçant les obligations en matière de contrĂ´le interne (Loi Sarbanes-Oxley aux États-Unis - 2002, Loi sur la sĂ©curitĂ© financière en France - 2003), les entreprises ont dĂ©veloppĂ© leurs pratiques en matière de risk management.  Dans ce contexte, le management des risques contractuels est apparu comme une composante majeure dans la maĂ®trise des risques des entreprises et des projets[3], contribuant ainsi Ă  l’émergence ou au renforcement de la fonction de Contract Management.

L'Ă©volution de l'environnement Ă©conomique et juridique

De façon plus générale, le durcissement de l’environnement juridique, l’apparition de nouveaux modèles d’affaire (partenariats, compétition, etc.), et l’intensification des pratiques concurrentielles, ont fortement complexifié les schémas contractuels et les contrats eux-mêmes[2]. Dans ce contexte, les entreprises se sont mises à rechercher davantage de sécurisation des cycles de vie contractuels ainsi qu’une optimisation de leur propre performance.

Cycle de vie contractuel

Il peut se décomposer ainsi[6] :

  • Phase 1 - CrĂ©ation : s’étend de l’émergence de l’appel d’offres (ou expression du besoin) Ă  la soumission d’une première version des documents contractuels. Elle englobe la prĂ©paration des attentes de l’acheteur et la remise de la proposition du vendeur.
  • Phase 2 - NĂ©gociation : nĂ©gociation de l’ensemble des documents qui constituent l’accord entre les parties : conditions gĂ©nĂ©rales, conditions particulières, accord de confidentialitĂ© prĂ©alable, annexes opĂ©rationnelles, techniques, financières, plan d’assurance-qualitĂ©, plan de sĂ©curitĂ©, convention de service, etc.
  • Phase 3 - Validation : elle englobe la confirmation par les dĂ©cideurs de chaque organisation que l’état dans lequel le contrat a abouti au terme de la nĂ©gociation est acceptable et conforme aux intĂ©rĂŞts de l’entreprise, la matĂ©rialisation de l’accord (des accords) entre les parties concernĂ©es par la signature des documents et l’archivage du contrat signĂ©.
  • Phase 4.1 - Lancement : elle consiste Ă  la fois Ă  s'assurer que l'ensemble des prĂ©requis au dĂ©marrage sont remplis et que les obligations sont bien comprises par les Ă©quipes chargĂ©es de l'exĂ©cution. Elle permet aussi de dĂ©cliner les exigences qu'un vendeur a envers sont client vers ses propres sous-traitants et fournisseurs. Elle s'Ă©tend de la signature du contrat au dĂ©marrage effectif des travaux.
  • Phase 4.2 - ExĂ©cution : il s'agit en principe de la phase la plus longue du cycle puisqu'elle correspond Ă  la phase de rĂ©alisation du projet. Elle s’étend du dĂ©marrage des travaux jusqu’à son terme prĂ©vu, la rĂ©siliation du contrat ou le renouvellement pour une nouvelle durĂ©e.
  • Phase 5.1 - ClĂ´ture : phase durant laquelle le Contract Manager va s'attacher Ă  clĂ´turer le/les contrat(s) et la/les relation(s) contractuelle(s) associĂ©e(s) (inventaire de toutes les tâches de fin de contrats, assurer le suivi de ces tâches, mener les relations contractuelles avec les sous-traitants, fournisseurs et partenaires Ă  leur terme et ce, en adĂ©quation avec le contrat principal, obtenir les rĂ©ceptions nĂ©cessaires, suivre les dernières factures et paiements, gĂ©rer les Ă©ventuels contentieux, etc.). REX: Souvent sous-estimĂ©, le processus de Retour d’expĂ©rience permet de dresser une synthèse des Ă©vĂ©nements positifs et nĂ©gatifs ayant jalonnĂ©s la vie du contrat, afin de capitaliser sur les pratiques performantes, identifier les pièges Ă  Ă©viter dans les futurs contrats et rĂ©duire la rĂ©pĂ©tition d’erreurs.
  • Phase 5.2 - Renouvellement :  Il s'agit de la seconde issue possible du cycle, la clĂ´ture Ă©tant l’autre. On parle ici du renouvellement de la relation existante. Nous redĂ©marrons en phase 1 (d’oĂą l’existence d'un cycle de vie contractuel) sachant que les phases de crĂ©ation et de nĂ©gociation du « nouveau » contrat seront simplifiĂ©es car il s’agira uniquement d’ajuster le contrat prĂ©cĂ©dent.

Principaux processus de Contract Management

  • L'Ordonnancement des NĂ©gociations (ou Negotiation of Terms and Conditions)
  • L’élaboration de Notes de cadrage vers les Achats (ou Flow-Down, Back-to-Back)
  • La Sensibilisation Contractuelle et le Transfert aux Ă©quipes de rĂ©alisation (ou Contract Awareness)
  • La Gestion des Risques et des Problèmes (ou Risk and Issue Management)
  • La Gestion des OpportunitĂ©s (ou Opportunity Management)
  • Le traitement de la Correspondance Contractuelle et de la Communication (ou Contractual Correspondence, Communication)
  • La Documentation et l'Archivage des Evènements, Preuves et Écarts (ou Archiving, Documentation)
  • Le Pilotage et le suivi des Livrables (ou Deliverables Management)
  • Le Pilotage et le suivi des DĂ©lais Contractuels et des PĂ©nalitĂ©s (ou Contractual Schedule and Liquidated Damages)
  • La Gestion des Écarts et Changements (ou Change Management)
  • La RĂ©solution de Conflits (ou Claim Management, Dispute/Conflict Resolution)
  • La StratĂ©gie, la Gouvernance et la gestion des Leviers Commerciaux (ou Strategy, Governance and Commercial Levers)
  • L'Administration des DonnĂ©es Sensibles, telles que PropriĂ©tĂ© Intellectuelle, DonnĂ©es Personnelles et ConfidentialitĂ© et du Contrat (ou Contact Administration)
  • La ClĂ´ture du cycle contractuel (ou Close-out)

Contrat dans la perspective projet

Le Contract Management qui est par nature pluridisciplinaire, se nourrit de disciplines connexes : le Droit, la Gestion de projet, la Finance, la Sociologie, l’Économie ou encore les Sciences politiques.

Parmi ces différentes disciplines, l’Analyse économique du droit plus souvent connue dans le monde anglo-saxon sous la dénomination de Law and Economics a particulièrement contribué à comprendre comment des acteurs économiques passent des arrangements contractuels, généralement en présence d'informations asymétriques.

L’un des modèles les plus répandus, est celui de la « Théorie des Coûts de Transaction », qui propose un cadre d’analyse largement partagé par les praticiens.

La théorie des coûts de transactions postule que les agents cherchent à minimiser le coût total de la transaction, qu’ils possèdent des limites dans leur capacité à traiter l’information (biais, rationalité limitée) et que, dans l’impossibilité d’anticiper les événements imprévus, ils laissent le champ à l’opportunisme des parties. Ce modèle domine dans la quasi-totalité des analyses relatives à la contractualisation des grands projets[7] - [8].

Une seconde approche repose sur les travaux du juriste américain Ian R. Macneil qui considère que ce ne sont pas seulement les règles juridiques qui régissent le contrat de long terme. Il est le promoteur ce qu’il est convenu d’appeler le « contrat relationnel ».

Profil des Contract Managers

Profil type

Il n'existe pas de profil type de Contract Manager. Le caractère transversal et pluridisciplinaire du Contract Management autorise et favorise la pluralité des expériences professionnelles en entreprise et des formations académiques initiales : juristes, ingénieurs, qualiticiens, financiers, commerciaux, acheteurs pour ne citer que ceux-là.

S'il n'existe pas de profil type à proprement parler, il n'en demeure pas moins que, les entreprises attendent des profils qu'elles recrutent, qu'ils possèdent certaines compétences et qualités qui seront déterminantes dans l'exercice de la fonction de Contract Manager.

CĹ“ur de MĂ©tier

Extrait Syntec[1]
Assistance à Maîtrise d’Ouvrage en cadrage projet Analyser la demande du client, le besoin, les risques et opportunités du projet

Analyser les caractéristiques fonctionnelles, environnementales et techniques relatives au type d'ouvrage ou produit à réaliser (réglementations, organisations, contraintes d'assemblage, de fabrication, d'exploitation, sécurité)

Gestion des risques Cartographier les risques techniques et fonctionnels et estimer leur criticité

Piloter les risques projets (qualitatifs, budgétaires, contractuels et de planning) Assurer le niveau de couverture des risques d'une entreprise, d'un projet... (assurances, plans d'actions...)

Résolution de problèmes complexes Analyser une situation problématique dans un environnement complexe

Élaborer et déployer une méthodologie de résolution Élaborer des préconisations, proposer des solutions et scénarios d'amélioration

Gestion budgétaire, financière et économique Connaître la fiscalité, les assurances et la comptabilité
Gestion réglementaire et contractuelle Connaître les réglementations en vigueur dans sa spécialité ou son secteur

Assurer la gestion administrative et Ă©conomique d'un contrat

Gérer des litiges commerciaux Rédiger ou vérifier la conformité d'un contrat

Les compétences transverses

Extrait Syntec[1]
Leadership et esprit d'entreprise Promouvoir sa vision auprès des décideurs internes et externes, et encourager la prise d’initiative de ses équipes.
Adaptabilité et Flexibilité Adapter et re-prioriser ses activités et son organisation face aux évolutions et aux contraintes.
Analyse et Synthèse Identifier les informations / sources nécessaires à la réalisation des activités de l’entreprise et conduire une analyse critique. Présenter l’essentiel sur un sujet donné dans une logique de préconisation.
Communication orale et écrite Communiquer de façon habile et fine dans des situations complexes (message sensible, public difficile, situation imprévue...).
Conviction et Influence Identifier et décrypter les positions des différents interlocuteurs stratégiques internes et externes, repérer et toucher les bons relais d’influence auprès des personnes à convaincre.
Créativité, sens de l'innovation Proposer et appliquer des solutions déjà éprouvées à des contextes nouveaux ou différents.
Gestion de Projet Gérer un projet indépendant ou un lot au sein d’un programme plus important.
Gestion de la performance Suivre des indicateurs de performance sur son activité. Détecter et reporter des problèmes dans son périmètre d’activité.
Orientation client Être force de proposition par rapport au besoin exprimé tout en mobilisant les parties prenantes nécessaires (internes – externes).
Rigueur et Organisation Prioriser et planifier sa propre charge de travail, évaluer et corriger les activités réalisées.
Sens Relationnel Adapter son comportement et son attitude en fonction de l’interlocuteur pour maximiser la qualité des échanges.
Travail et animation d'équipe Collaborer avec les membres de l’équipe de façon ouverte en communiquant ses retours et impressions sur les travaux.

Positionnement

Les rattachements communément admis et adoptés pour le Contract Management sont les suivants :

  • Rattachement Ă  la Direction Juridique
  • Rattachement Ă  la Direction des Programmes
  • Rattachement Ă  la Direction des Achats
  • Rattachement Ă  la Direction des Risques
  • Rattachement Ă  la Direction Financière
  • Rattachement direct Ă  Direction GĂ©nĂ©rale

Associations professionnelles

La reconnaissance du métier de Contract Manager a connu une étape marquante au niveau international, avec la création de l’International Association for Commercial and Contract Manager (IACCM[9]) en 1999 qui propose de nombreuses activités sur la thématique du Contract Management, de la recherche à la formation, en passant par l’organisation régulière de conférences, ainsi que la délivrance d’une certification permettant la garantie d’une connaissance adéquate des principes élémentaires de l’activité.

Aux États-Unis, la National Contract Management Association (NCMA[10]), fondĂ©e en 1959, rĂ©unit plus de 20 000 membres et contribue Ă©galement Ă  la professionnalisation de la fonction Ă  travers des certifications et la formalisation d’un corpus de connaissance sur le Contract Management (CMBOK : Contract Management Body of Knowledge).

En France, des grands groupes comme Thales, Areva, Engie, DCNS ont participé en 2013 à la création de l’Association Française de Contract Management (AFCM) organisée autour de trois commissions (Formation, Outils & Processus, Carrière & Développement). Elle organise des conférences visant à rassembler la communauté des Contract Managers et leurs organisations respectives afin de partager les meilleures pratiques du métier.

L’Institut du Contract Management (ICM) est une association professionnelle au service de la promotion et du partage des savoir-faire opérationnels en contract management, fondée en 2022 par un groupe d’experts. Elle s’attache à répondre aux besoins en formations spécifiques et en partage de savoir-faire des praticiens et professionnels du contract management dans tout type d’organisation et de domaine (construction, industrie et services)[11].

Les formations en Contract Management

La professionnalisation de la fonction s’est également concrétisée par la création de formations académiques et de formations professionnelles certifiantes[Notes 3]. A ce jour il n'existe en France qu'une seule formation certifiante reconnue par l’État, celle de l’École Européenne de Contract Management (e²cm), autorisée à délivrer le Certificat Professionnel de Contract Management (CPCM).

Ces formations se sont adaptées aux profils des personnes concernées, et l'on retrouve communément trois types de formations[12] :

  • Ă€ destination des juristes et contract managers ;
  • Ă€ destination des chefs de projets ;
  • Ă€ destination des membres de l'Ă©quipe projet, et plus largement de toute personne en contact avec le client ou le fournisseur.

Parmi les formations acadĂ©miques disponibles en France, nous pouvons citer notamment les deux diplĂ´mes universitaires proposĂ©s par l’universitĂ© Paris II - Assas : 

  • Le DU Contract Management[13] qui vise Ă  former les professionnels Ă  la pratique du contract management Ă  travers l’acquisition d’un socle de connaissances juridiques (en droit des contrats) et financières, et la maĂ®trise de mĂ©thodes et pratiques propres Ă  favoriser la gestion du contrat.
  • Le DU International Construction Contracts[14] qui vise Ă  former les professionnels cadres de la construction travaillant sur des projets Ă  l'international Ă  une gestion contractuelle opĂ©rationnelle efficace de ces projets.

Concernant les formations professionnelles, il existe divers organismes proposant une formation en Contract Management, parmi lesquels:

  • L’École EuropĂ©enne de Contract Management (e²cm): formation certifiante ayant obtenu une reconnaissance Ă©tatique via la Commission Nationale de la Certification professionnelle[15].
  • Francis Lefebvre Formation (FLF)[16]
  • L’Édition Formation Entreprise (EFE)[17]

Modes d'intervention du Contract Manager

  • Mode dĂ©diĂ© : Le Contract Manager est dĂ©diĂ© Ă  un projet prĂ©sentant une complexitĂ© ou un enjeu suffisant qui justifie sa prĂ©sence quotidienne et Ă  temps plein auprès des Ă©quipes opĂ©rationnelles pour gĂ©rer le cycle de vie contractuel qui en dĂ©coule. Il fait partie de la gouvernance du projet. Ce mode d'intervention permettra d'obtenir la meilleure valeur ajoutĂ©e de la fonction au sein des projets tant en termes de sĂ©curisation que d'optimisation du cycle de vie contractuel.
  • Mode portfolio : Le Contract Manager partage son temps entre plusieurs contrats de tailles et de complexitĂ©s moyennes. Certaines entreprises choisissent cette option qui a l’avantage d’offrir une flexibilitĂ© dans la gestion de la charge et du temps (les problĂ©matiques Ă©tant adressĂ©es par ordre de prioritĂ© indĂ©pendamment du contrat duquel elles surgissent) et une couverture plus large des projets Ă  risque contractĂ©s par l’organisation (il est frĂ©quent que le portefeuille du Contract Manager contienne alors entre cinq et quinze contrats, parfois plus s'il s'agit de contrats ou commandes simples).
  • Mode offshore : Pour des raisons de rationalisation des coĂ»ts, certaines entreprises font le choix de dĂ©localiser la gestion d'une partie du cycle contractuel, Ă  distance donc de l’endroit oĂą se dĂ©roulent l'exĂ©cution du projet (ex: en Inde ou en Pologne, lĂ  oĂą la main d'Ĺ“uvre est moins coĂ»teuse qu'en Europe notamment). NĂ©anmoins, cette gestion contractuelle sera limitĂ©e Ă  des tâches très administratives et rĂ©pĂ©titives (ex : prĂ©paration de documents ou mise en forme, saisie de donnĂ©es dans des outils de Contract Management) qui permettront au Contract Manager Onshore de se concentrer sur des activitĂ©s Ă  plus forte valeur ajoutĂ©e qui constituent le cĹ“ur de sa mission.

DĂ©veloppement du Conseil en Contract Management

En réponse à la forte demande du marché en Contract Management et en raison de la rareté des profils formés au Contract Management, les entreprises font appel à des cabinets de conseil spécialisés en Contract Management, capables d'apporter une véritable expertise en Contract Management. En effet, en quelques années, la sécurisation et l'optimisation des contrats est devenue un véritable enjeu stratégique et un levier de compétitivité pour de nombreuses organisations.

Le recours à ces sociétés de service et cabinets de conseil en Contract Management vise principalement à :

  • ĂŞtre accompagnĂ© dans des phases de nĂ©gociation ;
  • externaliser l'administration des contrats (tâches en back office) ;
  • externaliser le pilotage des cycles contractuels complexes ;
  • bĂ©nĂ©ficier d'un support dans la gestion des dossiers de rĂ©clamations (Claim Management) ;
  • obtenir un accompagnement dans la rĂ©solution des conflits externes ou internes ;
  • permettre aux organisations de monter en puissance (rĂ©fĂ©rentiels, pratiques, mĂ©thodologies) ;
  • structurer ou crĂ©er des dĂ©partements de Contract Management (conduite de changement et organisation) ;
  • recruter des profils idoines ;

Bibliographie

Ouvrages

  • GrĂ©gory Leveau, Pratique du Contract Management, Lextenso Ă©d, 2013 (ISBN 9782297031301)
  • Jean-Charles Savornin, Contract Management - Outils et mĂ©thodes, EMS Ă©d., 2016 (ISBN 9782847699166)
  • Alain Brunet et Franck CĂ©sar, Le contract management: Performance contractuelle, renĂ©gociations, claims : comment sauvegarder et accroĂ®tre les marges, Eyrolles, 2013 (ISBN 9782212557961)
  • Jean-Jacques Pluchart (dir.), Management des grands projets, MA Éditions, 2016, collection Master (ISBN 9782822404297)
  • Eric Brousseau, L’économie des contrats. Technologies de l’information et coordination interentreprises, PUF, 1993 (ISBN 9782130451884)
  • Eric Brousseau et Jean-Michel Glachant, The Economics of Contracts : Theories and Applications, Cambridge University Press, 2002 (ISBN 9780521893138)
  • David Campbell (Ă©d.), The relational theory of contract: Selected works of Ian MacNeil, Londres, Sweet & Maxwell Limited, 2001 (ISBN 9780421722408)
  • O.E. Williamson, The Economic Institutions of Capitalism, Free Press, 1985, trad. française : Les institutions de l’économie, Inter-Ă©ditions, 1994. (ISBN 978-0684863740)
  • Axel-Volkmar Jaeger et Götz-Sebastian Hök, FIDIC, a Guide for Practitionersn Springer-Verlag, 2010 (ISBN 9783642020995)

Articles

  • J.R. Turner et S.J. Simister, Project contract management and a theory of organization, International Journal of Project Management 19(8), 2001 : 457–464.
  • N. Argyres, K.J. Mayer, Contract design as a firm capability: an integration of learning and transaction cost perspectives, Academy of Management Review 32(4), 2007 : 1060–1077.
  • J-F. Guillemin, Le Tunnel sous la Manche : confrontation et fusion permanentes de deux cultures juridiques rĂ©putĂ©es antagonistes, Revue internationale de droit comparĂ©, vol. 47, no 2, 1995, p. 403-412.
  • O.E. Williamson, « Transaction-Cost Economics: The Governance of Contractual Relations », The Journal of Law and Economics, vol. 22, no 2, 1979, p. 233-261.
  • D. Yates, « Can Claims and Disputes (in construction contracts) be Prevented or Reduced? », Building Journal Hongkong China, 2003.

Notes et références

Notes

  1. On entend ici par « projet », l’objet technique ou service définis dans le cadre du contrat.
  2. La FĂ©dĂ©ration Syntec regroupe des syndicats professionnels spĂ©cialisĂ©s dans les professions de l'ingĂ©nierie, du numĂ©rique, des Ă©tudes et du conseil, de la formation professionnelle et de l’évĂ©nementiel. Elle reprĂ©sente 80 000 entreprises, 910 000 salariĂ©s, et 120 milliards d'euros de Chiffre d'Affaires
  3. Les orientations retenues par certaines grandes entreprises procèdent d’une formation purement interne. Voir par exemple « La formation des Contract Managers au service de la performance contractuelle – L’initiative EDF / ESCP Europe » Patrick Beaussaut, David Checkroun, Diane Tremblay, François Fourcade, Revue de Droit des Affaires Internationales – no 2, 2016.

Références

  1. « Syntec Ingénierie - Contract Manager », sur Syntec Ingénierie
  2. Franck César et Alain Brunet, Le contract management : Performance contractuelle,renégociations, claims : comment sauvegarder et accroître les marges, Paris, Eyrolles, , 239 p. (ISBN 978-2-212-55796-1, lire en ligne), p. 42
  3. Jean-Charles Savornin, Contract Management : Outils et méthodes, EMS, , 176 p. (ISBN 978-2-84769-916-6), p. 156
  4. Jean-François Guillemin, « Le Tunnel sous la Manche : confrontation et fusion permanentes de deux cultures juridiques réputées antagonistes », Revue internationale de droit comparé, vol. 47, no 2,‎ , p. 403-412 (ISSN 0035-3337)
  5. Alain Bravo, Daniel Bretonés, Alain Brunet, Dominique Chesneau, Christian Chouffier, Sophie Cros, Norbert Le Brument, Clémence Macary, Denis Molho, Jean-Jacques Pluchart, Catherine de la Robertie, François-Xavier Simon, Nicolas Swetchine, Master management des grands projets, MA Editions, , 276 p. (ISBN 978-2-8224-0429-7), p. 69 - 82
  6. Grégory Leveau, Pratique du contract management : optimisez la gestion du cycle de vie contractuel, Paris, Editeur Gualino - Lextenso éditions, , 218 p. (ISBN 978-2-297-03130-1), p. 74
  7. (en) J.R Turner, S.J Simister, « Project contract management and a theory of organization », International Journal of Project Management, Vol 19, Iss 8,‎ , p. 457–464 (ISSN 0263-7863)
  8. (en) N. Argyres, K.J. Mayer, « Contract design as a firm capability: an integration of learning and transaction cost perspectives », Academy of Management Review, Vol 32, Iss 4,‎ , p. 1060-1077 (ISSN 0363-7425)
  9. « IACCM »
  10. « NCMA »
  11. ICM, « ICM | Le réseau de partage et de formation sur le contract management », sur www.icm.academy (consulté le )
  12. « Formation au contract management », sur Contractence.fr
  13. « Diplôme d'Université - Contract Management », sur Université Paris II
  14. « Diplôme d'Université - International Construction Contracts », sur Université Paris II
  15. « Ecole Européenne de Contract Management », sur e2cm.net
  16. « Francis Lefebvre Formation », sur flf.fr
  17. « Edition Formation Entreprise », sur efe.fr
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