Contentieux administratif en France
Le contentieux administratif est l'ensemble des litiges attraits devant les juridictions administratives, et par extension, les rĂšgles qui s'appliquent au traitement de ces litiges.
Les rĂšgles applicables aux tribunaux administratifs, aux cours administratives d'appel et au Conseil d'Ătat sont rassemblĂ©es dans le Code de justice administrative (CJA).
Contentieux administratif
- 13 décembre 1889 : Cadot[1] : Abandon de la théorie du ministre-juge : compétence générale du juge administratif[2].
- 29 mars 1901 : Casanova[3] : Tout contribuable dâune commune a un intĂ©rĂȘt Ă agir contre l'inscription d'une dĂ©pense au budget de celle-ci.
- 6 février 1903 : Terrier[4] : Compétence du juge administratif pour les contrats publics des collectivités locales.
- 11 dĂ©cembre 1903 : Lot[5] : IntĂ©rĂȘt pour agir dâune personne contre une dĂ©cision qui porte atteinte aux droits quâelle tient de son statut, de ses titres ou des prĂ©rogatives de sa fonction.
- 8 juillet 1904 : Botta[6] : AutoritĂ© de la chose jugĂ©e d'un arrĂȘt de cassation ou d'annulation.
- 28 dĂ©cembre 1906 : Syndicat des patrons coiffeurs de Limoges[7] : IntĂ©rĂȘt pour agir dâun syndicat professionnel, mais non au nom d'intĂ©rĂȘts particuliers, sauf mandat spĂ©cial.
- 4 mars 1910 : Thérond[8] : Compétence de la juridiction administrative pour un contrat de service public.
- 10 mai 1912 : AbbĂ© Bouteyre[9] : Pouvoir dâapprĂ©ciation du ministre de l'instruction publique refusant d'admettre un prĂȘtre catholique Ă concourir Ă l'agrĂ©gation de philosophie.
- 3 novembre 1922 : Dame Cachet[10] : Pouvoir de retrait d'une décision individuelle créatrice de droits pendant le délai de recours contentieux. Voir 26 octobre 2001, Ternon (plus bas).
- 26 décembre 1925 : RodiÚre[11] : Effet rétroactif de l'annulation contentieuse.
- 10 janvier 1930 : Despujol[12] : Recours dans le cas dâun changement de circonstances faisant quâun acte rĂ©glementaire est devenu illĂ©gal.
- 12 novembre 1938 : Chambre syndicale des constructeurs de moteurs d'avions[13] : Conditions pour les sursis à exécution des décisions administratives.
- 31 juillet 1942 : Monpeurt[14] : CompĂ©tence du Conseil dâĂtat pour les actes administratifs dâun organisme privĂ© chargĂ© dâun service public.
- 2 avril 1943 : Bouguen[15] : CompĂ©tence du Conseil dâĂtat pour statuer sur certaines dĂ©cisions des ordres professionnels.
- 21 mars 1947 : Compagnie GĂ©nĂ©rale des Eaux[16] et Veuve Aubry[17] : La date d'Ă©valuation du prĂ©judice, dans le cas des dommages aux biens, est la date oĂč il peut ĂȘtre procĂ©dĂ© aux rĂ©parations et, dans le cas des dommages aux personnes, la date de la dĂ©cision juridictionnelle.
- 25 juin 1948 : Société du journal « L'Aurore »[18] : Principe de non-rétroactivité des actes administratifs.
- 17 avril 1953 : Falco et Vidaillac[19] : Compétence de la juridiction administrative en ce qui concerne l'organisation du service public judiciaire, ici pour des élections au Conseil supérieur de la magistrature (CSM).
- 29 janvier 1954 : Institution Notre-Dame du Kreisker[20] : Recevabilité du recours pour excÚs de pouvoir contre les circulaires qui ajoutent des rÚgles nouvelles. Voir 18 décembre 2002, Mme DuvignÚres (plus bas).
- 31 mai 1957 : Rosan Girard[21] : Notion d'acte inexistant.
- 26 juin 1959 : Syndicat gĂ©nĂ©ral des ingĂ©nieurs-conseils[22] : Le pouvoir rĂ©glementaire autonome est soumis aux principes gĂ©nĂ©raux du droit, mĂȘme en l'absence de disposition lĂ©gislative.
- 2 mars 1962 : Rubin de Servens[23] : Le chef de l'Ătat a la possibilitĂ© d'exercer le pouvoir lĂ©gislatif, au titre de l'article 16 de la Constitution (pleins pouvoirs), sans contrĂŽle du juge administratif.
- 26 janvier 1968 : Société « Maison Genestal »[24] : Le contrÎle de la légalité d'une décision économique reposant sur des motifs imprécis peut exiger un complément d'instruction.
- 28 mai 1971 : Ville Nouvelle-Est[25] : ContrĂŽle de lâutilitĂ© publique dâune opĂ©ration dâexpropriation, par la thĂ©orie du bilan coĂ»t-avantage.
- 2 novembre 1973 : Société Anonyme « Librairie François Maspero »[26] : Le juge administratif effectue un contrÎle minimum sur la décision du ministre de l'intérieur d'interdire la diffusion d'une publication étrangÚre. Voir 9 juillet 1997, Association Ekin. Voir aussi Loi sur la liberté de la presse du 29 juillet 1881#ContrÎle des publications étrangÚres.
- 22 dĂ©cembre 1978 : Ministre de l'intĂ©rieur c/ Cohn-Bendit[27] : Limites de la portĂ©e juridique des directives communautaires. Le Conseil d'Ătat est revenu sur cette jurisprudence par l'arrĂȘt Mme Perreux[28] du 30 octobre 2009 [29].
- 3 février 1989 : Compagnie Alitalia[31] : Obligation pour l'administration d'abroger un rÚglement illégal (ici, contraire au droit communautaire).
- 20 octobre 1989 Nicolo : Le traitĂ© international prime sur la loi mĂȘme si elle a Ă©tĂ© promulguĂ©e postĂ©rieurement Ă la ratification du traitĂ©.
- 29 juin 1990 : GISTI[32] : Compétence du juge administratif pour interpréter une convention internationale sans renvoi préjudiciel au ministre des affaires étrangÚres.
- 28 fĂ©vrier 1992 : S.A. Rothmans International France[33] et Ă©galement l'arrĂȘt S.A. Philip Morris France[34] : ContrĂŽle par le juge administratif de la compatibilitĂ© entre les objectifs d'une directive europĂ©enne et une loi mĂȘme postĂ©rieure. Voir aussi 3 dĂ©cembre 1999, Association ornithologique et mammalogique de SaĂŽne-et-Loire (plus bas).
- 17 février 1995 : Hardouin [35] et Marie[36] : Restrictions sur la notion de mesures d'ordre intérieur. Voir les conclusions du commissaire du gouvernement Patrick Frydman à l'audience[37].
- 6 juin 1997 : Aquarone[38] : Les rÚgles coutumiÚres du droit international public sont applicables en droit interne mais ne prévalent pas sur la loi en cas de conflit entre ces deux normes. Voir aussi les conclusions du commissaire du gouvernement Gilles Bachelier à l'audience.
- 5 mars 1999 : Président de l'Assemblée nationale[39] : La juridiction administrative est compétente pour connaßtre des litiges relatifs aux marchés conclus par les assemblées parlementaires.
- 18 janvier 2001 : Commune de Venelles[40] et 5 mars 2001, Saez[41] : Conditions de recevabilité et d'admission du référé.
- 26 octobre 2001 : Ternon[42] : Lâadministration ne peut retirer une dĂ©cision individuelle explicite crĂ©atrice de droits, si elle est illĂ©gale, que dans le dĂ©lai de quatre mois suivant la prise de cette dĂ©cision. Cette jurisprudence remplace partiellement celle issue de l'arrĂȘt Dame Cachet[10] de 1922. Voir les conclusions du commissaire du gouvernement François SĂ©ners Ă l'audience (p. 20-31). Cette jurisprudence a Ă©tĂ© prolongĂ©e par l'arrĂȘt Mme Soulier[43] (6 novembre 2002), en matiĂšre de dĂ©cisions pĂ©cuniaires, et par l'arrĂȘt M. C.[44] (6 mars 2009), pour l'abrogation des dĂ©cisions crĂ©atrices de droit.
- 11 mai 2004 : Association AC ! et autres[45] : à titre exceptionnel, les effets d'une annulation contentieuse peuvent faire l'objet d'une modulation dans le temps[46]. Voir les conclusions du commissaire du gouvernement Christophe Devys à l'audience et le communiqué de presse.
- 16 juillet 2007 : SociĂ©tĂ© « Tropic Travaux Signalisation »[47] : Un nouveau type de recours contre les contrats administratifs est ouvert aux concurrents Ă©vincĂ©s. Eu Ă©gard Ă lâimpĂ©ratif de sĂ©curitĂ© juridique, non-rĂ©troactivitĂ© de cette nouvelle jurisprudence.
- 3 octobre 2008 : SMIRGEOMES[48] : Pour que le juge administratif accueille les demandes de l'entreprise requĂ©rante dans le cadre d'un rĂ©fĂ©rĂ© prĂ©-contractuel, les manquements aux obligations de publicitĂ© et de mise en concurrence dĂ©noncĂ©s doivent avoir Ă©tĂ© "susceptibles de lĂ©ser lâentreprise, fusse de façon indirecte, en avantageant une entreprise concurrente".
- 28 décembre 2009 : Béziers I[49] : Dans le cadre d'un litige entre parties au contrat, pas d'annulation automatique en cas d'irrégularités. La nullité du contrat est une sanction ultime, que le juge est invité à ne prononcer qu'en cas d'irrégularités trÚs graves.
- 21 mars 2011 : Béziers II[50] : possibilité pour les parties au contrat de saisir le juge administratif d'un recours de plein contentieux tendant à la reprise des relations contractuelles
- 4 avril 2014 : département de Tarn-et-Garonne[51] : ouverture du recours de plein contentieux aux tiers au contrat.
- 21 mars 2016 : SociĂ©tĂ© Fairvesta International GMBH ; SociĂ©tĂ© NC NumĂ©ricable[52] : ouverture du recours pour excĂšs de pouvoir contre les avis, recommandations, mises en garde et prises de position Ă©mis par les autoritĂ©s de rĂ©gulation, soit lorsque ces actes produisent des effets notables de nature Ă©conomique, soit lorsquâils ont pour objet dâinfluer de maniĂšre significative sur les comportements des personnes auxquelles ils sâadressent.
- 18 mai 2018 : FĂ©dĂ©ration des finances et affaires Ă©conomiques de la CFDT[53] : Dans le cadre d'un recours par voie d'exception, ou d'un recours contre une dĂ©cision refusant d'abroger un acte administratif, les vices de forme et de procĂ©dure sont inopĂ©rants. Seuls la lĂ©galitĂ© des rĂšgles fixĂ©es par l'acte rĂ©glementaire, la compĂ©tence de son auteur et l'existence d'un dĂ©tournement de pouvoir peuvent ĂȘtre utilement critiquĂ©es.
- 21 dĂ©cembre 2018 : SociĂ©tĂ© Eden[54] : lorsque le requĂ©rant choisit de prĂ©senter des conclusions Ă fin d'injonction, il incombe au juge de l'excĂšs de pouvoir d'examiner prioritairement les moyens qui seraient de nature, Ă©tant fondĂ©s, Ă justifier le prononcĂ© de l'injonction demandĂ©e. De mĂȘme, lorsque le requĂ©rant choisit de hiĂ©rarchiser, avant l'expiration du dĂ©lai de recours, les prĂ©tentions qu'il soumet au juge de l'excĂšs de pouvoir en fonction de la cause juridique sur laquelle reposent, Ă titre principal, ses conclusions Ă fin d'annulation, il incombe au juge de l'excĂšs de pouvoir d'examiner prioritairement les moyens qui se rattachent Ă la cause juridique correspondant Ă la demande principale du requĂ©rant.
Notes et références
- Voir l'arrĂȘt Cadot sur LĂ©gifrance.
- Voir les cĂ©lĂšbres conclusions du commissaire du gouvernement Jagerschmidt Ă lâaudience et lâanalyse sur le site du Conseil dâĂtat.
- Voir l'arrĂȘt Casanova sur LĂ©gifrance.
- Voir l'arrĂȘt Terrier sur LĂ©gifrance.
- Voir l'arrĂȘt Lot sur LĂ©gifrance.
- Voir l'arrĂȘt Botta sur LĂ©gifrance.
- Voir l'arrĂȘt Syndicat des patrons coiffeurs de Limoges sur LĂ©gifrance.
- Voir l'arrĂȘt ThĂ©rond sur LĂ©gifrance.
- Voir l'arrĂȘt AbbĂ© Bouteyre sur LĂ©gifrance.
- Voir l'arrĂȘt Dame Cachet sur LĂ©gifrance.
- Voir l'arrĂȘt RodiĂšre sur LĂ©gifrance.
- Voir l'arrĂȘt Despujol sur LĂ©gifrance.
- Voir l'arrĂȘt Chambre syndicale des constructeurs de moteurs d'avions sur LĂ©gifrance.
- Monpeurt
- Voir l'arrĂȘt Bouguen sur LĂ©gifrance.
- Voir l'arrĂȘt Compagnie GĂ©nĂ©rale des Eaux sur LĂ©gifrance.
- Voir l'arrĂȘt Veuve Aubry sur LĂ©gifrance.
- Voir l'arrĂȘt SociĂ©tĂ© du journal « L'Aurore » sur LĂ©gifrance.
- Voir l'arrĂȘt Falco et Vidaillac sur LĂ©gifrance.
- Voir l'arrĂȘt Institution Notre-Dame du Kreisker sur LĂ©gifrance.
- Voir l'arrĂȘt Rosan Girard sur LĂ©gifrance.
- Voir l'arrĂȘt Syndicat gĂ©nĂ©ral des ingĂ©nieurs-conseils sur LĂ©gifrance.
- Voir l'arrĂȘt Rubin de Servens sur LĂ©gifrance.
- Voir l'arrĂȘt SociĂ©tĂ© « Maison Genestal » sur LĂ©gifrance.
- Voir l'arrĂȘt Ville Nouvelle-Est sur LĂ©gifrance.
- Voir l'arrĂȘt SociĂ©tĂ© Anonyme « Librairie François Maspero » sur LĂ©gifrance.
- Voir l'arrĂȘt Ministre de l'intĂ©rieur c/ Cohn-Bendit sur LĂ©gifrance.
- arrĂȘt Mme Perreux
- conclusions du rapporteur public)
- Voir l'arrĂȘt Mme Menneret sur LĂ©gifrance.
- Voir l'arrĂȘt Compagnie Alitalia sur LĂ©gifrance.
- Voir l'arrĂȘt GISTI sur LĂ©gifrance.
- Voir l'arrĂȘt S.A. Rothmans International France sur LĂ©gifrance.
- S.A. Philip Morris France sur LĂ©gifrance.
- Voir l'arrĂȘt Hardouin sur LĂ©gifrance.
- Voir l'arrĂȘt Marie sur LĂ©gifrance.
- conclusions du commissaire du gouvernement.
- Voir l'arrĂȘt Aquarone sur LĂ©gifrance.
- Voir l'arrĂȘt PrĂ©sident de l'AssemblĂ©e nationale sur LĂ©gifrance.
- Voir l'arrĂȘt Commune de Venelles sur LĂ©gifrance.
- Voir l'arrĂȘt Saez sur LĂ©gifrance.
- Voir l'arrĂȘt Ternon sur LĂ©gifrance.
- Mme Soulier
- M. C.
- Association AC ! et autres
- Voici le considĂ©rant de principe de l'arrĂȘt Association AC ! : « ConsidĂ©rant que l'annulation d'un acte administratif implique en principe que cet acte est rĂ©putĂ© n'ĂȘtre jamais intervenu ; que, toutefois, s'il apparaĂźt que cet effet rĂ©troactif de l'annulation est de nature Ă emporter des consĂ©quences manifestement excessives en raison tant des effets que cet acte a produits et des situations qui ont pu se constituer lorsqu'il Ă©tait en vigueur que de l'intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral pouvant s'attacher Ă un maintien temporaire de ses effets, il appartient au juge administratif - aprĂšs avoir recueilli sur ce point les observations des parties et examinĂ© l'ensemble des moyens, d'ordre public ou invoquĂ©s devant lui, pouvant affecter la lĂ©galitĂ© de l'acte en cause - de prendre en considĂ©ration, d'une part, les consĂ©quences de la rĂ©troactivitĂ© de l'annulation pour les divers intĂ©rĂȘts publics ou privĂ©s en prĂ©sence et, d'autre part, les inconvĂ©nients que prĂ©senterait, au regard du principe de lĂ©galitĂ© et du droit des justiciables Ă un recours effectif, une limitation dans le temps des effets de l'annulation ; qu'il lui revient d'apprĂ©cier, en rapprochant ces Ă©lĂ©ments, s'ils peuvent justifier qu'il soit dĂ©rogĂ© Ă titre exceptionnel au principe de l'effet rĂ©troactif des annulations contentieuses et, dans l'affirmative, de prĂ©voir dans sa dĂ©cision d'annulation que, sous rĂ©serve des actions contentieuses engagĂ©es Ă la date de celle-ci contre les actes pris sur le fondement de l'acte en cause, tout ou partie des effets de cet acte antĂ©rieurs Ă son annulation devront ĂȘtre regardĂ©s comme dĂ©finitifs ou mĂȘme, le cas Ă©chĂ©ant, que l'annulation ne prendra effet qu'Ă une date ultĂ©rieure qu'il dĂ©termine »
- Voir l'arrĂȘt SociĂ©tĂ© Tropic Travaux Signalisation sur LĂ©gifrance
- Voir l'arrĂȘt SMIRGEOMES sur LĂ©gifrance
- Voir l'arrĂȘt Commune de BĂ©ziers dit BĂ©ziers I sur LĂ©gifrance
- Voir l'arrĂȘt Commune de BĂ©ziers dit BĂ©ziers II sur LĂ©gifrance
- Voir l'arrĂȘt DĂ©partement de Tarn-et-Garonne sur LĂ©gifrance
- Voir l'arrĂȘt SociĂ©tĂ© Fairvesta International GMBH et autres sur LĂ©gifrance
- Voir l'arrĂȘt FĂ©dĂ©ration des finances et affaires Ă©conomiques de la CFDT sur LĂ©gifrance
- Voir l'arrĂȘt SociĂ©tĂ© Eden sur LĂ©gifrance
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