ConquĂȘte providentielle
La ConquĂȘte providentielle est un terme de l'historiographie quĂ©bĂ©coise dĂ©signant une certaine interprĂ©tation ayant cours au 19e siĂšcle de la ConquĂȘte de la Nouvelle-France. Elle a notamment eu pour cĂ©lĂšbre dĂ©fenseur Monseigneur Plessis. Selon cette thĂšse, les Canadiens français devraient considĂ©rer comme un bienfait divin que la ConquĂȘte les aient sauvĂ©s de la RĂ©volution française et de son anticlĂ©ricalisme[1], tout en leur lĂ©guant les libertĂ©s anglaises[2].
Le chanoine Lionel Groulx s'est opposĂ© Ă cette thĂšse. Pour lui, la victoire britannique est certes « providentielle » puisque Dieu est toujours le fondement de l'histoire[1]. Cependant, elle n'en est pas moins catastrophique[3], car elle a permis la sĂ©paration de la France et les efforts d'asservissement du peuple canadien français par les Anglais. La ConquĂȘte « se rattache Ă d'autres desseins providentiels dont le secret nous Ă©chappe », selon Groulx. InspirĂ© de l'interprĂ©tation de Joseph de Maistre de la RĂ©volution française, le chanoine estime que Dieu impose aux peuples des Ă©preuves comme la ConquĂȘte pour les fortifier[4]. Cette interprĂ©tation de la ConquĂȘte anglaise comme calamitĂ© pour le Canada français sera poursuivie, sans ses inclinations religieuses, par l'Ăcole historique de MontrĂ©al.
Autres défenseurs
Références
- Frédéric Boily, La pensée nationaliste de Lionel Groulx, Québec, Septentrion, , 229 p. (lire en ligne), p. 79
- Jean-Pierre Wallot, « Groulx historiographe », Revue d'histoire de l'AmĂ©rique française, vol. 32, no 3,â , p. 420 (lire en ligne)
- Gaston DeschĂȘnes, « Recension : La ConquĂȘte. Une anthologie, choix de textes et introduction par Charles-Philippe Courtois », Bulletin d'histoire politique, vol. 18, no 3,â (lire en ligne)
- Boily 2003, p. 81.
- Michel Bock, « Le rapport des groulxistes au politique: Entre mĂ©fiance et tentation », VingtiĂšme SiĂšcle. Revue d'histoire, no 129,â (lire en ligne)