Compagnie bancaire
La Compagnie bancaire est une ancienne entreprise bancaire française.
Compagnie bancaire | |
Création | 1946 |
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Disparition | 1998 (fusion avec Paribas) |
Fondateurs | Jacques de Fouchier |
Activité | Banque |
Sa crĂ©ation par Jacques de Fouchier en 1946 donne naissance Ă lâun des premiers groupes europĂ©ens dans le domaine des financements spĂ©cialisĂ©s dans le crĂ©dit et les services financiers aux particuliers et aux entreprises. Cette entreprise fusionne avec Paribas en 1998 avant d'ĂȘtre intĂ©grĂ©e en 2001 dans le groupe BNP Paribas.
La Compagnie bancaire, un des atouts de Paribas
Nouveaux besoins, nouvelles formes de financement
Jacques de Fouchier[1], ancien Inspecteur des Finances, fonde en septembre 1946 l'Union FinanciĂšre d'Entreprises Françaises et ĂtrangĂšres (UFEFE), un Ă©tablissement financier qui fournit aux entreprises des crĂ©dits Ă court terme pour le financement de l'importation en France de matiĂšres premiĂšres au bĂ©nĂ©fice des industries exportatrices. Les crĂ©dits sont remboursĂ©s sur le produit des exportations consĂ©cutives[2] - [3] - [4].
En 1949, avec le lancement du Plan Marshall, l'UFEFE fusionne avec la Banque Française d'Acceptation et en 1950 naĂźt L'Union Française de Banques (UFB). Aux actionnaires initiaux, Worms, le CrĂ©dit du Nord et l'Union des Mines, viennent s'ajouter entre autres le CrĂ©dit lyonnais, la SociĂ©tĂ© gĂ©nĂ©rale, la Banque de Paris et des Pays-Bas et la Banque de l'Indochine. DĂšs l'annĂ©e suivante, lâUFB se spĂ©cialise dans les opĂ©rations de financements de matĂ©riel d'Ă©quipement, puis progressivement les financements de l'outillage, puis des matĂ©riels de travaux publics, agricoles et mĂ©dicaux.
L'UFB préside ainsi à la création de sociétés nouvelles :
- L'Union de Crédit pour le Bùtiment (UCB) en 1951, née de la volonté commune des professionnels du bùtiment et de plusieurs banques, dont le Crédit foncier de France, de développer le financement du logement et d'introduire des techniques financiÚres nouvelles.
- Le CrĂ©dit Ă lâĂquipement des MĂ©nages (Cetelem) en 1953, issu de la prise de conscience dâun besoin du marchĂ© du crĂ©dit Ă la consommation et de contacts avec le milieu professionnel de l'Ă©quipement Ă©lectromĂ©nager[5].
- La Compagnie Française dâĂpargne et de CrĂ©dit (CFEC) en 1954, constituĂ©e avec la FĂ©dĂ©ration du BĂątiment et des compagnies d'assurance pour faciliter les crĂ©dits immobiliers Ă long terme.
- La SociĂ©tĂ© d'Ătudes et de Gestion des Centres dâĂquipement (SEGECE), en 1956, crĂ©Ă©e avec la FĂ©dĂ©ration parisienne du BĂątiment et des banques, a pour objectif d'explorer le monde en mutation des investissements commerciaux et de la distribution dans le cadre de l'urbanisme.
Quatre ans aprÚs la fusion avec l'UFEFE et la constitution de l'UFB, l'ensemble forme un groupe original et décentralisé dont le capital atteint 2 milliards de francs[6].
Naissance de la Compagnie bancaire
Pour intĂ©grer leur besoin de financement, ces quatre entitĂ©s crĂ©ent en juillet 1959 un holding de contrĂŽle, la Compagnie bancaire[7], dotĂ© dâun capital de 24 millions de francs. La nouvelle sociĂ©tĂ©, prĂ©sidĂ©e par Jacques de Fouchier, est introduite en bourse en 1961[4].
Ă la suite des modifications intervenues dans la rĂ©glementation bancaire au cours des annĂ©es 1965 Ă 1967, et pour que la Compagnie Bancaire gagne une plus grande autonomie, il est dĂ©cidĂ© en 1966 de constituer un groupe d'actionnaires, la Banque de Paris et des Pays-Bas devenant leur chef de file, auquel Ă©taient appelĂ©s Ă participer le CrĂ©dit lyonnais, la SociĂ©tĂ© gĂ©nĂ©rale et Worms. Paribas accroissait sa participation dans la Compagnie Bancaire qui devenait elle-mĂȘme actionnaire de Paribas[8].
Les décennies 1970-1980
En 1970, la Compagnie bancaire reprend la COFICA (Compagnie pour le financement de l'industrie du commerce et de l'agriculture), organisme de financement aux particuliers et aux petites entreprises, spécialisé dans le crédit automobile, les camions, les tracteurs agricoles[9].
En juillet 1973 naĂźt le projet d'une compagnie d'assurance-vie par capitalisation, Cardif, qui offre des produits nouveaux tels les bons de capitalisation, vĂ©ritable rĂ©volution, et qui va accomplir un brillant parcours, concrĂ©tisĂ© par une introduction au second marchĂ© de la Bourse de Paris en 1990. Deux traits originaux caractĂ©risent cet « assureur atypique » : une offre de produits distinguant les contrats dâĂ©pargne des contrats de prĂ©voyance et un mode de distribution relayĂ© par les guichets de Cetelem. Cardif dĂ©veloppe ensuite lâassurance des emprunteurs en multipliant les vecteurs de distribution[8].
Puis en 1984, sur lâinitiative dâAndrĂ© LĂ©vy-Lang, est crĂ©Ă© Cortal, sociĂ©tĂ© financiĂšre visant Ă aider un large public Ă constituer et gĂ©rer son Ă©pargne. La sociĂ©tĂ© assoit son dĂ©veloppement sur lâinnovation : elle lance, Ă lâinstar des cash management accounts amĂ©ricains, le premier compte chĂšque rĂ©munĂ©rĂ©, composĂ© de Sicav monĂ©taires. En 1994, elle met sur pied le premier supermarchĂ© de Sicav en Europe continentale : cette Centrale des Sicav permet Ă ses clients dâacheter tous les Sicav et Fonds communs de placement de droit français, quel quâen soit lâĂ©tablissement gestionnaire[8].
Ă lâarrivĂ©e au pouvoir dâun gouvernement socialiste en 1981, alors que Paribas est nationalisĂ© par dĂ©cision du 12 fĂ©vrier 1982, la Compagnie Bancaire, dont les dĂ©pĂŽts n'ont pas atteint le seuil du milliard de francs, Ă©chappe Ă la nationalisation. Au cours de la pĂ©riode 1982-1990, elle se dĂ©veloppe sous la prĂ©sidence d'AndrĂ© LĂ©vy-Lang dans le cadre europĂ©en. En 1985, Cetelem reprend en Italie Findomestic, premiĂšre base d'un groupe europĂ©en de crĂ©dit Ă la consommation et continue son dĂ©veloppement en Europe (Portugal, Grande-Bretagne, Allemagne, Italie).
Cortal, devenue une banque, concrétise le concept de banque sans guichet, proche de ses clients par les médias. En 1989, Arval Service Lease développe le concept de location longue durée et de gestion de parc automobile auprÚs des entreprises.
Ainsi, devenue un grand groupe spĂ©cialisĂ© dans les services financiers, la Compagnie bancaire opĂšre sur sept grands marchĂ©s : le financement de lâĂ©quipement aux entreprises, le financement des achats Ă crĂ©dit des particuliers, les financements immobiliers, la promotion immobiliĂšre, lâassurance-vie et lâĂ©pargne, les services informatiques et tĂ©lĂ©matiques. Elle a su devenir au fil des ans la principale filiale en termes de profits de Paribas, reprĂ©sentant prĂšs de 20 % de ses bĂ©nĂ©fices globaux[8].
Peu de temps aprÚs la mort de son fondateur Jacques de Fouchier en décembre 1997, la Banque Paribas lance une OPE sur la Compagnie Bancaire. L'assemblée générale du 12 mai 1998 ratifie la fusion de la Compagnie financiÚre de Paribas, de la Banque Paribas et de la Compagnie Bancaire, pour former l'ensemble désormais appelé Paribas, devenu BNP Paribas à la suite de la fusion de mai 2000 avec la Banque nationale de Paris (BNP).
Notes et références
- « Jacques de Fouchier et lâart dâentreprendre | Archives & Histoire BNP Paribas », sur histoire.bnpparibas (consultĂ© le )
- A. Hirch-Labouesse et P. de Charnace, Compagnie bancaire, 1946-1997, Paris,
- Chroniques et mĂ©moires de nos maisons. 1946â1996, Paris, Amicale des Anciens de la Compagnie bancaire,
- J. de Fouchier, La banque et la vie, Paris, Odile Jacob,
- S. Effosse, « La crĂ©ation du Cetelem et le dĂ©veloppement du crĂ©dit Ă la consommation en France (1953-1966) », Banque et sociĂ©tĂ© XIX-XXIe siĂšcles. IdentitĂ©s croisĂ©es. Hommage Ă Pierre de Longuemar, Bruxelles, Peter Lang,â , p. 117-145
- « Groupe de la Compagnie bancaire », sur boursilex.com (consulté le )
- « La Compagnie bancaire, lâinnovation comme principe | Archives & Histoire BNP Paribas », sur histoire.bnpparibas (consultĂ© le )
- F. TORRES, Banquiers dâavenir. Des comptoirs dâescompte Ă la naissance de BNP Paribas, Paris, Albin Michel,
- « Nos solutions de crédit et de sécurité pensent à vous, COFICA | Archives & Histoire BNP Paribas », sur histoire.bnpparibas (consulté le )
Bibliographie
- Chroniques et mĂ©moires de nos maisons. 1946â1996, Paris, Amicale des Anciens de la Compagnie bancaire, 1996