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Comédie de Caen

La Comédie de Caen est une institution théâtrale fondée à Caen en 1969 par Jo Tréhard[1] et labellisée Centre dramatique national de Normandie en 1972.

Comédie de Caen
Centre Dramatique National de Normandie
Description de cette image, également commentée ci-après
Théâtre d'Hérouville
Type Salles de spectacles - centre dramatique national
Lieu 32 rue des Cordes, Caen
1 sq. du Théâtre, Hérouville-Saint-Clair
CoordonnĂ©es 49° 12′ 13″ nord, 0° 19′ 58″ ouest
Architecte Hérouville : Eugène Leseney
Inauguration 1969 - 1987
Capacité 300 places et 700 places
Site web Site de la Comédie de Caen

Histoire

L'histoire de La Comédie de Caen commence avec Jo Tréhard après la seconde guerre mondiale dans le contexte de la décentralisation. Jo Tréhard ouvre tout d'abord à Caen un théâtre provisoire "Le Tonneau" dans un hangar des surplus américains.

En mai 1954, est lancé le processus de reconstruction du théâtre détruit pendant la guerre. Jo Tréhard rédige un programme architectural (1955) et un projet de gestion (mars 1958) qui transforment le théâtre en un Théâtre - Maison de la Culture, dont le principe d'une vie permanente et polyvalente anticipe l'institution des Maisons de la culture par André Malraux.

Labellisé Maison de la Culture, le théâtre de Caen devient le Théâtre Maison de la Culture (TMC). Comme le rappelle Daniel Grisel dans son ouvrage "Jo Tréhard, maître d'oeuvre d'un théâtre populaire; Caen 1945-1972", le maire de Caen de 1959 à 1970, Jean-Marie Louvel entend cette appellation TMC comme l'acronyme de "Théâtre Municipal de Caen".

Les conflits sont nombreux entre l'équipe du théâtre et la municipalité. Ils porteront, notamment, sur le choix de l'architecture du théâtre et plus généralement sur le rôle du théâtre. Daniel Grisel et Joël Masson, secrétaire général du TMC, durant les années 1960 ont dûment et exhaustivement inventorié les motifs et la nature de ces conflits (Cf. notes 1 et 2).

Bien que le Théâtre - Maison de la Culture ait été pendant cinq ans un foyer intense de création et d'accueil, une crise quasi permanente aboutit en février 1968 à la rupture du contrat État - Ville de Caen. Le maire Jean-Marie Louvel entend ainsi récupérer "son" théâtre.

Ă€ la suite de ce conflit, Jo TrĂ©hard] est Ă©vincĂ© de la direction du théâtre de Caen en 1968. Il dĂ©cide de fonder un nouveau théâtre correspondant davantage Ă  sa vision crĂ©atrice en rupture avec « le théâtre de grand-papa ». Il transforme une salle patronale en théâtre de 436 places ; la salle, simplement baptisĂ©e le 32, rue des Cordes, ouvre le .

Dans les années 1980, alors qu'il devient nécessaire pour le Centre dramatique national de disposer d'une salle ayant une plus grande capacité de public la mairie de Caen ne répond pas à ce besoin. En 1987, un théâtre supplémentaire a été inauguré dans le centre d'Hérouville-Saint-Clair (une municipalité autonome de la banlieue de Caen) et confié à la Comédie de Caen qui est, à l'époque, l'un des vingt Centres dramatiques nationaux en France ayant une mission de création décentralisée. Cependant ceci met le Centre dramatique national dans une situation ambigüe : officiellement basé à Caen (mairie UDF) il voit sa plus grande salle située dans une autre commune, qui elle est franchement à gauche (Alliance PS-PC). À la fin des années 1980, le maire de Caen, Jean-Marie Giraud, prend conscience du problème et décide d'un plan de financement pour rénover et agrandir la salle du "32, rue des Cordes". Mais en fait rien ne bouge.

Il faudra attendre l'automne 1992 pour que la mairie de Caen lance le projet. Certes le projet est signé mais l'argent n'arrive pas. La Comédie de Caen prend alors les choses en main, car il y a urgence, et prend en main la maîtrise du projet. Ceci aura deux conséquences pour le Centre dramatique national :

1) le fait que la maitrise soit totalement aux mains des techniciens de l'entreprise, secondés par un cabinet d'architectes, la salle sera un exemple en la matière et reste encore l'un des lieux les mieux adaptés à sa fonction en France.

« Ce n'est pas seulement une salle de spectacle, mais avant tout un outil de travail et donc parfaitement Ă©tudiĂ© Â» (explications des maĂ®tres des d'Ĺ“uvre, Ă  savoir les membres de l'Ă©quipe. Comme le dira l'un d'eux en parodiant G. Clemenceau « la construction d'un théâtre est une chose bien trop importante pour en laisser la seule responsabilitĂ© Ă  des architectes. Il est nĂ©cessaire que ceux qui y travailleront on en n'auront la maĂ®trise totale, ce que ne pourra jamais faire un architecte Â». Le plateau sera rĂ©organisĂ© dans les annĂ©es 2000 par le nouveau directeur Eric Lacascade. Ayant un gros dĂ©ficit de clientèle celui-ci agrandira la taille du plateau au dĂ©triment du nombre de places disponibles sans prendre en compte les nĂ©cessitĂ©s techniques. La salle perd alors 25 Ă  30 % de ces capacitĂ©s en matière de crĂ©ation.

[réf. nécessaire]
2) le fait que le CDN ait lui-mĂŞme engagĂ© les travaux (et que la Mairie de Caen ne tienne toujours pas ses engagements}, celui-ci va vite se retrouver dans une situation bancaire difficile. Il faudra attendre trois ans pour que la Mairie de Caen tienne ses engagements. Lorsqu'en 1996 Eric Lacascade en devient le nouveau directeur, il trouve une entreprise ayant environ 300 000 Francs de dĂ©ficit. Celui-ci sera rĂ©sorbĂ© un an plus tard par un accord entre l'État et la ville de Caen. Toutefois, dix plus tard, alors qu'il est remerciĂ© de sa charge, Eric Lacascade laisse quant Ă  lui un dĂ©ficit, non pas structurel cette fois mais dĂ» Ă  de l'indigence, estimĂ© par les membres de la SCOP Ă  environ 840 000 Euros.
[réf. nécessaire]

Son successeur Jean Lambert-wild devra mettre l'entreprise en semi-sommeil plus de deux ans avant de pouvoir relancer de réels projets de création.

De 2007 à 2014, le plasticien Stéphane Blanquet a été le "directeur oculaire"[2] de la Comédie de Caen et a notamment créé tous les supports de communications: logo, charte graphique, programmes annuels, affiches, invitations, ephemera...

En avril 2018, le théâtre de la rue des Cordes est fermĂ©[3] pour pouvoir rĂ©aliser des travaux de rĂ©organisation et d'extension[4]. La salle de spectacles, entièrement repensĂ© par Maria Godlewska, rouvre le 13 septembre 2021. Agrandi de 300 m2, le théâtre occupe dĂ©sormais une surface de 1 400 m2. La salle de 420 m2, dĂ©diĂ©e aux reprĂ©sentations, accueille un gradin modulable de 280 places (30 places supplĂ©mentaires). Le hall d’entrĂ©e de 110 m2 peut s’agrandir de 125 m2 en faisant coulisser la paroi qui sĂ©pare le hall du « Labo », lieu d’accueil et de travail dĂ©diĂ© aux compagnies Ă©mergentes[5].

Missions

Inventer un théâtre vivant et ludique, inventif et exigeant, en prise avec le monde d’aujourd’hui, tel est le projet de la Comédie de Caen-CDN de Normandie.

Depuis sa crĂ©ation, la ComĂ©die de Caen a accueilli une partie importante du théâtre contemporain des dernières dĂ©cennies, oĂą auteurs et crĂ©ateurs ont pris des risques, ont su chercher un théâtre ambitieux, populaire et politique. 

Le nouveau projet se situe dans la continuité de ce mouvement, qui accueille les artistes et les écritures de demain en favorisant la présence d’auteurs contemporains, français et étrangers, de textes inédits, en compagnie des metteurs en scène et créateurs d’une nouvelle génération, pour fabriquer un théâtre de parole, où la présence des acteurs sera au centre et sera l’énergie vitale du projet artistique.

Lieux

Théâtre des Cordes - Caen, avant les travaux d'extension
  • Le théâtre des Cordes, 300 places (420 avant les modifications de 1997 (sans compter les strapontins))
  • Le théâtre d'HĂ©rouville, 700 places
  • La Halle aux Granges, salle de rĂ©pĂ©tition

Direction

Bibliographie

  • Daniel Grisel, Jo TrĂ©hard, maitre d'oeuvre d'un théâtre populaire; Caen 1945-1972, Cabourg, Les Cahiers du Temps Editeur, , 250 p. (ISBN 978-2-35507-113-3).
  • JoĂ«l Masson (Robert Abirached, Michel Bataillon, Guy Brajot et al. dir.), La DĂ©centralisation théâtrale - Volume 2 : Les annĂ©es Malraux, Arles, Actes Sud - Papiers, 232 p. (ISBN 978-2-8694-3363-2).

Notes et références

  1. « Jo Tréhard, fondateur de la Comédie de Caen et les pionniers de la décentralisation théâtrale », sur Comédie de Caen (consulté le ).
  2. « Blanquet, l’inclassable explorateur graphique », Bulletin d'informations municipales - Hérouville En Clair, no 52,‎ , p. 23 (lire en ligne)
  3. « À Caen, le théâtre des Cordes va être entièrement refait pour 2019 », Liberté - Le Bonhomme libre,‎ (lire en ligne)
  4. « Le théâtre des Cordes, 50 ans et une métamorphose de toutes pièces », Ouest-France,‎ (lire en ligne)
  5. « Le théâtre des Cordes presque achevé et inauguré le 13 septembre », Ouest-France,‎ (lire en ligne)
  6. « Comédie de Caen (1969) - Organisation - Ressources de la Bibliothèque nationale de France », sur data.bnf.fr (consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

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