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Colposcopie

La colposcopie (du grec ancien kolpos : "cavité, utérus, vagin" et skopos "regarder") est l'examen du col utérin et du vagin au moyen d'une loupe binoculaire qui grossit de vingt à cinquante fois, selon les appareils et les optiques choisies pour cet examen médical. Elle s'intègre surtout dans la stratégie du dépistage et du traitement des dysplasies du col utérin, des lésions pré-cancéreuses dues au Papillomavirus humain, avec d'autres examens comme le frottis et le test biologique de recherche des Papillomavirus cancérigènes ("test HPV").

Indications

La colposcopie est réalisée dans les indications suivantes :

  1. Découverte à l'œil nu d'une anomalie au niveau des muqueuses du col de l'utérus ou du vagin.
  2. Frottis cervico-vaginaux anormaux nécessitant un examen approfondi du col utérin avec réalisation de biopsies guidées.
  3. Surveillance de l'évolution d'une infection du col par un Papillomavirus cancérigène.
  4. Surveillance après traitement d'une dysplasie due à une infection par un Papillomavirus cancérigène pour détecter une récidive.

Technique de la colposcopie

La colposcopie est un examen du col de l'utérus et du vagin par l'intermédiaire d'un colposcope (qui est un appareil optique grossissant) pour rechercher et repérer sur ces organes des lésions inflammatoires ou précancéreuses ou cancéreuses et ensuite pratiquer des biopsies guidées de ces lésions.

Pour que l'examen colposcopique du col utérin soit réalisé correctement il faut que le médecin puisse étudier la zone de la jonction entre le revêtement de la partie extérieure du col utérin (l'exocol) et le revêtement du canal cervical (endocol) ; cette zone de jonction est facilement visible dans la période du cycle menstruel qui correspond aux quelques jours qui précédent l'ovulation.

La colposcopie est souvent réalisée à la suite de :

  • frottis cervicovaginaux anormaux nĂ©cessitant un examen approfondi du col utĂ©rin avec la rĂ©alisation des biopsies guidĂ©es ;
  • parfois d'emblĂ©e, sans frottis cervical prĂ©alable si l'examen clinique Ă  l'Ĺ“il nu suspecte des anomalies nĂ©cessitant l'exploration ;
  • dans le cadre de la surveillance des lĂ©sions dĂ©jĂ  mises en Ă©vidence et traitĂ©es.

L'examen colposcopique comprend trois ou quatre temps :

  • examen sans prĂ©paration du col utĂ©rin avant et après nettoyage avec un coton sec ;
  • parfois, il faut utiliser des Ă©carteurs spĂ©cifiques pour explorer convenablement la jonction exo-endocervicale (spĂ©culum de Koogan) ;
  • l'examen du col utĂ©rin sous agrandissement optique et après utilisation de filtres de lumière spĂ©cifiques, on peut mettre en Ă©vidence et Ă©tudier les rĂ©seaux de micro-vaisseaux sanguins qui se trouvent sur la surface de l'exocol (la partie intravaginale du col utĂ©rin), les anomalies de ces rĂ©seaux (la nĂ©ovascularisation et l'anarchie de rĂ©partition) permettent de localiser les zones anormales de l'exocol et de la zone de jonction ;
  • examen après application d'acide acĂ©tique Ă  2 % : les anomalies des revĂŞtements du col utĂ©rin apparaissent (elles prennent une coloration blanchâtre grâce Ă  la coagulation des protĂ©ines : zone blanche, mosaĂŻque, base...) ;
  • examen après badigeonnage du col utĂ©rin au lugol (test de Schiller) : le lugol se fixe sur le revĂŞtement normal de l'exocol porteur de glycogène (complexe de sucres), cette fixation colore l'exocol en couleur brunâtre sauf les lĂ©sions du revĂŞtement de l'exocol qui sont dĂ©pourvues de glycogène et qui ne prennent pas cette coloration (test nĂ©gatif) ;
  • biopsie colpoguidĂ©e du col utĂ©rin : suite Ă  l'ensemble des observations prĂ©cĂ©dentes, le mĂ©decin peut parfois juger nĂ©cessaire de rĂ©aliser des biopsies au niveau des zones lĂ©sionnelles individualisĂ©es, ces biopsies sont effectuĂ©es Ă  l'aide des pinces Ă  biopsies inventĂ©es pour cet acte.

Parfois, quand la zone de jonction est impossible à visualiser, l'opérateur peut être amener à réaliser un curetage de l'endocol en utilisant soit une curette soit une canule de Novack.

RĂ©sultats de la colposcopie

Les lésions intra épithéliales de bas grade sont des anomalies épithéliales qui comprennent :

  • les infections Ă  HPV : AbrĂ©viation de Human Papilloma Virus. Les papillomavirus appartiennent Ă  une famille de virus Ă  ADN. On en dĂ©nombre une soixantaine de variĂ©tĂ©s. Ils sont impliquĂ©s dans la genèse du cancer du col. Les HPV de type 6 et 11 prĂ©dominent dans les condylomes et les HPV de type 16 et 18 (HPV oncogènes) prĂ©dominent dans les dysplasies modĂ©rĂ©es (CIN II) et sĂ©vères (CIN III).
  • les dysplasies lĂ©gères (CIN I ) : II s'agit de lĂ©sions prĂ©curseurs du cancer infiltrant du col caractĂ©risĂ©es par un trouble de la croissance et de la diffĂ©renciation Ă©pithĂ©liale associant des anomalies architecturales (apprĂ©ciĂ©es en histologie) et cytologiques (visibles sur le frottis).

Par définition, la lésion est cantonnée à l'épithélium (elle reste intra-épithéliale) et ne franchit pas la membrane basale. En fonction de la proportion des éléments atypiques se substituant à l'épithélium normal on distingue, selon l'OMS, en histologie :

  • la dysplasie lĂ©gère : anomalies nuclĂ©aires dans le tiers infĂ©rieur de l'Ă©pithĂ©lium ; Ă©quivalent de la CIN I
  • la dysplasie modĂ©rĂ©e : anomalies nuclĂ©aires atteignant la moitiĂ© voire les 2/3 de la hauteur de l'Ă©pithĂ©lium ; Ă©quivalent de la CIN II
  • la dysplasie sĂ©vère ou le carcinome in situ (on ne peut les diffĂ©rencier) anomalies nuclĂ©aires concernant la totalitĂ© de l'Ă©pithĂ©lium ; Ă©quivalent de la CIN III.

Dans les dysplasies légères et/ou modérées, l'épithélium comporte généralement en surface des signes d'infection à HPV. Les cellules provenant d'une dysplasie desquament sous forme de placards constitués d'éléments à noyau augmenté de volume, à contour irrégulier, dyscaryotiques, hyperchromatiques.

CIN I : Abréviation de Cervical Intraepithelial Neoplasia. Ce sont des lésions précurseurs du cancer infiltrant du col. Le terme est synonyme de dysplasie (OMS). Selon la classification de Richart, il y a trois grades de sévérité :

  • CIN I = dysplasie lĂ©gère
  • CIN II = dysplasie modĂ©rĂ©e
  • CIN III = dysplasie sĂ©vère - carcinome in situ.

La colposcopie permet encore le diagnostic de certaines infections spécifiques, comme les trichomonases (dues à un parasite, Trichomonas vaginalis) et les mycoses (dues à des levures microscopiques, Candida albicans).

Est-ce douloureux ?

Cet examen n'est pas plus désagréable qu'un simple frottis du col de l'utérus. Il est indolore, mais certaines personnes peuvent ressentir un picotement ou une légère sensation de brûlure lors de l'application d'acide acétique ou de Lugol.

Notes et références

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