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CoĂŻt intercrural

Le coït intercrural (du latin inter-, « entre » et crura « jambes ») est une pratique sexuelle au cours de laquelle la stimulation sexuelle masculine est obtenue en enserrant le pénis entre les cuisses de son ou de sa partenaire, simulant une pénétration. On parle également de stimulation interfémorale.

Coït intercrural en Grùce antique, fragment d’une coupe à figures noires, VIe siùcle av. J.-C.

On trouve des témoignages de son utilisation dÚs la GrÚce antique.

Description

Proche d’une position en levrette, mais gĂ©nĂ©ralement avec le buste du partenaire plutĂŽt relevĂ© pour permettre les caresses, l’homme, jambes placĂ©es de part et d’autre de celle de son ou sa partenaire, place son pĂ©nis entre les cuisses doucement serrĂ©es de son ou sa partenaire et procĂšde Ă  un simulacre de coĂŻt sans pĂ©nĂ©tration vaginale ou anale.

Usage de cette pratique

Au Japon oĂč l’usage de la pilule contraceptive est peu rĂ©pandu, cette position est frĂ©quemment pratiquĂ©e dans les lieux de prostitution car elle Ă©vite, si les partenaires le souhaitent et Ă  condition qu’ils fassent attention, tout contact entre les organes gĂ©nitaux, ainsi que le contact entre le sexe fĂ©minin et le sperme. Elle permet Ă©galement d’échapper Ă  la loi anti-prostitution de 1956, puisqu’il n’y a pas pĂ©nĂ©tration.

Elle est également pratiquée par les hommes homosexuels ne souhaitant pas de rapport anal.

Les variantes

Sur la position de base, au lieu de relever son buste, la femme peut rester en position de levrette. Le sexe pourra alors frotter la zone des lĂšvres et du clitoris. LĂ  encore, les sĂ©crĂ©tions vaginales auront bien sĂ»r tendance Ă  s’écouler sur le sexe masculin.

La femme peut Ă©galement ĂȘtre Ă©tendue sur un plan (lit, table), les jambes Ă  la verticale.

Une variante de cette pratique est relativement rĂ©pandue dans la sociĂ©tĂ© japonaise, sous le nom de sumata (çŽ è‚Ą?, « cuisses nues »), oĂč la femme se place au-dessus de son partenaire allongĂ©. Le frottement peut alors ĂȘtre obtenu en serrant les cuisses (assez difficile car les pieds sont de part et d’autre de l’homme) ou en utilisant une main pour plaquer le sexe contre son ventre (auquel cas elle peut faire face ou non Ă  son partenaire).

Une autre dĂ©clinaison de cette variante consiste Ă  faire passer le sexe non pas devant mais derriĂšre et Ă  le plaquer entre les fesses de la partenaire - qui est alors situĂ©e au niveau du ventre et non plus des cuisses et qui fait de prĂ©fĂ©rence face Ă  l’homme.

Histoire et culture

Abondamment reprĂ©sentĂ©e sur les vases peints de l’époque (groupe ÎČ de la classification Beazley), cette position Ă©tait une forme commune de sexualitĂ© dans la GrĂšce antique dans le cadre des relations pĂ©dĂ©rastiques entre un Ă©raste (amant) et son Ă©romĂšne (aimĂ©). Selon la reprĂ©sentation la plus commune des vases, l’éraste Ă©treint le torse de l’éromĂšne, ploie les genoux, courbe la tĂȘte et insĂšre son pĂ©nis entre les cuisses de l'Ă©romĂšne, sous le scrotum. La position est Ă©galement attestĂ©e en littĂ©rature : elle est dĂ©crite par le verbe ÎŽÎčÎ±ÎŒÎ·ÏÎŻÎ¶Î”ÎčÎœ / diamĂȘrĂ­zein, littĂ©ralement « le faire entre les cuisses », dont la premiĂšre occurrence se trouve dans la comĂ©die les Oiseaux d’Aristophane.

L’importance relative de cette pratique par rapport Ă  celle de la sodomie est difficile Ă  Ă©valuer. Les vases ne dĂ©crivent la sodomie homosexuelle qu’entre personnes de mĂȘme Ăąge, comastes (participants ivres d’un banquet) ou satyres. En revanche, les graffitis pornographiques, la comĂ©die attique et la poĂ©sie hellĂ©nistique ne dĂ©crivent que la sodomie et n’évoquent jamais le coĂŻt intercrural. Dans HomosexualitĂ© grecque (1977) — premiĂšre Ă©tude des relations homosexuelles antiques Ă  adopter un point de vue non moralisateur —, l’historien britannique Kenneth J. Dover a dĂ©crit les relations intercrurales comme prĂ©dominantes, avant de revenir partiellement sur cette thĂšse dans The Greeks and their Legacy (Les Grecs et leur hĂ©ritage) en 1988.

De nos jours, elle est pratiquĂ©e en vue d’éviter la pĂ©nĂ©tration, pour des raisons religieuses (virginitĂ©, pratique non-interdite explicitement par la Bible, notamment dans les chapitres 18 et 20 du LĂ©vitique traitant des interdits sexuels), pratique (rĂ©duction du risque de grossesse et de MST) ou, dans le milieu gay, pour Ă©viter la pĂ©nĂ©tration anale (thĂ©oriquement plus dangereuse et parfois considĂ©rĂ©e plus rĂ©pugnante). Ainsi, selon son biographe Richard Ellmann, Oscar Wilde fut initiĂ© Ă  cette pratique par Robbie Ross (son supposĂ© premier amant homosexuel) car il n’était pas attirĂ© par l’idĂ©e de relation orale ou anale.

Les dénominations coitus ante portas, coitus interfemoris, coitus inter femora sont empruntées aux manuels de confesseurs. Mettant l'accent sur le désir de conservation de la virginité chez les jeunes, la langue anglaise a développé une série de synonymes pour désigner le coït interfémoral : college fuck, college style, Harvard style, Oxford style, Princeton rub ou style, Princeton first year, etc.

Voir aussi

Articles connexes

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