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Clemens Forell

Clemens Forell est le personnage principal du livre So weit die Füße tragen — en français : Aussi loin que mes pas me portent —, l’histoire d’un prisonnier allemand de la Seconde Guerre mondiale, qui parvient à s’échapper d’un camp du Goulag, en Sibérie, et à gagner l’Iran puis l’Allemagne, après une odyssée de trois ans.

Clemens Forell
Personnage de fiction apparaissant dans
Aussi loin que mes pas me portent.

Un livre d'une véracité contestée

L’auteur, Josef Martin Bauer, affirma avoir interviewé le véritable évadé en 1955, ce dernier souhaitant conserver l'anonymat par peur de représailles. C'est pourquoi Bauer donna le nom de « Clemens Forell » à son personnage, dont le nom véritable était Cornelius Rost.

Sportif de haut niveau, officier de chasseurs alpins de la Wehrmacht, capturĂ© en 1944, « Forell » fut condamnĂ© Ă  25 ans de travaux forcĂ©s pour crimes de guerre, sa compagnie ayant gardĂ© des prisonniers soviĂ©tiques. Après trois annĂ©es de travail dans les conditions effroyables d'une mine de plomb du Goulag soviĂ©tique, situĂ©e au cap Dejnev, sur le dĂ©troit de BĂ©ring, Forell s'Ă©vada pendant l'hiver 1949 et mit trois ans Ă  parcourir 11 000 km Ă  travers la SibĂ©rie et l'Asie centrale pour gagner l'Iran par traĂ®neau et par train, mais surtout en marchant. Après avoir Ă©tĂ© interrogĂ© par la police iranienne, qui craignait d'avoir affaire Ă  un espion soviĂ©tique, il fut identifiĂ© par un oncle. Il rentra chez lui, Ă  Munich, en dĂ©cembre 1952.

So weit die Füße tragen fut un succès de librairie, traduit en plusieurs langues. Une série télévisée produite en 1959 en Allemagne connut également un grand succès. En 2001, l'histoire de « Clemens Forell » fut le sujet d’un film, réalisé par Hardy Martins, dans lequel fut rajouté un duel entre Forell et un officier soviétique lancé à sa poursuite. Le film se termine par un spectaculaire affrontement sur un pont, à la frontière iranienne.

Des journalistes tentèrent de retrouver le véritable évadé, qui décéda en 1983, mais ne voulut jamais paraître au grand jour par peur de représailles du KGB.

Des recherches étendues, condensées en 2010 par le journaliste Arthur Dittlmann dans une émission de trois heures pour la radio bavaroise[1], ont jeté de sérieux doutes sur l'authenticité des évènements rapportés par Rost. Ainsi, contrairement à ce que prétend le livre, il n'y a jamais eu de camp de prisonniers de guerre au cap Dejnev, le point le plus oriental de la Sibérie et Rost n'était pas officier de la Wehrmacht. De même, la Croix-Rouge allemande à Munich n'a jamais reçu de demande sur sa localisation, ce qui est anormal pour une détention de dix ans. Rost a été libéré d'un camp russe de prisonniers de guerre le , soit environ deux ans avant sa prétendue évasion de 1949-1952. Entre autres erreurs, la rue principale de Moscou empruntée par Rost et ses compagnons au début du livre est appelée par lui perspective Nevski alors que la rue de ce nom est l'artère principale de Saint-Pétersbourg[2].

Éditions

  • Aussi loin que mes pas me portent : La TraversĂ©e de l'Asie d'un fugitif allemand Ă©vadĂ© du Goulag, 1949-1952, Ă©ditions PhĂ©bus, 2004. (ISBN 2-85940-995-5)

Notes et références

Voir aussi

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