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Classification Dreveton

La classification Dreveton est une Ă©chelle de classification des tempĂȘtes synoptiques utilisĂ©e par MĂ©tĂ©o-France et comportant douze types bien dĂ©finis. Elle est basĂ©e sur l’analyse systĂ©matique de caractĂ©ristiques de provenance et d'intensitĂ© colligĂ©s par les prĂ©visionnistes en contexte opĂ©rationnel. C'est une mĂ©thode semi-automatisĂ©e proposĂ©e en 1997 par les prĂ©visionnistes C. Dreveton, B. Benech et S. Jourdain afin de fournir aux compagnies d'assurance des valeurs statistiques mĂ©tĂ©orologiques, pouvant conduire Ă  une Ă©valuation des risques de tempĂȘte. Elle est similaire Ă  la classification de Wilhelm Jacob van Bebber mais avec un gros plan sur la France.

Principe

Carte des trajectoires principales des dépressions en Europe établie par Wilhelm Jacob van Bebber.

L'origine, la trajectoire, la durĂ©e, la surface touchĂ©e et autres caractĂ©ristiques d'une dĂ©pression mĂ©tĂ©orologique intense vont produire des consĂ©quences trĂšs diffĂ©rentes selon l’origine de la dĂ©pression atmosphĂ©rique associĂ©e. Ainsi, les tempĂȘtes provenant de l'Atlantique se dĂ©placent rapidement et affectent un large territoire alors que les Ă©vĂšnements sur la mer MĂ©diterranĂ©e sont dans une circulation atmosphĂ©rique stagnante et persistent plusieurs jours dans la mĂȘme rĂ©gion[1].

La mĂ©thode Dreveton (du nom d’une de ses auteurs) utilise les caractĂ©ristiques des Ă©vĂ©nements de tempĂȘtes de la banque de donnĂ©es sur les tempĂȘtes historiques de MĂ©tĂ©o-France depuis 1962[2]. Les auteurs ont identifiĂ© douze types dans la banque de 524 cas. Ils ont appliquĂ© ensuite une mĂ©thode statistique semi-automatisĂ©e par arbre de dĂ©cision qui utilise en intrant des critĂšres objectifs issus de donnĂ©es mĂ©tĂ©orologiques observĂ©es au sol, et tient compte de la gĂ©ographie, pour dĂ©terminer le type d'une tempĂȘte affectant la France Ă  un moment prĂ©cis[3].

Fonctionnement

Arbre de décision pour la classification Dreveton.

La mĂ©thode utilise deux lettres par classe. La seconde peut ĂȘtre une majuscule ou une minuscule, la minuscule indiquant que le systĂšme est une faible dĂ©pression, peu Ă©tendu, localisĂ© ou stationnaire alors que la majuscule indique un fort systĂšme. On dĂ©termine d'abord l'origine : tempĂȘte venant de l'Atlantique ou de la MĂ©diterranĂ©e[1] :

  • Dans le premier cas, la tempĂȘte est dans un flux rapide d'ouest en altitude et le prĂ©visionniste doit diffĂ©rencier si elle provient du golfe de Gascogne par trajectoire sud Ă  sud-ouest ou des Ăźles Britanniques par trajectoire ouest Ă  nord-ouest ;
  • Dans le second cas, la circulation est d'Est et il doit dĂ©terminer si le systĂšme provient de la pĂ©ninsule IbĂ©rique (sud-est), des BalĂ©ares (est) ou de l'Italie-corse (nord-est).

TempĂȘtes atlantiques

  • TempĂȘtes des Ăźles Britanniques affectant la France entiĂšre sont classĂ©es de type « N » et celle affectant seulement le nord sont de type « W ». Une seconde lettre « D » ou « d » s'ajoute selon l'intensitĂ© pour les tempĂȘtes ;
  • TempĂȘtes du golfe de Gascogne sont de type « S ». Une seconde lettre dĂ©finit si le systĂšme affecte la France entiĂšre mais est stationnaire « s », Ă  dĂ©placement et intense « D » ou faible « d » ou encore multiples dĂ©pressions la code devient « OR ». Par contre si elle affecte seulement le nord du pays la seconde lettre est W ;

TempĂȘtes mĂ©diterranĂ©ennes

Elles sont soit de type « E », « NE » ou « SE » selon leur provenance.

RĂ©partition

En regroupant les douze types de tempĂȘtes en sept grandes familles privilĂ©giant l'origine gĂ©ographique, il possible de donner les statistiques Ă  partir de l’étude des 524 situations de 1962 Ă  1993[1] :

TypeNWSSWNEEOR
%291817121185

Lors d'une Ă©tude effectuĂ©e pour un groupe d'assureurs et de rĂ©assureurs, la classification a Ă©tĂ© utilisĂ©e pour en tirer les paramĂštres mĂ©tĂ©orologiques expliquant les dommages occasionnĂ©s par le vent selon la catĂ©gorie. Pour chaque station, du jour prĂ©cĂ©dent l'Ă©vĂ©nement Ă  2 jours aprĂšs, la vitesse maximale des rafales, la quantitĂ© de prĂ©cipitations supĂ©rieure Ă  un seuil de 35 mm, le nombre d'observations des vents forts et la direction du vent maximal par rapport Ă  la normale ont servi de critĂšres. Les rĂ©sultats obtenus sur la distribution des paramĂštres pour une station donnĂ©e montrĂšrent des diffĂ©rences importantes en fonction du type de tempĂȘte[3].

Références

  1. MĂ©tĂ©o-France, « TempĂȘtes en France mĂ©tropolitaine- La classification Dreveton », sur http://tempetes.meteo.fr (consultĂ© le ).
  2. (en) Christine Dreveton, Brigitte Benech et Sylvie Jourdain, « Classification of windstorms over France » [« Classement des tempĂȘtes sur la France »], International Journal of Climatology, Royal Meteorological Society, vol. 18, no 12,‎ , p. 1325-1343 (DOI 10.1002/(SICI)1097-0088(1998100)18:12<1325::AID-JOC274>3.0.CO;2-D).
  3. C. Dreveton, B. Benech et S. Jourdain, « Classement des tempĂȘtes françaises Ă  des fins d'assurance [1997] », La MĂ©tĂ©orologie, no 17,‎ , p. 23-32 (ISSN 0026-1181, DOI 10.4267/2042/47009, rĂ©sumĂ©, lire en ligne, consultĂ© le ).
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