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Christopher Tärnström

Christopher Tärnström, ou Christoffer Tärnström, né le à Funbo, un village situé dans l'actuelle commune d'Uppsala, et décédé le à Poulo Condor (Cochinchine, actuel Viêt Nam), est un naturaliste et pasteur luthérien suédois[1] - [2]. Il est l'un des apôtres de Linné[3] et le premier à être parti voyager pour découvrir de nouvelles espèces[4].

Christopher Tärnström
Fonction
Chapelain
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Directeur de thèse
Abréviation en botanique
Tärnström

Biographie

Jeunesse et études

Christopher Tärnström, fils de l'agriculteur et soldat de cavalerie Andreas Tärnström et de Margarethe Bille, est né le 20 mai 1711 à Funbo, dans la province d'Uppland[1] - [2] - [5]. Il a sept frères et sœurs[5]. Il reçoit probablement une éducation à domicile avant d'entrer à l'université d'Uppsala le 17 décembre 1724[1]. Il y suit des études de théologie[2], mais également d'histoire naturelle[1]. S'il n'assiste que rarement aux cours de Carl von Linné (1707-1778), il l'accompagne dans des excursions sur le terrain[6]. Le 1er décembre 1739, il défend une thèse intitulée Specimen historicum, De Alandia, Maris Baltici insula et consacrée à l'Histoire des îles Aaland[1]. Trois jours plus tard, il est ordonné pasteur luthérien[1]. Pendant ses études, il subvient à ses besoins en travaillant comme professeur particulier, notamment aux îles Aaland où il vit pendant plusieurs années[5].

Christopher Tärnström commence alors à enseigner à Östhammar à l'automne 1739, puis à Vaxholm de 1741 à 1743. Il n'en a toutefois pas encore fini avec ses études puisqu'il obtient une maîtrise en philosophie le 27 novembre 1745[1].

Expédition en Asie

Sur conseil de Linné, Tärnström postule à la Compagnie suédoise des Indes orientales en tant que prêtre afin de pouvoir partir en Asie et y récolter des spécimens botaniques et zoologiques[1]. Une première postulation est refusée à l'automne 1744, mais il se présente une nouvelle fois l'année d'après et sa candidature est retenue[1].

Le voyage de Tärnström est financé par son salaire, par une bourse que Linné lui a procurée et par un subside de l'Académie royale des sciences de Suède[1]. Tant Linné que l'Académie lui donnent en échange une série d'instructions[7]. Linné lui demande notamment de ramener un poisson rouge pour la reine et un arbre à thé[8], mais également des muscadiers afin d'introduire cette plante en Suède[9]. Les demandes de Linné ne sont pas uniquement motivées par sa volonté d'accroître les connaissances scientifiques, mais visent également à obtenir des informations économiquement intéressantes pour la Suède, tant au sujet d'éventuelles plantes productives que de la fabrication de porcelaine[10]. Il est le premier élève que Linné envoie à l'étranger et les attentes de ce dernier sont particulièrement élevées[10].

Le 13 février 1746, Tärnström embarque à bord du Calmar, un navire à destination de Canton et commandé par le capitaine Mathias Estbergen (1705-1773)[2] - [11] - [12], devenant ainsi le premier des disciples de Linné à partir pour l'Asie du Sud-Est. Le bateau fait escale à Cadix, puis à Java et dans l'archipel de Poulo Condor, au large de la Cochinchine[1] - [13]. Tärnström botanise tant à Java qu'à Poulo Condor, où il se rend à terre chaque jour[10]. Le navire reste bloqué plusieurs mois dans cet archipel à cause de la mousson[2]. Tärnström tombe malade et meurt au bout de deux mois, avant que le Calmar ne puisse poursuivre sa route vers la Chine[2] - [3]. Quatre autres membres de l'équipage connaissent le même sort dans cet archipel[14].

Selon les sources, seule une petite partie des spécimens récoltés[10], voir aucun de ces spécimens n'atteindront jamais la Suède[8]. Tärnström a en revanche tenu un journal de son voyage qui est publié sous le titre En resa mellan Europa och sydostasien år 1746[1]. Ce journal comprend non seulement des informations sur le voyage lui-même et sur l'histoire naturelle, mais également sur les coutumes, la religion et les modes de vie des populations indigènes[10].

Famille

En 1739, Christopher Tärnström épouse Sara Christina Schick, avec qui il a une fille, mais son épouse décède en 1741[1] - [5]. Une année plus tard, il se remarie avec Brigitta Stenhof[1]. À sa mort, il laisse donc une veuve et deux enfants[15] - [16]. Linné, qui se retrouve ainsi placé dans une situation délicate et à qui la veuve de Tärnström adresse des reproches, ne choisira plus que des célibataires lorsqu'il s'agira d'envoyer des étudiants en expédition[6] - [15]. Sept autres étudiants de Linné perdront successivement la vie dans des expéditions ultérieures[17].

Hommages

Linné lui a dédié le genre Ternstroemia L. de la famille des Pentaphylacacées[1] - [18].

Notes et références

  1. (en) « Christopher Tärnström », sur Ikfoundation.org (consulté le )
  2. (en) Anne S. Troelstra, Bibliography of Natural History Travel Narratives, KNNV Publishing, (ISBN 978-90-04-34378-8, DOI 10.1163/9789004343788_023, lire en ligne), p. 426
  3. (en) Christina Skott, « Human Taxonomies: Carl Linnaeus, Swedish Travel in Asia and the Classification of Man », Itinerario, vol. 43, no 02, , p. 222 (ISSN 0165-1153 et 2041-2827, DOI 10.1017/S016511531900024X, lire en ligne, consulté le )
  4. (en) John Cawte Beaglehole, « The wandering scholars », Ethnos, vol. 30, no 1, , p. 44 (ISSN 0014-1844 et 1469-588X, DOI 10.1080/00141844.1965.9980961, lire en ligne, consulté le )
  5. (it) « Christopher Tärnström », sur I nomi delle piante (consulté le )
  6. (en) Sverker Sörlin, « Globalizing Linnaeus – Economic Botany and Travelling Disciples », TijdSchrift voor Skandinavistiek, , p. 123 (ISSN 1875-9505)
  7. (en) Lisa Hellman, « Using China at Home: Knowledge Production and Gender in the Swedish East India Company, 1730-1800 », Itinerario, vol. 38, no 1, , p. 38 (ISSN 0165-1153 et 2041-2827, DOI 10.1017/S0165115314000047, lire en ligne, consulté le )
  8. (en) Christina Skott, « Expanding Flora's empire: Linnaean science and the Swedish East India Company », dans Robert Aldrich et Kirsten McKenzie, The Routledge History of Western Empires, Oxon, Routledge, , 522 p. (ISBN 978-0-415-63987-3), p. 246-247
  9. Marie-Noëlle Bourguet, « Voyage, mer et science au XVIIIe siècle », Bulletin de la Société d'histoire moderne et contemporaine, , p. 50 (lire en ligne)
  10. (en) Christina Granroth, « Flora's Apostles in the East Indies. Natural History, Carl Linnaeus and Swedish Travel to Asia in the 18th Century », Review of Culture, , p. 137-156 (lire en ligne)
  11. « SOIC Skepp och resor », sur gotheborg.com (consulté le )
  12. (sv) Anders Svensson, « Mathias Estbergen | », (consulté le )
  13. (en) A. Adu Boahen, Africa in the twentieth century : the Adu Boahen reader, Africa World Press, (ISBN 1-59221-296-4, 978-1-59221-296-5 et 1-59221-297-2, OCLC 55947955, lire en ligne), p. 300
  14. (sv) Anders Svensson, « Calmar | », sur Det gamla Göteborg, (consulté le )
  15. (en) Karen Magnuson Beil, What Linnaeus saw : a scientist's quest to name every living thing (ISBN 978-1-324-00468-4 et 1-324-00468-1, OCLC 1097460236, lire en ligne), p. 195
  16. (en) Paul Lawrence Farber, Finding order in nature : the naturalist tradition from Linnaeus to E.O. Wilson, Johns Hopkins University Press, (ISBN 0-8018-6389-9, 978-0-8018-6389-9 et 0-8018-6390-2, OCLC 43115207, lire en ligne), p. 12
  17. (en) Tore Frängsmyr, Science in Sweden : the Royal Swedish Academy of Sciences, 1739-1989, Science History Publications, U.S.A, (ISBN 0-88135-092-3 et 978-0-88135-092-0, OCLC 19354308, lire en ligne), p. 103
  18. (en) Janet Podell, Old worlds to new : the age of exploration and discovery, Wilson, (ISBN 0-8242-0838-2 et 978-0-8242-0838-7, OCLC 25914027, lire en ligne), p. 255

Voir aussi

Bibliographie

  • Marie-Noëlle Bourguet, « Voyage, mer et science au XVIIIe siècle », Bulletin de la Société d'histoire moderne et contemporaine, , p. 39-56 (lire en ligne)
  • (en) John Cawte Beaglehole, « The wandering scholars », Ethnos, vol. 30, no 1, , p. 39-56 (ISSN 0014-1844 et 1469-588X, DOI 10.1080/00141844.1965.9980961, lire en ligne, consulté le )
  • (en) Paul Lawrence Farber, Finding order in nature : the naturalist tradition from Linnaeus to E.O. Wilson, Johns Hopkins University Press, , 152 p. (ISBN 0-8018-6389-9, 978-0-8018-6389-9 et 0-8018-6390-2, OCLC 43115207, lire en ligne)
  • (en) Tore Frängsmyr, Science in Sweden : the Royal Swedish Academy of Sciences, 1739-1989, Science History Publications, U.S.A, , 291 p. (ISBN 0-88135-092-3 et 978-0-88135-092-0, OCLC 19354308, lire en ligne)
  • (en) Christina Granroth, « Flora's Apostles in the East Indies. Natural History, Carl Linnaeus and Swedish Travel to Asia in the 18th Century », Review of Culture, , p. 137-156 (lire en ligne)
  • (en) Lisa Hellman, « Using China at Home: Knowledge Production and Gender in the Swedish East India Company, 1730-1800 », Itinerario, vol. 38, no 1, , p. 35-55 (ISSN 0165-1153 et 2041-2827, DOI 10.1017/S0165115314000047, lire en ligne, consulté le )
  • (en) Karen Magnuson Beil, What Linnaeus saw : a scientist's quest to name every living thing, Norton & Company Inc., , 256 p. (ISBN 978-1-324-00468-4 et 1-324-00468-1, OCLC 1097460236, lire en ligne)
  • (en) Christina Skott, « Expanding Flora's empire: Linnaean science and the Swedish East India Company », dans Robert Aldrich et Kirsten McKenzie, The Routledge History of Western Empires, Oxon, Routledge, , 522 p. (ISBN 978-0-415-63987-3), p. 238-254
  • (en) Christina Skott, « Human Taxonomies: Carl Linnaeus, Swedish Travel in Asia and the Classification of Man », Itinerario, vol. 43, no 02, , p. 218-242 (ISSN 0165-1153 et 2041-2827, DOI 10.1017/S016511531900024X, lire en ligne, consulté le )
  • (en) Sverker Sörlin, « Globalizing Linnaeus – Economic Botany and Travelling Disciples », TijdSchrift voor Skandinavistiek, , p. 117-143 (ISSN 1875-9505)
  • (en) Anne S. Troelstra, Bibliography of Natural History Travel Narratives, KNNV Publishing, , 482 p. (ISBN 978-90-04-34378-8, DOI 10.1163/9789004343788_023, lire en ligne)

Articles connexes

Liens externes

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