Chirat
Sur la bordure orientale du Massif central, un chirat (ou parfois chiron) est le nom local donnĂ© aux coulĂ©es de blocs rocheux qui recouvrent les versants sous formes d'Ă©boulis, formant en gĂ©nĂ©ral des clairiĂšres dans la forĂȘt. De ce fait, ils sont parfois appelĂ©s aussi pierriers. Selon le LittrĂ©, l'orthographe serait chiras.
Localisation
Les chirats sont peu nombreux mais caractéristiques des versants nord au-dessus de 900 m du massif du Pilat, Vivarais et des autres massifs de la bordure est du Massif central. Des formations similaires existent dans les Appalaches.
Origine géologique
FormĂ©es lors des derniĂšres glaciations du quaternaire, entre -100 000 et -10 000 ans, les chirats sont dus Ă l'Ă©clatement de la roche sous l'effet du froid (gĂ©lifraction). Les blocs se sont formĂ©s sur place et ne proviennent donc pas Ă proprement parler d'un Ă©boulis gĂ©nĂ©ralisĂ©, mĂȘme si localement, au sein des chirats, des mouvements gravitaires ont pu avoir lieu. Ce sont des modelĂ©s d'Ă©rosion pĂ©riglaciaire, formant des tabliers d'Ă©boulis. Les roches sont des gneiss (roches mĂ©tamorphiques) reprĂ©sentant les racines exhumĂ©es de l'ancienne chaine de montagne hercynienne qui occupait toute l'Europe occidentale Ă la fin du PalĂ©ozoĂŻque.
Végétation
Dénudées de grande végétation, les zones de chirat n'abritent généralement que quelques mousses et lichens avec parfois une flore alpine.
Onomastique
Chirat est un patronyme assez frĂ©quent dans la Loire[1], oĂč de nombreux chirats (pierriers) agrĂ©mentent les paysages[2], notamment dans le parc naturel rĂ©gional du Pilat (CrĂȘt de la Perdrix, CrĂȘt de l'Ćillon, etc) dont le logo arbore mĂȘme les chirats comme un symbole du Pilat[3]. Dans ce dĂ©partement, des lieux-dits sont parfois nommĂ©s "Les Chirats", voire "Les Chirattes" (Ă PĂ©lussin).
Chirat viticole
Le terme chirat est également utilisé pour désigner les tas de pierres que l'on rencontre parfois dans les champs ou les vignes.
C'est ainsi le nom donné aux murailles et pierriers d'origine viticole dans les monts d'Or lyonnais. Certains chirats incorporent des cabanes, dites cabornes, servant autrefois à abriter les caborniers (ou caborgniers), ouvriers journaliers employés par des propriétaires pour l'entretien des parcelles de vignes (épierrage, réparation des murs, remontage de la terre)[4].
Liens externes
- Massif Central : les chirats, dossier de Futura-sciences.
- Les chirats, une originalité géologique, article sur le site du Parc Naturel du Pilat.
Notes et références
- « Découvrez l'origine du nom CHIRAT », sur Geneanet (consulté le )
- « Les chirats : des Ă©boulis... qui n'en sont pas â Planet-Terre », sur planet-terre.ens-lyon.fr (consultĂ© le )
- « Chirats et zones rocheuses », sur Parc naturel régional du Pilat, (consulté le )
- Claude Pierron, Les cabornes du Mont d'Or lyonnais. Premiers rĂ©sultats d'enquĂȘte, rapport remis au ComitĂ© du PrĂ©-inventaire des Monuments et richesses artistiques du RhĂŽne, octobre 1986, photocopie, 7 p.