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Chimurenga

La chimurenga ou musique chimurenga, dont le nom évoque les luttes de résistance des Shona et des Ndébélés contre le pouvoir britannique, provient des rythmes traditionnels du peuple Shona qui constitue les trois-quarts de la population du Zimbabwe. Elle est considérée comme une musique de lutte. La musique chimurenga est la version moderne et électrifiée de la musique shona.

Représentation par Robert Baden-Powell d'un combattant ndébélé durant la première Chimurenga, contre les Anglais, en 1896
Musique chimurenga
Mbira (la harpe des esprits)
DĂ©tails
Origines stylistiques
Origines culturelles
Instruments typiques
Popularité

Origine

Chimurenga est un mot de la langue shona qui signifie « rĂ©bellion ». Il a Ă©tĂ© utilisĂ© pour dĂ©signer les insurrections nbĂ©dĂ©lĂ© et shona, coordonnĂ©es notamment par des personnalitĂ©s religieuses, Nehanda Nyakasikana et Kaguvi, contre la colonisation du territoire actuel du Zimbabwe par la British South Africa Company dans les annĂ©es 1890. On l'appelle parfois la « première Chimurenga Â»[1]. La « seconde Chimurenga Â» fait allusion Ă  la lutte qui mena le Zimbabwe Ă  l'indĂ©pendance dans les annĂ©es 1980[1]. Le terme a Ă©tĂ© rĂ©utilisĂ© par les guĂ©rilleros nationalistes africains luttant contre le gouvernement rhodĂ©sien d'Ian Smith, pendant les annĂ©es 1960 et 1970[2].

Depuis, le terme a été utilisé également pour les occupations de fermes et le programme de réforme agraire entrepris par le gouvernement du Zimbabwe et Robert Mugabe, dans les années 2000, une façon de dresser un parallèle entre ce programme défavorable aux fermiers blancs encore implantés au Zimbabwe et les guerres de résistance ou de libération[3] - [4].

Musique

Mbira

La musique chimurenga est une musique populaire inventée et popularisée par Thomas Mapfumo qui a développé un style basé sur la musique traditionnelle shona utilisant le mbira ; cette musique est jouée avec une instrumentation électrique moderne qui accompagne des chants caractérisés par des contenus sociaux et politiques[5]. D'autres musiciens, Stella Chiweshe et Jonas Sithole, l'ont accompagné dans cette démarche[6]. Il existe plusieurs types de musique chimurenga, la shona traditionnelle, avec notamment le mbira, le chant, le hosho et la batterie.

Les principaux musiciens de la musique chimurenga sont :

  • Chiwoniso Maraire, interprète de mbira, elle a Ă©tĂ© honorĂ© par Radio France internationale du prix Decouvertes pour son premier album, Ancient Voices (1998), et a Ă©tĂ© nominĂ©e pour les Kora Awards dans la catĂ©gorie de la meilleure voix fĂ©minine de l'Afrique, en 1999.
  • Dumisani Maraire, spĂ©cialisĂ© dans l'enseignement du m'bira, instrument traditionnel du Zimbabwe, appelĂ© aussi Nyunga Nyunga (en). Il a Ă©crit de nombreuses pièces dont Mai Nozipo, extrait de son album Pieces of Africa (1992), jouĂ© par le Kronos Quartet.
  • Oliver Mtukudzi, chanteur et guitariste un des artistes contemporains les plus connus du pays. Il rejoint en 1977 le groupe Wagon Wheels, dont fait partie Thomas Mapfumo.
  • Stella Chiweshe, musicienne, interprète de internationalement connue pour son chant et son jeu de la mbira.

Revue

Une revue culturelle sud-africaine porte également ce nom. Chimurenga a été fondée en 2002 par Ntone Edjabe, dans la ville du Cap[7].

Références

  1. Bertho 2017, p. 137.
  2. Martin et Johnson 1981.
  3. Barrier 2005, Outre-Terre.
  4. Kalaora 2013, Politique africaine.
  5. « What Is Chimurenga? », sur www.zambuko.com (consulté le )
  6. Kwaramba 1997.
  7. QuirĂłs et Imhoff 2013, Multitudes.

Voir aussi

Bibliographie

  • (en) David Martin et Phyllis Johnson, The Struggle for Zimbabwe: The Chimurenga War, Ravan Press, .
  • (en) Alice Kwaramba, Popular music and society: the language of protest in Chimurenga music : the case of Thomas Mapfumo in Zimbabwe, Oslo, University of Oslo, , 175 p. (ISBN 9788257060961).
  • Virginie Barrier, « Zimbabwe et pouvoir noir : l'impossible dĂ©colonisation ? », Outre-Terre, vol. 2, no 11,‎ , p. 423-434 (DOI 10.3917/oute.011.0423, lire en ligne).
  • Kantuta QuirĂłs et Aliocha Imhoff, « Historiographie de l'art, depuis l'Afrique. Fragments pour un chantier de traductions des discours africains sur l'art », Multitudes, vol. 2, no 53,‎ , p. 33-46 (DOI 10.3917/mult.053.0033, lire en ligne).
  • LĂ©a Kalaora, « Les occupations de fermes au Zimbabwe : entre lĂ©galitĂ©, confrontation et engagement, les expĂ©riences des fermiers blancs », Politique africaine, vol. 3, no 131,‎ , p. 163-186 (DOI 10.3917/polaf.131.0163, lire en ligne).
  • Elara Bertho, « L’histoire de la Chimurenga (Zimbabwe) », Journal des anthropologues, nos 148-149,‎ , p. 137-159 (DOI 10.4000/jda.6634) — « la première Chimurenga, du nom de la rĂ©volte des Mashonalands en 1896 en RhodĂ©sie […] la seconde Chimurenga, du nom du Liberation Struggle qui mena le Zimbabwe Ă  l’indĂ©pendance en 1980 (p. 137). ».

Sources web

Articles connexes

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