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Chimborazo (volcan)

Le Chimborazo est un volcan d’Équateur culminant Ă  6 263 m d’altitude et situĂ© prĂšs de Riobamba, Ă  environ 180 km au sud de Quito. C’est le sommet le plus haut des Andes Ă©quatoriennes, qui domine une rĂ©gion de 50 000 km2, sa base faisant 20 km de diamĂštre.

Chimborazo
Vue du Chimborazo depuis le sud-est.
Vue du Chimborazo depuis le sud-est.
GĂ©ographie
Altitude 6 263 m[1]
Massif CordillĂšre Occidentale (Andes)
CoordonnĂ©es 1° 27â€Č 50″ sud, 78° 48â€Č 54″ ouest
Administration
Pays Drapeau de l'Équateur Équateur
Province Chimborazo
GĂ©ologie
Âge PalĂ©ogĂšne
Type Volcan de subduction
Morphologie Stratovolcan
Activité Endormi
DerniĂšre Ă©ruption env. 550[2]
Code GVP 352071
Observatoire Instituto GeofĂ­sico
GĂ©olocalisation sur la carte : Équateur
(Voir situation sur carte : Équateur)
Chimborazo

Il est surnommĂ© Taita Chimborazo, c’est-Ă -dire Papa Chimborazo, la mĂšre associĂ©e Ă©tant Mama Tungurahua.

Toponymie

Le mot viendrait de la prononciation en espagnol de chimba razu (en quechua) signifiant « la neige de l'autre versant » ou « glace de l'autre cÎté ».

Sommet « le plus haut du monde »

Le Chimborazo peut ĂȘtre dĂ©fini comme le plus haut sommet du monde, en le considĂ©rant comme le sommet le plus Ă©loignĂ© du centre de la Terre[3]. En effet, la Terre a une forme d'ellipsoĂŻde, dont le rayon est environ 21 km plus important Ă  l'Ă©quateur qu'aux pĂŽles, et le Chimborazo est proche de cet Ă©quateur, plus que les sommets de l'Himalaya. Selon les mesures effectuĂ©es par une mission franco-Ă©quatorienne de l'Institut de recherche pour le dĂ©veloppement, le sommet du Chimborazo se trouve Ă  6 384,416 kilomĂštres du centre de la Terre (l'Everest en est distant de 6 382,605 kilomĂštres)[4].

GĂ©ographie

Carte topographique du Chimborazo.

Le glacier du Chimborazo est la source d'approvisionnement en eau des habitants des cantons de Bolivar et de Chimborazo, tous deux en Équateur. La capitale du canton de Bolivar, Guaranda (25 000 habitants) est approvisionnĂ©e par vertientes dans le haut pĂĄramo (plateau aride andin au-dessus de 4 000 m) situĂ© Ă  25 km de la ville. À l'Ă©tĂ© 2005, l'approvisionnement en eau de la ville a subi plusieurs crises, probablement dues Ă  la rapide disparition de la couverture glaciaire du Chimborazo. Selon des chercheurs français, les hauts glaciers andins fondent Ă  une vitesse accĂ©lĂ©rĂ©e et beaucoup devraient disparaĂźtre dans les prochaines dĂ©cennies. C'est pourquoi les villes de Quito, Lima, La Paz et d'autres, dont l'alimentation en eau dĂ©pend de ressources glaciaires, devront affronter d'importantes pĂ©nuries d'eau dans un avenir proche sous l’effet de l’accĂ©lĂ©ration du dĂ©rĂšglement climatique[5] - [6] - [7] - [8] - [9] - [10] - [11].

Histoire

Alexander von Humboldt et Aimé Bonpland au pied du Chimborazo par Friedrich Georg Weitsch (1806).

Charles Marie de La Condamine conduit la premiĂšre reconnaissance en 1736, durant une campagne pour mesurer la longueur d'un arc de mĂ©ridien d'un degrĂ© Ă  proximitĂ© de l'Ă©quateur. Il atteint l'altitude de 4 755 mĂštres[12]. Le [13], le gĂ©ographe scientifique allemand Alexander von Humboldt et le botaniste français AimĂ© Bonpland accompagnĂ©s d’un porteur et de Carlos Montufar, tentĂšrent de gravir ce volcan, qui Ă©tait alors considĂ©rĂ© comme le plus haut sommet du monde[14]. Mais ils durent rebrousser chemin Ă  5 920 m en raison d’une blessure au pied d’Humboldt et des conditions extrĂȘmes qui Ă©puisĂšrent le groupe[14]. Les deux scientifiques eurent le temps de mesurer l’altitude et la composition de l'air[14]. SimĂłn BolĂ­var tenta l'ascension en 1822 suivi de Jean-Baptiste Boussingault en 1831[12]. C’est donc Ă  Edward Whymper et aux frĂšres Louis et Jean-Antoine Carrel que revint en 1880 l’honneur d’ĂȘtre les premiers occidentaux Ă  atteindre le sommet. Beaucoup de personnes doutaient de cet exploit et Whymper gravit une nouvelle fois le Chimborazo la mĂȘme annĂ©e, en compagnie des Équatoriens David BeltrĂĄn et Francisco Campaña.

Sa derniĂšre Ă©ruption date d'environ 550 (avec une marge d'erreur de plus ou moins 150 ans)[2]. De nos jours, il est considĂ©rĂ© comme reprĂ©sentant un risque minime d’éruption.

Observations astronomiques

Les scientifiques Pierre Bouguer et Charles Marie de La Condamine y firent, entre 1735 et 1744, plusieurs relevés stellaires à deux stations différentes autour de la montagne, s'aidant pour cela, d'un fil à plomb, comme référence. Ils y constatÚrent une discrÚte déviation entre les sites de mesures et avec les valeurs attendues. Ce phénomÚne fut la premiÚre mise en évidence de l'influence gravitationnelle d'une masse rocheuse importante, qui ne fut prouvée qu'en 1774 autour d'une montagne écossaise[15].

Le Chimborazo dans la culture

  • Il figure sur les armoiries de l'Équateur.
  • Il inspira le Libertador SimĂłn BolĂ­var, qui Ă©crivit un poĂšme sur ce volcan : Mi delirio sobre el Chimborazo.
  • Un film allemand intitulĂ© L'Ascension du Chimborazo (1989) retrace l'ascension de l'explorateur allemand Alexander von Humboldt en 1802.
  • Miguel Ángel LeĂłn a Ă©crit un poĂšme titrĂ© Canto al Chimborazo[16].
  • La chanson U Razu biancu de l'artiste corse Petru Guelfucci, sortie en 1994 et Ă©crite par Petru Santucci, Ă©voque l'avalanche du 10 novembre 1993 qui vit pĂ©rir une dizaine d'alpinistes sur le Chimborazo.

Notes et références

  1. « Le sommet du volcan Chimborazo est toujours le point le plus éloigné du centre de la Terre », sur ird.fr, (consulté le )
  2. (en) « Fiche du Chimborazo », sur volcano.si.edu (consulté le ).
  3. The 'Highest' Spot on Earth ? sur le site de la National Public Radio
  4. Pierre BarthĂ©lĂ©my, « Pourquoi l’Everest n’est pas le point le plus Ă©loignĂ© du centre de la Terre », sur Passeur de sciences (consultĂ© le )
  5. (en) Miriam Nielsen, « Decoding the Science of a Tropical Glacier through Data and People », sur GlacierHub, (consulté le )
  6. (en) James Painter, « Scientists investigate Ecuador's receding glaciers », sur BBC News, (consulté le )
  7. (en) Charis Chang, « What a melting glacier looks like », sur News.com.au, (consulté le )
  8. (en) Gabriel Thoumi et Ian Robinson, « Ecuador’s glaciers are disappearing fast, and this could spell trouble for industry and tourism », sur Erb Institute, (consultĂ© le )
  9. (en) Manon Verchot, « Ice Merchant Tradition Melts Away with the Glaciers », sur GlacierHub, (consulté le )
  10. (en) Alex Kirby, « Glaciers on These 25 Mountains Will Completely Melt in 25 Years », sur EcoWatch, (consulté le )
  11. Audrey Garric, « Alaska, Patagonie, Alpes : partout dans le monde, la fonte des glaciers s’accĂ©lĂšre », sur Le Monde, (consultĂ© le ) : « ConsĂ©quence du rĂ©chauffement de l’atmosphĂšre, ces sentinelles du climat ont perdu plus de 9 600 milliards de tonnes de glace au cours des cinquante derniĂšres annĂ©es. [
] Les sommets les plus touchĂ©s sont ceux des Andes du Sud (essentiellement la Patagonie), qui ont perdu en Ă©paisseur l’équivalent de 1,18 mĂštre d’eau par an entre 2006 et 2016, devant les glaciers tropicaux (le nord de la cordillĂšre des Andes, la Bolivie, l’[É]quateur, le PĂ©rou et le Kilimandjaro en Afrique), avec une perte de 1 mĂštre par an. [
] Une situation prĂ©occupante, car certains glaciers reprĂ©sentent une importante ressource en eau au niveau local, dans l’Himalaya mais Ă©galement dans les Andes [
]. â€č [À] La Paz, la capitale bolivienne, par exemple, 15 % de la ressource en eau est liĂ©e au dĂ©stockage des glaciers, ce qui ne va durer qu’un temps. â€ș [
] â€č [
] il faut savoir que ces bilans de masse globaux sous-estiment le changement climatique. La situation est en rĂ©alitĂ© pire. â€ș »
  12. Sylvain Jouty et Hubert Odier, Dictionnaire de la montagne, Paris, Place des Ă©diteurs, , 883 p. (ISBN 978-2-258-08220-5, lire en ligne), Chimborazo
  13. « Alexander von Humboldt » sur le site de l'Association franco-Ă©quatorienne Ñuca-LLacta, Terre des Volcans
  14. Philippe Foucault, Le PĂȘcheur d'OrchidĂ©es - AimĂ© Bonpland (1773-1858), Seghers, 1990, p. 140-141
  15. Fauque D, Une curieuse expérience : l'attraction des montagnes, Les Génies de la Science, no 39, mai- juillet 2009, p. 14-16
  16. Biblioteca Virtual Miguel de Cervantes - SecciĂłn Poetas Parnasianos y Modernistas

Liens externes

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