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Chasse au miel

La chasse au miel est la cueillette de miel et autres produits de la ruche à partir des colonies d'abeilles sauvages. C'est l'une des activités les plus anciennes de l'homme. Elle est encore pratiquée par les sociétés autochtones de certaines parties d'Afrique, d'Asie, d'Australie et d'Amérique du Sud. La cueillette du miel des colonies d'abeilles sauvages s'effectue généralement en enfumant les abeilles et en brisant l'arbre ou les rochers abritant la colonie, ce qui entraîne souvent la destruction physique de la colonie.

RĂ©colte de miel sauvage au Cameroun en 2007.

Histoire

RĂ©colte de miel, reproduction d’une peinture rupestre (datĂ©e entre 8000 et 6000 av. J.-C.) des grottes de la Araña « de l’AraignĂ©e Â», proches de Bicorp (Espagne).

Dans les temps mythologiques, c'est Aristée qui le premier éleva des abeilles[1]. L'homme exploite les produits de la ruche depuis le néolithique, le miel alors seul sucre alimentaire et la cire dans l'artisanat (la cire d'abeille servait de plastifiant dans les colles utilisées pour fabriquer les outils et d’imperméabilisant des récipients de céramique[2]. Les travaux de l'équipe dirigée par Martine Regert du Centre de Recherche et de restauration des musées de France démontrent les multiples utilisations du miel au néolithique. « Sur les sites néolithiques comme celui de Chalain dans le Jura, de Bercy, ou encore de Dikili Tash en Grèce, des dizaines de céramiques ont été retrouvées. Chaque fois, dans au moins deux ou trois d'entre elles, nous avons identifié de la cire d'abeille » déclare Martine Regert[3].

Un des plus anciens témoignages de cueillette du miel des colonies sauvages est une peinture rupestre préhistorique de la grotte de l’Araignée en Espagne près de Bicorp dans la région de Valence et datée suivant les diverses sources de 6000 ans av. J.-C. à 10 000 ans av. J.-C.

En Afrique-du-Sud et dans les collines de Matopo en Rhodésie des dessins montrent des cueilleurs de miel[4].

Chasse au miel dans le Monde

Afrique

Dans de nombreuses régions en Afrique, la chasse au miel fait partie de la culture indigène.

Tanzanie

Les hadzabes récoltent le miel des abeilles sauvages installées dans les baobabs après les avoir enfumées[5].

Indonésie

On récolte traditionnellement le miel des abeilles Apis Dorsata à Java, Sumbawa, Kalimantan, Bali et dans de nombreuses îles en Indonésie. Les colonies sont principalement situées en haut des arbres, parfois a plus de 30 mètres [6]. Les chasseurs de miel Dayaks grimpent en haut des arbres avec des échelles en bois[7], munis d’en-fumoirs réalisés a base d'écorces séchées. Ces méthodes de collecte restent très dangereuses pour les chasseurs de miel, les apis dorsata pouvant être très agressives et les cueilleurs peu protégés. Plusieurs programmes d'optimisation, de valorisation et de modernisation des pratiques des chasseurs de miel, associés à la protection des forêts, ont été mis en œuvre [8].

Les chasseurs de miel récoltent également les colonies d'abeilles Apis Cerana sauvages, situées généralement dans les rochers ou dans des troncs d'arbres creux. Les rayons de cire contenant le miel et le couvain sont broyés à la main. Les larves apportant les protéines sont très appréciées. Le miel ainsi produit doit être consommé rapidement.

NĂ©pal

Deux fois par an, dans les contreforts himalayens du Népal central, des équipes d'hommes se rassemblent autour des falaises qui abritent la plus grande abeille, Apis laboriosa. Les hommes viennent récolter le miel des abeilles des falaises du Népal escaladées sur des échelles de bambou[9].

Inde et Bangladesh

Dans la forĂŞt de Sundarbans, partagĂ©e par le Bengale occidental et le Bangladesh, les forĂŞts estuariennes sont le domaine d'exploitation des chasseurs de miel sont connus sous le nom de « mawals Â». Cette activitĂ© n'est pas sans danger pour les chasseurs de miel qui sont victimes des attaques de tigres communes dans cette rĂ©gion. Le rituel de la rĂ©colte, qui varie lĂ©gèrement d'une communautĂ© Ă  l'autre, commence par une prière et le sacrifice de fleurs, de fruits et de riz. Ensuite, un feu est allumĂ© Ă  la base de la falaise pour enfumer les abeilles dans leurs rayons.

Notes et références

  1. (en) Haralampos V. Harissis et Anastasios V. Harissis, Apiculture in the Prehistoric Aegean.Minoan and Mycenaean Symbols Revisited. Appendix : Virgil’s Aristaios : an ancient beekeeping educational myth, Oxford, British Archaeological Reports, (lire en ligne)
  2. « Parides », sur futura-sciences.com (consulté le )
  3. « Des chasseurs de miel au néolithique », sur cnrs.fr (consulté le )
  4. Rock painting in sounth Africa showing bees and honey huting, in Bee world vol 54 n°2, 1973
  5. « Cueillette du miel par les hadzabe », sur dailymotion.com (consulté le )
  6. (id) « Processus de collecte de miel Apis Dorsata », sur youtube, (consulté le )
  7. J. et K. MacKinnon (trad. Janine Cyrot), Les animaux d'Asie : Écologie de la région indo-malaise, Fernand Nathan, , 172 p., p. 30
  8. (en) « DIVERSITY IN TRADITIONAL TECHNIQUES FOR ENTICING APIS DORSATA COLONIES IN INDONESIA », sur https://www.apimondia.com, (consulté le )
  9. « Népal, récolte du miel des abeilles géantes par Eric Tourneret », sur youtube.com (consulté le )

Annexes

Articles connexes

Lien externe

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