Charleston Mercury
Le Charleston Mercury fut un journal sécessionniste publié à Charleston, en Caroline du Sud à partir de 1822. Un nouveau journal du même nom fut recréé en 2000 et continua sa publication dans les alentours de Charleston.
Charleston Mercury | |
Pays | États-Unis |
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Zone de diffusion | Caroline du Sud |
Langue | Anglais |
Périodicité | Quotidien |
Format | Grand format |
Genre | Généraliste |
Fondateur | Edmund Morford |
Date de fondation | 1822 |
Date du dernier numéro | 1868 |
Ville d’édition | Charleston |
Historique
Les débuts
Le Charleston Mercury fut publié pour la première fois en [N 1] avec à sa tête, l'éditeur Edmund Morford, originaire du New Jersey[N 2], et dont la volonté fut de publier un journal proclamant sa neutralité politique tout en étant essentiellement littéraire sous le nom officiel de Charleston Mercury and Morning Advertiser[1] - [2]. Mais, après dix-huit mois de publications, les ventes diminuèrent[3].
William Morford vendit alors le journal à Henry L. Pinckney[3]. Le nouveau propriétaire, juge et politicien, prit le contre-pied du précédent. Il fait changer le nom du journal qui devint le Charleston Mercury (1825-1861) avec une publication quotidienne sauf le dimanche[2]. Durant ses huit années comme éditeur, le journal devint le port-parole du vice-président John Caldwell Calhoun[3].
Pendant la crise politique de la «nullification» (1828-1833), opposant la Caroline du Sud au gouvernement fédéral du président Andrew Jackson, le journal prit fait et cause pour l'État de Caroline du Sud qui refusa et jugea inconstitutionnelles les lois fédérales de 1828 et 1832 sur les charges fiscales des produits importés[4]. En 1832, un autre juge et politicien, John Allan Stuart, lui aussi membre de l'assemblée législative de Caroline du Sud, remplaça Pinckney. Avec son beau-frère, Robert Barnwell Rhett, ils continuèrent dans la même voie en suivant Calhoun et devint le journal promouvant l'esclavage et l'unité politique du Sud[3]. Son propriétaire, Robert Barnwell Rhett, posséda deux plantations et 190 esclaves[5].
Vers 1844, Rhett perdit confiance en la capacité de Calhoun à réussir l'unité du Sud et commença à supporter le fait que la Caroline du Sud doivent agir de manière indépendante[3]. Stuart démissionna et fut remplacé par un nouvel éditeur, le journaliste professionnel John Milton Clapp. Mais la rupture avec Calhoun provoqua une baisse des abonnements au Charleston Mercury tombant de près de 5000 à 550[3] - [6]. Clapp fut rapidement remplacé par John E. Carew dès , juge et membre de l'assemblée de Caroline du Sud, qui replaça le journal dans la mouvance de Calhoun[3]. Le journal était plutôt agressif contre ses opposants à tel point que cela se terminait parfois en dehors du terrain journalistique comme ce fut le cas pour le co-éditeur William R. Taber qui fut tué en 1856 dans un duel avec un adversaire d'un journal concurrent qu'il avait ciblé[1].
Guerre de sécession
Pendant la guerre de sécession, le journal était "fortement sécessionniste", appelant les sud caroliniens à prendre les armes pour défendre le Sud[7]. Le journal connut aussi la célébrité pour avoir fait sa Une avec le titre «The Union is disolved» (l'Union est dissoute) le ayant fait l'objet de nombreuses études[8] - [9] - [10] - [11].
Le journal couvrit très largement le bombardement de Fort Sumter[12].
Politiquement Robert Barnwell Rhett Sr., aidé désormais de son fils Robert B. continua de soutenir une sécession dure. Le Charleston Mercury était critique avec les généraux de Jefferson Davis et les généraux confédérés trop «mous», contrairement à son concurrent pro-Davis, le Charleston Courier[13] mais les ventes de ce dernier restèrent supérieures à celles du Charleston Mercury[6].
Le journal ne sortit plus que 3 fois par semaine à partir d' et prit le nom de Tri-Weekly Mercury tout en gardant parfois l’appellation Charleston Mercury[2]. Le journal couvrit aussi les différents faits se produisant en Caroline du Sud dont celui du où Charleston subit un grand incendie détruisant plusieurs centaines de maisons. Le Charleston Mercury publia alors la liste des destructions[14].
Journal en pleine période de guerre, le Charleston Mercury retransmit les appels à volontaires et les exploits guerriers tels que la capture du Steamer Ariel par le CSS Alabama le [15]
L'humoriste George William Bagby fut le correspondant à Richmond (Virginie), du Charleston Mercury pendant la guerre civile américaine. Il couvrit la politique de la guerre et Hermes, son nom de plume, se fit une réputation d'écrivain sans crainte critiquant le général confédéré Robert E. Lee aussi facilement que le président confédéré". Robert B. Rhett Jr lui exprima ses souhaits qu'il puisse reprendre avec le Charleston Mercury ses attaques contre la politique militaire de Jefferson Davis[16].
L'occupation de Charleston par l'armée de l'Union entraîna l'arrêt de sa publication depuis cette ville mais la presse fut déménagée à l'automne 1864 à Columbia pour la poursuivre. Elle dut cesser lorsque la ville fut incendié par les troupes de l'Union[1].
Suspendu depuis le , la publication du Charleston Mercury reprit après la guerre de sécession, le avant la fermeture permanente du journal en 1868[13] - [2].
Journal contemporain
En , Charles W. Waring III et un groupe d'investisseurs, créèrent un journal en ligne portant le même nom. Il couvrit l'intronisation de George W. Bush en janvier 2001 puis l'événement le Goût du Sud en mai de la même année. En , la Evening Post Publishing Company rachèta 70 pour cent du journal et une édition imprimée fut lancée. À partir de ce moment et jusqu'en , le Charleston Mercury fut publié toutes les deux semaines; depuis lors, le journal publia une édition mensuelle sous la propriété de Holy City Productions, LLC, une firme de médias indépendante détenue par Waring et un groupe d'investisseurs. Le nouveau Charleston Mercury put atteindre environ 50.000 lecteurs dans la région de Charleston[17].
Tim Hames, ancienne plume du Times de Londres, Ă©crivit pour le Charleston Mercury et The Tablet[18].
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Charleston Mercury » (voir la liste des auteurs).
Notes
- Et non en 1819 comme souvent indiqué par erreur
- le propriétaire suivant, Henry L. Pinckney changea tellement l'optique du journal qu'il est souvent indiqué comme fondateur du journal alors qu'il s'agit en fait de Morford. Par contre le prénom de ce dernier est parfois mis comme étant Edward, parfois Edmund et parfois William
Références
- (en) Aaron W. Maars, « Charleston Mercury », sur South Carolina Encyclopedia, (consulté le ).
- (en) « The Charleston Mercury (Charleston, S.C.) 1825-1868 », sur Library of Congress (OCLC 9355998)
- (en-US) John Stanford Coussons, Thirty Years with Calhoun, Rhett, and the Charleston Mercury : A chapter in South Carolina politics (PhD Thesis in Philosophy), Louisiana State University, (lire en ligne).
- (en) Erika Jean Pribanic-Smith, Sowing the seeds of disunion: South Carolina’s Partisan Nexspapers and the nullification crisis, 1828-1833 (Doctoral dissertation), Tuscaloosa (AL), University of Alabama, , 188 p. (lire en ligne)
- (en) Tom Henshaw, « The Secession of South Carolina », The Post and Courier, Charleston (South Carolina),‎ , p. 18 (lire en ligne)
- (en-US) Granville T. Prior, The Charleston Mercury (Ph.D. Dissertation), Harvard, Harvard University, , 457 p.
- (en-US) « Charleston Mercury »,
- Vicki Betts, Charleston Mercury, July 1860-December 1862 (MĂ©moire universitaire), Tyler (Texas), University of Texas, , 163 p.
- « The Charleston mercury ( 1825-1868 ) », sur University Of Florida
- « Secession Era Newspaper Editorials », sur Furman University Department of History
- Eric Rose, The Charleston "School of Slavery": Race, Religion,and Community in the Capital of Southern Civilization (Doctoral dissertation), Columbia, University George Mason of South Carolina, , 382 p. (lire en ligne)
- « Article from the Charleston Mercury describing the Bombardment of Fort Sumter, 13 April 1861 », sur Teaching American History is South Carolina,
- (en-US) David Stephen Heidler et Jeanne T. Heidler, Encyclopedia of the American Civil War: A Political, Social, and Military History, New York, W. W. Norton & Company, (ISBN 9780393047585, lire en ligne), p. 407–408
- (en-US) « The summary of fire “losses” », Charleston Mercury,‎ , p. 4
- JD Thomas, « The Capture of the California Steamer Ariel by the Alabama (1863 Report) », sur accessible-archives.com
- « George William Bagby papers, 1861-1863. », sur WorldCat
- (en-US) « About Us », sur Charleston Mercury, (consulté le )
- « Tim Hames », sur Biographies.net, (consulté le )