Charles Louis de Froulay
Charles Louis de Froulay de Tessé (né le au château de Montflaux, Saint-Denis-de-Gastines, mort le ), religieux français, évêque du Mans de 1724 à 1767.
Charles-Louis Froulay de Tessé | |
Biographie | |
---|---|
Naissance | Ă Saint-Denis-de-Gastines (France) |
Décès | |
Évêque de l'Église catholique | |
Ordination Ă©piscopale | |
Dernier titre ou fonction | Évêque du Mans |
Évêque du Mans | |
– | |
(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org | |
Biographie
Quoique issu d'une famille illustre (la famille de Froulay), et proche parent du maréchal de Tessé, il est tonsuré en 1700.
Il devient prĂŞtre, en 1708.
Il est reçu chanoine-comte de Lyon, en 1715[1].
Il est conseiller et aumônier du roi en juillet 1715, vicaire général de l'évêque de Toulouse, René de Beauveau et pourvu de l'abbaye de Saint-Maur-sur-Loire[2], le . Nommé évêque du Mans le , confirmé le , il est sacré le dans la chapelle du Noviciat des Jésuites à Paris par Armand Gaston Maximilien de Rohan[3]. Au mois de février 1725, il fut fait premier aumônier de la Reine[4] ; le roi lui donna en 1728 l'abbaye de la Couture[5].
Il signala par son administration dans ce vaste diocèse[6]. Les querelles du jansénisme agitaient son clergé. Le chapitre avait rejeté la bulle. Froulay sut déterminer ses prêtres à accepter cette fameuse bulle, non comme règle de foi, mais comme une simple ordonnance de discipline, pour éviter le schisme en conservant l'unité[7].
Le Maine doit à Froulay plusieurs établissements importants, il organisa un collège-séminaire dans la petite ville de Domfront, fonda une maison de retraite pour les prêtres indigents et infirmes, et employa une somme considérable à la construction d'un Hôtel-Dieu. Deux cimetières, placés dans les quartiers du Mans, y entretenaient depuis plusieurs siècles des foyers de maladies pestilentielles : il s'empressa de les supprimer.
Lorsqu'en 1758 et 1759, le Maine éprouva, comme l'Anjou et la Touraine, une grande disette, occasionnée par l'exportation des grains de 1756 et par la mauvaise récolte des années suivantes, Froulay ordonna une quêté générale qui produisit 74 000 francs, et obtint du roi un prêt de 50 000 francs. Avec ces deux sommes on acheta 25 000 quintaux de froment et seigle, qui furent transportés par eau de Nantes jusqu'au Mans. Un bureau de charité, organisé sous ses auspices, ouvrit des ateliers de travail, établit des soupes économiques et put fournir aux besoins de dix mille pauvres que renfermait la ville.
Une description du cérémonial de ses obsèques est donnée dans le journal du chanoine Nepveu de la Manouillère[8].
Publications
- un mandement volumineux contre le Traité des Ordinations anglaises du père Courayer, 1727, in-4° ;
- Ordonnances synodales du diocèse du Mans,... Paris : J. B. Coignard, 1747, in-12 ;
- Breviarium Cenomanense... D. D. Caroli Ludovici de Froullay... auctoritate editum... Paris : J. B. Coignard, 1748, 4 vol. in-12.
L'abbé le Conte, chanoine de l'église du Mans prononça son oraison funèbre, 1767, 28 pages in-8°.
Notes et références
- Adolphe Vachet, Pierre Hector Coullié, Les anciens chanoines-comtes de Lyon, Lyon, impr. de E. Vitte, , 388 p. (lire en ligne), p. 137.
- Ordre de Saint-Benoît, estimée à 6000 livres.
- Évêque de Strasbourg, et assisté des évêques de Sées et de Châlons-sur-Marne, il prêta serment de fidélité au roi le 1er mars suivant.
- Seconde douairière d'Espagne.
- Estimée 20000 livres, et il remit celle de Saint-Maur.
- Une religieuse de l'abbaye d'Étival-en-Charnie devint enceinte ; Froulay en est instruit ; il prétexte une visite épiscopale, et se rend au couvent. Tandis qu'il converse amicalement avec l'abbesse, Vetillart médecin du Mans, averti d'avance du rôle qu'il doit jouer vient l'y trouver.
« Docteur, avant de partir, rendez-vous ici utile ; la plupart de ces bonnes sœurs ont un teint maladif : visitez-les séparément dans leurs cellules. » Le médecin revint une heure après et dit gravement à l'abbesse Madame, plusieurs de vos religieuses n'ont que des indispositions légères ; mais l'une d'elles est menacée d'obstructions que les eaux de Balaruc seules peuvent guérir. - Eh bien ! dit l'évêque, qu'on la fasse partir à l'instant pour le Languedoc : docteur, chargez-vous du voyage.... »
La nonne fut secrètement conduite, non à Balaruc, mais au Mans, d'où elle revint ensuite dans sa communauté. - On se rappelait encore que ces querelles avaient empoisonné les derniers ans de son prédécesseur, Roger du Crevy. C'est ce prélat, homme simple et droit, qui disait en 1714, dans une assemblée de trente évêques acceptants : « Si nous mettons la foi à couvert, nous n'y mettons pas là bonne foi). »
- Journal d'un chanoine du Mans, Nepveu de La Manouillère (1759-1807), 772 pages (dont 32 en couleurs) avec 52 illustrations et un glossaire de 22 pages, texte intégral établi et annoté par Sylvie Granger, Benoît Hubert et Martine Taroni, préface de Philippe Loupès, Presses universitaires de Rennes, 2013 (ISBN 978-2-7535-2774-4), pages 127 à 129.
Voir aussi
Articles connexes
Sources partielles
- « Charles Louis de Froulay », dans Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne : histoire par ordre alphabétique de la vie publique et privée de tous les hommes avec la collaboration de plus de 300 savants et littérateurs français ou étrangers, 2e édition, 1843-1865 [détail de l’édition]
- « Charles Louis de Froulay », André René Le Paige, Dictionnaire topographique historique généalogique et bibliographique de la province du Maine, [détail des éditions] (lire sur Wikisource)