Charles Coward
Charles Joseph Coward (30 janvier 1905 – 1976), surnommé « le Comte d'Auschwitz », était un soldat britannique capturé durant la Seconde Guerre mondiale.
Naissance |
Angleterre |
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Décès | |
Nationalité | Britannique |
Profession |
Soldat britannique |
En plus d'avoir permis l'évasion de centaines de prisonniers juifs des camps d'extermination nazis, il fut un témoin important durant les procès de Nuremberg, notamment le procès de l'entreprise de chimie IG Farben.
Histoire
Du front aux camps
Charles Coward rejoint l'armée britannique en juin 1924. Mobilisé sur le front continental, il est capturé près de Calais durant la bataille de Dunkerque, en mai 1940, alors qu'il était Sergent quartier-maître du 8th Reserve Regimental Royal Artillery. Il tente de s'évader de nombreuses fois durant son transfert vers un camp de prisonnier, et recommence une fois sur place[1].
S'étant fait passer pour un soldat allemand blessé durant l'une de ses évasions, et comme il parlait particulièrement bien la langue allemande, il s'est même vu remettre en une occasion la Croix de fer alors qu'il tentait de se cacher dans un hôpital de campagne de la Wehrmacht[2].
En décembre 1943 il est transféré au camp de travail d'Auschwitz III à quelques kilomètres seulement du camp d'extermination d'Auschwitz II (Birkenau).
Prisonnier de guerre
Grâce à sa maîtrise de l'allemand, Charles Coward a été rapidement nommé officier de liaison de la Croix Rouge pour les 1 200 à 1 400 prisonniers britanniques du camp de Monowitz-Buna. Cette position de confiance lui permettait de se déplacer relativement librement dans le camp, voire aux alentours jusqu'au camp d'Auschwitz. Il a ainsi assisté au débarquement des trains de juifs destinés à être exterminés, et a transmis aux autorités britanniques des informations précises sur les dates d'arrivées et les estimations du nombre de personnes grâce à des courriers adressés à un certain William Orange, un nom fictif qui servait de nom de code au Bureau de la Guerre.
En une occasion, le médecin britannique et juif Karel Sperber parvint à lui faire parvenir un message depuis le camp voisin. Coward réussit à se procurer des vêtements de déporté et passa une nuit dans le camp d'extermination. Il y vit les conditions de détention horrifique mais ne put jamais rencontrer Sperber. Cette expérience traumatisante fut retranscrite lors de son témoignage durant les procès d'après-guerre.
Déterminé à agir, Coward se servit des colis de la Croix Rouge, en particulier du chocolat, pour organiser un trafic de vêtements de prisonniers morts avec les gardes du camp. Les candidats à l'évasion revêtaient ainsi les habits distinctifs des ouvriers forcés, souvent belges et français, et adoptaient leur identité. On estime qu'environ 400 déportés juifs ont pu s'enfuir grâce au système de Charles Coward[3].
En décembre 1944, Coward est renvoyé au Stalag VIII-B à Lamsdorf (désormais Łambinowice, en Pologne). Tandis que les troupes soviétiques progressent à l'Est du Reich, il doit participer aux marches de la mort vers la Bavière, où il est finalement libéré en janvier 1945.
Après-guerre
Au procès de Nuremberg, Charles Coward a témoigné des conditions de détentions des prisonniers et fourni des renseignements précis sur la localisation des chambres à gaz à l'intérieur du camp[4].
Il a également témoigné contre IG Farben lors du procès intenté contre la firme par Norbert Wollheim[5].
Distinctions
- En 1963, Charles Coward a été reconnu Juste parmi les nations.
- Une aile du North Middlesex University Hospital (en) porte son nom.
Au cinéma
Le film Mot de passe : courage du réalisateur Andrew L. Stone sorti en 1962, est largement inspiré des actes héroïques du Sergent-Major Coward, qui est interprété par Dirk Bogarde à l'écran. Le titre est ironique, coward signifiant en anglais lâche.
Voir aussi
Liens externes
- Les actions de Charles Coward pour sauver des juifs sur le site de Yad Vashem
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Charles Coward » (voir la liste des auteurs).
- Hannah Crown, « Edmonton soldier Charles Coward may finally be recognised by British Government », sur Enfield Independent,
- Florence Monnaie, « Le prisonnier qui parlait l’allemand », sur Curieuses Histoires
- « Affidavit and Testimony of Charles J. Coward », Trials of War Criminals Before the Nuernberg Military Tribunals Under Control Council Law No. 10, October 1946 - April 1949, vol. VIII, , p. 603–616 (lire en ligne, consulté le )
- Nuernberg Military Tribunal, Volume VIII, pp.603–616
- « British Prisoners of War as Witnesses in the Wollheim Suit », sur wollheim-memorial.de, (consulté le )