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Charles-Maurice Le Tellier

Charles Maurice Le Tellier, né à Turin dans les États de Savoie (aujourd'hui en Italie) le et mort à Paris le [1] est un homme d'Église français des XVIIe et XVIIIe siècles. Pair de France, il est archevêque-duc de Reims de 1671 à sa mort.

Charles Maurice Le Tellier
Image illustrative de l’article Charles-Maurice Le Tellier
Portrait de Charles Maurice Le Tellier, en buste, de 3/4 dirigé à gauche dans une bordure ovale.
Estampe de Robert Nanteuil (1623-1678)
Biographie
Naissance
Turin
Drapeau des États de Savoie États de Savoie
Ordination sacerdotale
Décès
Paris
Évêque de l'Église catholique
Ordination Ă©piscopale par Antonio Barberini
ArchevĂŞque-duc de Reims
et pair de France
Primat de la Gaule belgique
–

(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Biographie

Portrait de Charles-Maurice Le Tellier par Pierre Mignard (1691)

Il est le fils du chancelier Michel Le Tellier et le frère de Louvois, tous deux ministres de Louis XIV. Destiné dès son plus jeune âge à entrer dans les ordres, il étudie la théologie et obtient son doctorat en théologie à la Sorbonne.

Le 10 septembre 1649, l'abbaye d'Eu lui est donnée en commende mais Roger de Lorraine, la demande le lendemain et fait grand bruit auprès du Cardinal Mazarin, qui lui aurait promis, obligeant le 13 Février 1650, son père à le faire démissionner alors qu'il n'en avait pas encore pris possession[2].

Alors qu'il est âgé de seulement neuf ans, il devient le second abbé commendataire de l’abbaye de Daoulas, en Bretagne. Pourvu en 1651, il remet ladite abbaye entre les mains du roi en 1666, après en avoir joui pendant quinze ans. Il est ordonné prêtre en 1666. De 1668 jusqu'à sa mort, il est abbé commendataire de Saint-Étienne de Caen[3] et de l'abbaye Saint-Bénigne de Dijon.

Il devient coadjuteur de l'évêque de Langres, puis de l'archevêque de Reims, Antonio Barberini (nommé le ). Confirmé à Reims le 3 septembre suivant, il est nommé le même jour archevêque titulaire (« in partibus ») de Nazianzus (de) et sacré le 11 novembre par l'archevêque de Reims assisté du cardinal du Camboust de Coislin et de Mgr Michel Colbert de Saint-Pouange, évêque de Mâcon, qui est le cousin germain de Charles-Maurice Le Tellier[4].

Il est également le responsable de la Chapelle de Louis XIV, à savoir maître de la Chapelle royale dès 1665 jusqu'à sa mort. Donc il connaît celle de Saint-Germain-en-Laye, puis celle de Versailles, définitivement dès 1682[5].

Le , alors qu'il n'est âgé que de vingt-neuf ans, il devient archevêque de Reims.

Le , il ordonne Jean-Baptiste de La Salle. Proviseur de la Sorbonne en 1695, il s'affirme comme l'un des plus grands bibliophiles d'Europe. À sa mort, la Bibliothèque Sainte-Geneviève de Paris hérite de sa bibliothèque et en fait le socle de ses propres collections[6]. On trouve à la bibliothèque Sainte-Geneviève un cabinet rassemblant les bustes des principaux membres de la famille Le Tellier, y compris celui de l'archevêque de Reims.

Il préside l'Assemblée du clergé de 1700[7].

Il meurt en février 1710, âgé de 67 ans. Il est inhumé dans le tombeau de son père, dans l'église Saint-Gervais à Paris.

Ascendance

Lignée épiscopale

  1. Mgr l'archevĂŞque Charles-Maurice Le Tellier (1668)
  2. S.É. Antonio Barberini (Jr.), O.S.Io.Hieros. (1655)
  3. Mgr l'archevĂŞque Giovanni Battista Scanaroli (1630)
  4. S.É. Luigi Caetani (1622)
  5. S.É. Ludovico Ludovisi (1621)
  6. Mgr l'archevĂŞque Galeazzo Sanvitale (it) (1604)
  7. S.É. Girolamo Bernerio, O.P. (1586)
  8. S.É. Giulio Antonio Santorio (1566)
  9. S.É. Scipione Rebiba
Il fut le principal consécrateur de

Notes et références

  1. Mercure galant, (lire en ligne), p. 259-269.
  2. Benoît Coquelin, L'Histoire de l'abbaye de Saint-Michel du Tréport, Rouen, Lestringant, , 748 p. (lire en ligne), p. 251.
  3. CĂ©lestin Hippeau, L'abbaye de Saint-Etienne de Caen, Caen, Librairie de A. Hardel, , 538 p. (lire en ligne), p. 327
  4. Luc-Normand Tellier, Face aux Colbert : les Le Tellier, Vauban, Turgot ... et l'avènement du libéralisme, Presses de l'Université du Québec, 1987, p. 696.
  5. Catherine Massip, Michel-Richard Delalande ou Le Lully latin, p.35, Éditions Papillon, Drize en Suisse 2005
  6. Le catalogue de cette collection existe : Bibliotheca Telleriana, sive catalogus librorum biliothecæ illustrissimi ac reverendissimi D. D. Caroli Mauritii Le Tellier, Archiepiscopi Dicis Remensis.... Paris, Imprimerie royale, 1693, in-2°, 447 p. Un index par matière et titres daté 1702 existe à Paris SG : Ms. 967.
  7. Le mémorialiste Saint-Simon raconte : " Monsieur de Reims tenait une grande table, et avait du vin de Champagne qu'on vanta fort.../... le roi d'Angleterre [détrôné et en résidence à Saint-Germain-en-Laye] l'envoya prier de lui envoyer encore .../...[refus de l'archevêque]"

Annexes

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

  • AbbĂ© Joseph Gillet, Charles-Maurice Le Tellier, archevĂŞque de Reims, Ă©tude sur son administration et son influence, avec une bibliographie exhaustive, Paris, 1881, p. XII et passim
  • Charles-Augustin Sainte-Beuve, Port-Royal (Ă©d. 1900), index.
  • Luc-Normand Tellier, Face aux Colbert : les Le Tellier, Vauban, Turgot ... et l'avènement du libĂ©ralisme, Presses de l'UniversitĂ© du QuĂ©bec, 1987, 816 pages incluant un index dĂ©taillĂ©.
  • RenĂ© Cerveau, NĂ©crologe des plus cĂ©lèbres dĂ©fenseurs et confesseurs de la vĂ©ritĂ© au 18e siècle contenant les principales circonstances de la vie et de la mort des personnes de l'un et de l'autre sexe, qui ont Ă©tĂ© recommandables par leur piĂ©tĂ©, leur science et attachement Ă  la vĂ©ritĂ©, et surtout par les persĂ©cutions qu'elles ont essuyĂ©es au sujet du formulaire, et de la part des JĂ©suites, sans Ă©diteur, 1760, partie 1, p. 20-21
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