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Char de Monteleone

Le seul char étrusque[2], appelé aussi char de Monteleone, retrouvé intact date de l'an 530 av. J.-C. et est conservé au Metropolitan Museum of Art (Met) de New York. Sur environ 300 chars antiques dont l'existence est connue, seul six sont raisonnablement complets, le char étrusque de Monteleone est le mieux préservé et le plus complet de tous. Carlos Picón, conservateur du département Gréco-romain du Met, le désigna comme « la plus grande pièce de bronze étrusque du monde[3] ».

Char de Monteleone
Char dit de Monteleone vu de face, ici exposé à la galerie 170 du M.E.T. de New-YorkAu sein du département des arts antiques grecs et romains.
Char dit de Monteleone vu de face, ici exposé à la galerie 170 du M.E.T. de New-York[alpha 3]
Type char funéraire et destiné à l'art de la guerre étrusque[1]
Dimensions 130,9 cm (longueur) x 51 cm (hauteur) x 209 cm (largeur)
Inventaire numéro 03.23.1[1]
Matériau bronze laminé ; ivoire ; bois
Méthode de fabrication sculpture en bas-relief ; cerclage ; laminage
Fonction artéfact à vocation funéraire
Période époque étrusco-archaïque ; 2d quart du VIe siècle av. J.-C. (entre -575 et -550)
Culture faciès archéo-culturel étrusque
Date de découverte 1902
Lieu de découverte sépulture de Monteleone di Spoleto, agglomération de Spoleto, province de Pérouse, région de l'Ombrie
Coordonnées 40° 46′ 46″ nord, 73° 57′ 47″ ouest
Conservation M.E.T. de New-York
Signe particulier Il s'agit du plus imposant artéfact archéologique étrusque confectionné en bronze découvert à ce jour.
Fiche descriptive Références techniques et muséographiques du M.E.T. de New-York[1]
Le char vu de face.

Description

Détail d'une roue.
Détail du tablier.

Le char était un élément d'une « tombe à char » et contenait ainsi les restes de deux corps humains accompagnés de leurs calices. Il est orné de plaques de bronze incrustées d'ivoire représentant en relief des scènes mythologiques, et rappelant le chaudron de Gundestrup.

La structure en bois n'est pas d'époque et le timon n'a pas été reconstitué dans sa pleine longueur. Les reliefs en bronze du char représentent trois épisodes de la vie d'un guerrier ou d'un héros, peut-être Achille. Au centre, une femme, peut-être Thétis, la mère d'Achille, apporte un casque et une armure. Sur l'un des côtés, le héros se bat avec un autre guerrier, peut-être Memnon, au-dessus d'un troisième personnage à terre. Sur l'autre côté, le héros conduisant un char ailé peut représenter l'apothéose d'Achille (se rendant sur l'Île Blanche)[2].

Le char mesure 1,31 m de hauteur. Ses roues ont neuf rayons, contre quatre pour les chars grecs classiques, six pour les égyptiens, huit pour les assyriens ou les perses, les roues des chars celtes en comportant jusqu'à douze.

Histoire et provenance

Il fut retrouvé en 1902 à Monteleone di Spoleto, près de Spoleto en Ombrie (province de Pérouse), par un paysan, Isidore Vannozzi, alors qu'il creusait une cave à vin. Vannozzi, inquiet que les autorités pussent le lui confisquer, le cacha dans sa grange et le vendit plus tard à deux Français contre, selon la famille, deux vaches (ou selon le maire du village, contre trente tuiles de terre cuite). Des rumeurs persistantes indiquent que d'autres pièces notoires auraient été découvertes à la même époque et vendues séparément sur le marché noir.

Le char fut ensuite vendu au Metropolitan museum à Florence en 1903, et illégalement exporté hors d'Italie. La commune de Monteleone, où une copie grandeur nature du char est exposée depuis le milieu du XXe siècle, cherche toujours à le récupérer, mais les porte-parole du musée ont « respectueusement décliné » sa demande.

Faux en art

Dans les mêmes années, Pio et Alfonso Ricardi et trois de leurs fils, avec le vendeur d'art Domenico Fuschini, fabriquèrent en 1908 un chariot de bronze soi-disant découvert dans une tombe étrusque près d'Orvieto. Ils furent missionnés pour le restaurer par le British Museum qui l'acheta et l'intégra à ses collections en 1912.

Le Metropolitan Museum of Art fut également atteint par les mêmes faussaires qui lui procurèrent des vestiges de plusieurs statues de guerriers en terracotta entre 1915 et 1921. Expertisés comme authentiques, il fallut attendre 1961 et l'aveu du sculpteur Alfredo Fioravanti pour que leur fausseté soit reconnue par le musée[4].

Bibliographie

  • Mireille Cébeillac-Gervasoni (dir.) et Laurent Lamoine, Les élites et leurs facettes : les élites locales dans le monde hellénistique et romain, Presses Universitaires Blaise Pascal, , 792 p. (lire en ligne), p. 606-610
  • Philippe De Montebello, The Metropolitan Museum of Art Guide, New York, N.Y., Metropolitan Museum of Art, , 470 p. (lire en ligne), p. 68
  • (en) Richard Daniel De Puma, Etruscan Art in the Metropolitan Museum of Art, New York, N.Y., Metropolitan Museum of Art, , 336 p. (lire en ligne), p. 46-52
  • (en) Otto Brendel et Francesca R. Serra Ridgway, « The Monteleone di Spoleto tomb group : colle del capitano », dans Otto Brendel, Francesca R. Serra Ridgway, Etruscan Art, vol. 42, New York, Yale University Press, , 535 p. (lire en ligne), p. 46-95
  • Adriana Emiliozi, The Etruscan Chariot from Monteleone di Spoleto, Metropolitan Museum Journal, , 132 p. (lire en ligne)

Notes et références

Notes

  1. Au sein du département des arts antiques grecs et romains.
  2. Au sein du département des arts antiques grecs et romains.
  3. Au sein du département des arts antiques grecs et romains.

    Références

    1. (en) « Moneleone Chariot - Bronze chariot inlaid with ivory », sur site officiel du M.E.T. de New-York, (consulté le )
    2. (en) « Bronze chariot inlaid with ivory, 2nd quarter of the 6th century B.C. », The Metropolitan Museum of Art (consulté le )
    3. (en) Rebecca Mead, « Den of Antiquity: the Met Defends its Treasures », The New Yorker,‎ , p. 54-61 (ISSN 0028-792X)
    4. (en) Mark Jones, Fake ? The Art of Deception, Berkeley, University of California Press, , 312 p., p. 167-168

    Voir aussi

    Articles connexes

    Liens externes

    Sources

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