Chants de l'Emmanuel

Dès les débuts de l'Emmanuel, en 1975, les premiers membres des groupes du Renouveau charismatique catholique recherchent des chants pour élaborer un répertoire pour la liturgie et les groupes de prière. Un premier carnet est constitué de chants venant des communautés charismatiques des États-Unis, de quelques chants de paroisse (par exemple Lucien Deiss), de chants byzantins, et de chants issus du répertoire du Père André Gouzes qui créait, à la même époque, la Liturgie Chorale du Peuple de Dieu. En parallèle, les membres de la jeune communauté se mettent à composer de manière spontanée. Il s'agit d'Élisabeth Baranger (+), Gilles du Boulay (+), Charles-Éric Hauguel, Jean-Marc Morin, Bruno Pouzoullic.

Ce jaillissement a donné lieu ensuite à des tris, améliorations, harmonisations et adaptations. La théorie a suivi la pratique des débuts : mélodies belles, polyphonies simples, textes de la Parole de Dieu contrairement aux compositions de l'époque souvent marquées politiquement. Un souci était porté : que ces chants soient faciles à chanter, éventuellement en polyphonie, afin que les liturgies et les assemblées de prière soient « vivantes et participatives ». La diffusion de ces chants s'est effectuée, au début, par le biais de cassettes audio, de carnet de chants et de recueils de partitions à très bon marché pour l'époque. Mais aussi par le bouche à oreille, par tradition orale et vocale.

À la fin du XX^e siècle et au début du XXI^e siècle, les chants de l'Emmanuel se sont progressivement insérés dans les répertoires paroissiaux. Les chants apparaissaient régulièrement lors des sessions internationales de Paray-Le-Monial, de grands rassemblements comme les Journées Mondiales de la Jeunesse (JMJ) ou encore à l'occasion de messes radiodiffusées ou télévisées. Ils constituent désormais une part significative du répertoire liturgique francophone.

En 2018 le nom change en Emmanuel Music. L'internationalisation avance en 2019 avec le dépôt de marques dans les langues étrangères : Emmanuel Music English, Emmanuel Music Deutsch, Emmanuel Music Nederlands, Emmanuel Music Česky, Emmanuel Music Slovenský, Emmanuel Music Slovensko, Emmanuel Music Polski, Emmanuel Music Magyar, Emmanuel Music Română, Emmanuel Music Español, Emmanuel Music Català, Emmanuel Music Italiano, Emmanuel Music Português, Emmanuel Music Brasileira, Emmanuel Music العربية, Emmanuel Music 中文, 汉语, 漢語, Emmanuel Music 日本語, Emmanuel Music Kinyarwanda, Emmanuel Music Bahasa Indonesia, Emmanuel Music Tiếng Việt, Emmanuel Music Hrvatski, Emmanuel Music Українська мова, Emmanuel Music Kreyòl ayisyen, etc.

Les chants de l'Emmanuel ont été vivement critiqués, dans les premières années, par les musiciens du Centre National de Pastorale Liturgique (CNPL) et par la plupart des délégués diocésains de pastorale liturgique et sacramentelle. La communauté affirme qu'il était reproché à ses chants d'avoir été composés par de simples laïcs et non par des clercs. En réalité, de nombreux chants de l'Emmanuel pâtissent d'une faible valeur musicale et présentent des fautes dans les enchaînements d'accords, la conduite des voix voire la prosodie[1] - [2].

La plupart des chants sont des chants de louange ou d'action de grâce, les autres des chants méditation, des chants eucharistiques, des invocations à l'Esprit-Saint, des hymnes à la Vierge Marie, des messes.

Par ailleurs, La Communauté de l'Emmanuel a travaillé dans trois autres directions :

• la réintroduction de chants en latin qui, avant 1980, étaient quasiment proscrits dans les paroisses françaises ;
• l'accompagnement de ces chants par des instruments autres que l'orgue, réintroduisant ainsi l'orchestre dans la liturgie ;
• l'internationalisation de son répertoire, en 2019 des traductions existent en 36 langues dont : Anglais, Allemand, Néerlandais, Espagnol, Italien, Portugais, Tchèque, Slovaque, Slovène, Croate, Polonais, Ukrainien, Roumain, Hongrois, Catalan, Arabe, Chinois, Vietnamien, Japonais, Indonésien, Malais, Brésilien, Malgache, Créole haïtien, Créole réunionnais, Kinyarwanda, Kirundi, Tétoum, Thaï.

L'histoire des chants de la Communauté de l'Emmanuel est, à l'instar d'autres mouvements, un bel exemple de catholicité face aux défis culturels et numériques de la mondialisation.

Les responsables du service "Chant, Musique et liturgie" ont été successivement : Charles-Eric Hauguel (1975-1986), Bernadette Melois (1987-1994), Dominique-Marie David (1995-2001), Guillemette Pradère, Markus Wittal, Alexis Fleury (2006-2014), Lukas et Claire Kiral (2015-2019), Bas et Cissy Suijkerbuijk (2020-).

La collection Il est vivant, est riche aujourd'hui de plus d'une soixantaine de CD - originaux ou de compilations. Elle regroupe tous les chants de la Communauté de l'Emmanuel composés par ses membres, et quelques autres pièces adoptées.

Une application disponible sur smartphones et tablettes permet d'avoir accès à l'intégralité du répertoire. Les chants sont également disponibles en téléchargements audio. Enfin, ils sont très présents sur YouTube[3] - [4] et sur les plateformes de musique tels que Spotify[5], Deezer[6], Google Music[7], iTunes/Apple Music[8], Amazon Music, etc.

Les premiers albums ont pris la forme de cassettes audio, avant d'être réédités en CD. La plupart de ces albums sont numérotés dans l'ordre de parution, les numéros 1, 2, 3 et 18 ne sont plus édités. Les CDs 4 à 30 sont disponibles en tant que CD numérique. Tous ont été publiés par les Éditions de l'Emmanuel.

Depuis l'origine, les chants sont interprétés et enregistrés par des choristes issus des différentes chorales, paroisses et groupes de prière de l'Emmanuel. À partir de 2002, de nombreux albums sont interprétés sous la direction de Thierry Malet, en collaboration avec l'Orchestre Philharmonique de Prague[9] - [10].

Ce répertoire connaît maintenant une très large notoriété[11]. Il est maintenant accepté et utilisé dans la plupart des diocèses de France et d'Europe, également dans de très nombreux pays étrangers. Il est, comme ceux de la Communauté de Taizé et des Sanctuaires de Lourdes, désormais mondialisé et adapté localement sur les cinq continents.