Chaleo Yoovidhya
Chaleo Yoovidhya (thaï : thเฉลียว อยู่วิทยา / Chaliao Yuwitthaya), né le et mort le à Bangkok[1], est un homme d'affaires thaïlandais, créateur en 1976 de la boisson énergisante Red Bull et cofondateur en 1984 de la société Red Bull GmbH.
Naissance | |
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Décès |
(à 88 ans) Bangkok |
Nom dans la langue maternelle |
เฉลียว อยู่วิทยา |
Nationalité | |
Activité | |
Enfant |
Biographie
De religion bouddhiste, Chaleo Yoovidhya est issu d'une famille modeste vivant de l'élevage de canards et du commerce des fruits à Baan Khao Chang, dans le Nord de la Thaïlande. Il fait ses débuts à Bangkok dans la pharmacie de son frère, et crée en 1962 une entreprise de produits pharmaceutiques (TC Pharmaceutical Industries). Il commence dans la production d'antibiotiques, puis en 1976, il crée la boisson énergisante Krating Daeng (กระทิงแดง « taureaux rouges » en thaï) qui rencontre un vif succès, surtout chez les chauffeurs de camion ou de taxi et chez les ouvriers. En 1984, il s'associe avec l'Autrichien Dietrich Mateschitz (qui remarqua que la boisson était efficace pour combattre le décalage horaire) pour commercialiser la Krating Daeng à l'international sous la dénomination Red Bull. La boisson démarre son internationalisation en Autriche en 1987[2] - [3] et la cible de la clientèle européenne est bien différente de celle de la Thaïlande : là, ce sont les adolescents qui font la fête, plutôt que les ouvriers et les camionneurs[4].
En 1993, Chaleo Yoovidhya s'associe au Sino-Thaïlandais Chanchai Ruayrungruang pour produire et distribuer Red Bull en Chine[5].
Yoovidhya possède également les TC Pharmaceuticals, une usine de boissons énergisantes en Thaïlande, et est propriétaire de Piyavate Hospital, un hôpital privé thaïlandais[6].
Au temps de sa mort, il est considéré comme le troisième homme le plus riche de Thaïlande, avec une fortune estimée en 2011 à 5 milliards de dollars par le magazine Forbes[7]. Il possède 49 % de Red Bull GmbH, compagnie qui commercialise la boisson énergisante Red Bull. Son fils Chalerm en détient 2 % et Dietrich Mateschitz, qui dirige la compagnie, contrôle les 49 % restants[8].
En 2020, le clan de Yoovidhya est le deuxième plus riche de Thaïlande avec une fortune estimée à 20,2 milliards de dollars d'après le magazine Forbes[9].
Vie privée
Chaleo Yoovidhya s'est marié deux fois. Il est le père de 11 enfants[2].
Son fils Chalerm détient 2 % de Red Bull[8].
En septembre 2012, son petit-fils Vorayuth Yoovidhya est arrêté pour avoir percuté et tué au volant de sa Ferrari un policier en moto : il était alcoolisé et sous l'emprise de la cocaïne. Vorayuth continue ensuite sa vie de jet-seter entre Londres, Dubaï et Cannes et ne se présente pas pendant cinq ans aux convocations de la police. Il ne sera formellement inculpé qu'en 2017 puis bénéficie le 23 juillet 2020 d'une renonciation par la police de toutes les charges pesant encore sur lui [10] - [11] - [12]. À la suite de la vague d'indignation, le gouvernement demande un réexamen du dossier et la cour pénale de Bangkok approuve fin août 2020 un nouveau mandat d'arrêt contre Vorayuth Yoovidhya[13] - [14]. Mais en 2022, 10 ans après la mort du policier, Vorayuth Yoovidhya continue en toute impunité à vivre une vie luxueuse entre Londres, Dubaï et Bangkok[15].
En 30 ans, Chaleo Yoovidhya, décrit comme réservé, n'a jamais donné d'entretien à la presse[5].
Références
- « Mort du co-fondateur thaïlandais de la boisson Red Bull », sur Rjb.ch, .
- AFP, « CARNET – Décès de Chaleo Yoovidhya, heureux inventeur du Red Bull », .
- (en) David Segal, « Chaleo Yoovidhya, Who Created Red Bull Beverage, Is Dead », sur Nytimes.com, .
- Jean Baffie et Thanida Boonwanno, Dictionnaire insolite de la Thaïlande, Paris, Cosmopole (éditions), , 160 p. (ISBN 978-2-84630-084-1), RED BULL (KRATHING DAENG,กระทิงแดง) page 125 et 126
- Sterling Wong, « Meet the Billionaires of Thailand's Red Bull Fortune », sur bloomberg.com, .
- (en) Nalin Viboonchart, « New owners changing Piyavate focus to accessible, affordable care », The Nation, .
- (en) « Profile: Chaleo Yoovidhya », Forbes, .
- Émilie Lanez, « L'extravagant monsieur Red Bull », Le Point, .
- Europe 1 et AFP, « Thaïlande : Interpol recherche l'héritier Red Bull poursuivi pour la mort d'un policier », sur europe1.fr,
- Eugénié Mérieau, Les Thaïlandais : lignes de vie d'un peuple, Paris, HD atelier henry dougier, , 160 p. (ISBN 979-10-312-0445-1), Chapitre 3 Bangkok, la folle mégapole / Les "Ferrari boys" : Boss et Nat pages 65 et 66
- (en) Ian MacKinnon, « Thai Red Bull tycoon's grandson arrested 'after killing policeman in Ferrari' », sur Telegraph.co.uk, .
- Bruno Philip, « En Thaïlande, l’impunité de l’héritier « Red Bull » choque la jeunesse », sur lemonde.fr, Le Monde, 13 août 2020 (mis à jour le 14 août 2020)
- Reuters, « Nouveau mandat d'arrêt en Thaïlande contre l'héritier Red Bull », sur lepetitjournal.com, (consulté le )
- Sophie Deviller et Nattakorn Ploddee, AFP, « L'impunité de l'héritier Red Bull cristalise la colère de la jeunesse », sur liberte-algerie.com, Liberté (Algérie),
- Carol Isoux, « Thaïlande: l'héritier Red Bull jamais inquiété, dix ans après la mort d'un policier », sur rfi.fr,