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Chac Mool

Le terme Chac Mool a été inventé en 1875 par l'explorateur Auguste Le Plongeon pour désigner un type de statue trouvé à Chichen Itza (actuel Mexique). Ce nom éminemment fantaisiste, qui signifie « grand jaguar rouge » en maya yucatèque, continue à être employé par les archéologues tout simplement parce qu'il a été consacré par l'usage. Chac est aussi le nom du dieu de la pluie.

Histoire

La sculpture représente un homme couché, s'appuyant sur ses coudes, les jambes repliées et la tête tournée à 90 degrés vers le côté. Il tient un plateau sur le ventre.

Ce type de statues fait son apparition en Mésoamérique au début du Postclassique et est associé aux Toltèques. La plupart des exemplaires connus ont été trouvés à Tula ou à Chichen Itza, où l'on en a retrouvé une douzaine. Ce type de statues fait d'ailleurs partie des arguments qui alimentent le débat sur les relations entre ces deux sites.

Il existe cinq exemplaires de Chac Mool provenant du Michoacan en pays tarasque. Ils posent le problème, sans réponse pour le moment, de l'époque à laquelle une influence toltèque s'est manifestée dans cette région excentrique de la Mésoamérique. Leur existence pourrait simplement s'expliquer par l'origine commune des Tarasques et des Toltèques[1].

Lors des fouilles du Templo Mayor Ă  Mexico, on en a trouvĂ© un exemplaire aztèque devant le sanctuaire de Tlaloc datant de la phase II de ce monument. Bien prĂ©servĂ© par les constructions des phases suivantes qui l'ont recouvert, il a conservĂ© ses couleurs. On en a retrouvĂ© plusieurs autres exemplaires aztèques. Le plus connu et le mieux conservĂ© a Ă©tĂ© retrouvĂ© en 1943 en dehors du centre cĂ©rĂ©moniel de Tenochtitlan, d'oĂą il pourrait avoir Ă©tĂ© retirĂ© après la conquĂŞte espagnole. Le visage porte un masque de Tlaloc. PlutĂ´t qu'un plateau, il tient dans ses mains un « cuauhxicalli Â» (vase destinĂ© Ă  recevoir le cĹ“ur des victimes sacrifiĂ©es) typiquement aztèque, mais au lieu d'ĂŞtre creux, il a un sommet plat dĂ©corĂ© lui aussi d'un masque de Tlaloc. Enfin, la base du monument est Ă©galement dĂ©corĂ©e d'un Tlaloc.

La théorie la plus courante est que le plateau est destiné à recevoir le cœur des victimes sacrifiées. Le Chac Mool servait aussi probablement de « techcatl » (autel sacrificiel)[2].

  • Un des Chac-Mool de ChichĂ©n Itzá.
    Un des Chac-Mool de Chichén Itzá.
  • Chac-Mool de la substructure du Castillo Ă  Chichen Itzá.
    Chac-Mool de la substructure du Castillo à Chichen Itzá.
  • Chac Mool de Chichen Itzá.
    Chac Mool de Chichen Itzá.
  • Chac Mool de Chichen Itzá conservĂ© au Museo regional de Yucatán Ă  Merida.
    Chac Mool de Chichen Itzá conservé au Museo regional de Yucatán à Merida.
  • Chac-Mool du Templo Mayor Ă  Mexico.
    Chac-Mool du Templo Mayor Ă  Mexico.
  • Chac Mool tarasque.
    Chac Mool tarasque.

Notes et références

  1. Éric Taladoire & brigitte Kalfon, Archéologie et art précolombiens: la Mésoamérique, Réunion des musées nationaux, 1995, p. 215
  2. Graulich 2005, p. 273-274

Bibliographie

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