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Château de Villennes

L'ancien château de Vilennes, est un château datant du XIIIe siècle, très remanié au XVe siècle, puis aux XVIIIe et XIXe siècles, qui se trouve dans la commune de Villennes-sur-Seine dans le département des Yvelines (France).

Château de Villennes
vers 1900
Présentation
Type
Patrimonialité
Recensé à l'inventaire général
Localisation
Localisation
Coordonnées
48° 56′ 22″ N, 1° 59′ 54″ E
Carte

Histoire

Le premier château fut construit par Henri Perdrier au XVe siècle.

Le château, construit aux alentours de 1500 par Henri Perdrier et achevĂ© ensuite par sa fille Pernelle, Ă©pouse de Jean Brinon, il devait vraisemblablement donc ĂŞtre de style Renaissance ; il aurait remplacĂ© un château prĂ©cĂ©dent, dĂ©truit lors de la guerre de cent ans.

Au moment de la Révolution, le bâtiment principal de trois étages, construit entre cour et jardin[1], est formé de trois avant corps dont la façade fait face à la grille d’entrée. Un second corps prolonge le précédent, suivi d'un troisième corps en retour et perpendiculaire aux deux précédents. Les communs (basse cour) sont constitués de 3 bâtiments disposés en un carré ouvert sur un côté, donnant accès à la cour du château.

L’inventaire du , concernant le sĂ©questre des biens de Pierre Paul Gilbert de Voisins, appelĂ© "Le PrĂ©sident" car il avait la fonction de PrĂ©sident au Parlement, et de son Ă©pouse nĂ©e Anne Marie de Merle de Beauchamps nous permet de connaĂ®tre, de manière très prĂ©cise, les diffĂ©rentes parties du château et leur contenu : 114 pièces, rĂ©parties en 19 appartements.

Très abîmé après la Révolution française, et complètement délabré, son châtelain, le vicomte d'Osmond, après son retour d'émigration en 1801, fait démolir l'ancien château Perdrier-Brinon en 1806 à l'initiative du fils de ce dernier seigneur, le marquis Gilbert de Voisins, et de son gendre, le vicomte d'Osmond. Ce dernier fait ensuite aménager son nouveau logement, qui sera connu jusqu'au début du XXe siècle comme le château de Villennes, à l'emplacement des communs et dépendances du précédent château.

Marie Joseph Eustache vicomte d'Osmond

Petit-fils d'Eustache et de Marie Louise de Pardieu ; Frère du lieutenant général et diplomate René Eustache (1751-1828) et de l'évêque Antoine Eustache (1754-1823). Il épousa : 1) en une demoiselle Vigée ; 2) en 1794 Anne-Marie Marthe Gilbert de Voisins (fille de Pierre Paul marquis de Villennes, président à mortier au parlement de Paris, guillotiné le , et d'Anne-Marie de Merle de Beauchamps, morte en 1801),

NĂ© Ă  Saint-Domingue le , il servit dans les milices de cette colonie de 1771 Ă  1773.

Sous-lieutenant au régiment de Bourgogne le , capitaine attaché au régiment d'Orléans-cavalerie le , passé à Saint-Domingue ayant obtenu une commission de major le .

Il prit part au combat de Ste Lucie et employĂ© Ă  Yorktown comme aide de camp du marquis St Simon. Mestre de camp en second du rĂ©giment de CambrĂ©sis le . Chevalier de St Louis en 1787. Mestre de camp commandant du rĂ©giment de Neustrie le , marĂ©chal de camp pour retraite le .

Il émigra en , servit à l'armée de Condé en 1792 et y commanda la compagnie de son régiment jusqu'en . Lieutenant-colonel dans le corps des uhlans britanniques en 1794-1795, passé à Saint-Domingue en 1796, il est revenu en Europe l'année suivante et est rentré en France en 1801. Il fut arrêté plusieurs fois. Nommé lieutenant-général le . Nommé maire en 1807, il le restera jusqu'au rétablissement des élections municipales en 1815. Le vicomte d'Osmond redeviendra maire l'année suivante et le restera pendant 8 ans, mais sera souvent absent de Villennes.

Mort au château de Pontchartrain en . Il était franc-maçon.

Son fils Charles Marie Eustache, né le , officier, recevra la Légion d'Honneur.

Ce nouveau "château de Villennes" aura ensuite plusieurs propriétaires dont principalement :

Jean de Bez, agent de change puis peintre, qui succède au vicomte comme maire de Villennes, de 1824 à 1831,

Justin ClĂ©ment de Givry puis son neveu Joseph Alexandre Paul ClĂ©ment de Givry,

Jean Baptiste Paradis, journaliste financier, notamment chroniqueur au journal Le Constitutionnel.

Jean de Bez

Connu sous le patronyme de Bastier de Bez, écrit parfois Bastié de Bez, son nom complet est Jean Joseph Bastier de Villars de Bez d'Arre ; Sa famille, celle des barons de Bez d'Arre, du nom de deux bourgs de la vallée du Vigan, est connue dans l'histoire de cette cité des Cévennes méridionales, dont son frère aîné sera maire en 1841.

Il naît dans le Gard au Vigan, le , et épouse, en 1806, Alexandrine Charlotte Françoise de la Frenaye.

Agent de change à Paris, il abandonne la capitale pour s'installer à Villennes et devenir peintre. Les dates et lieux de ses œuvres montrent son itinéraire : il réalise des tableaux en Italie (Gênes, Nardi, Tivoli) en 1824. Il peint de nombreux paysages de Villennes et des environs de 1827 à 1836, tout en laissant des traces picturales de divers séjours à Naples, à Bordeaux, dans les Pyrénées (notamment près de Luchon, où il y a une cascade de Bez...) et au Vigan, où il retourne vraisemblablement ensuite.

Jean Joseph Bastier de Bez vend le château, le , à Justin Clément de Givry et décédera à Paris en 1860.

Justin Clément et Joseph Alexandre Paul Clément de Givry

La famille d'Ambroise Alexandre Justin ClĂ©ment de Givry et de son neveu, Joseph Alexandre Paul ClĂ©ment de Givry, a occupĂ© un rang distinguĂ© dans la noblesse de robe parisienne.

Justin habite le château de Villennes de 1837 jusqu'à son décès en 1855 ; sans postérité, le il lègue par donation sa propriété à un fils de son frère aîné Jean Chrysostôme Marthe, Joseph Alexandre Paul. Celui-ci, né en 1811 à Paris où il se marie en 1841 avec Marie Adélaïde Delphine Le Mareschal, Paul Clément de Givry décédera dans la capitale en 1892. Participant aux réunions du conseil municipal de Villennes, relatives aux finances de la commune, en tant que l'un des 10 habitants les plus imposés, il en devient membre en . Il participe à la plupart des réunions, à partir de février suivant jusqu'en ; dans les procès verbaux des réunions, il est alors noté "absent sans avoir fait connaître ses motifs", avec la précision suivante en : "actuellement à Paris

Le Sophora, qui pendant de nombreuses années sera une attraction de Villennes, a été rapporté du Japon, en 1803, par le capitaine de Givry.

À nouveau le château de Villennes fait l'objet d'une vente. Après le décès de Paul Clément de Givry, les héritiers décident de s'en séparer le .

Jean-Baptiste et Marie Henriette Paradis

Il naĂ®t le Ă  Lyon, oĂą son père est nĂ©gociant en soieries. Celui-ci l'emploie pendant quatre ans dans sa maison de commerce, lorsqu'il a terminĂ© ses Ă©tudes. En 1848, la "RĂ©volution de fĂ©vrier", qui met fin Ă  la Monarchie de Juillet pour Ă©tablir la deuxième RĂ©publique, le jette dans la carrière de journaliste. Trois jours après, il fonde Ă  Lyon un petit journal, "Le ", qui ne vit que quelques semaines. Il Ă©crit ensuite dans deux autres journaux de cette ville : "La Constitution" et "La LibertĂ©".

En , il va Ă  Paris pour y faire des Ă©tudes de droit. Il prend part Ă  la rĂ©daction de plusieurs journaux : en 1851, L'EvĂ©nement, journal inspirĂ© par Victor Hugo, en 1852, Le Bien-ĂŞtre universel, journal hebdomadaire fondĂ© par Emile de Girardin ; en 1853, La Presse, oĂą il Ă©crit des articles d'Ă©conomie politique ; Ă  partir de 1854 : Le Constitutionnel, dont il rĂ©dige le bulletin financier ; la dernière fonction de Jean Baptiste Paradis est la direction du journal Le Moniteur des tirages financiers, "propriĂ©tĂ© et organe du CrĂ©dit gĂ©nĂ©ral français", fondĂ© en 1864. Il est Ă©galement le rĂ©dacteur de la partie industrielle de plusieurs revues et fonde lui-mĂŞme un journal de finances.

Jean-Baptiste Paradis se marie Ă  Vaugirard le Ă  Rosalie Marie Louise Blanchet,

En 1868, l'affaire du Transcontinental entraĂ®ne la ruine de Jean Baptiste Paradis, victime, comme d'autres spĂ©culateurs, des manĹ“uvres frauduleuses de dirigeants de la Compagnie amĂ©ricaineTranscontinental Memphis el Paso and Pacific Rail Road, qui construit une partie du chemin de fer interocĂ©anique.

Il modifie complètement le parc du château, imagine et rĂ©alise le parcours de la rivière anglaise Ă  partir du point culminant de la propriĂ©tĂ©, faisant jaillit l'eau dans la grotte : Jean Baptiste Paradis montre un sens artistique dans les choix qu'il a faits pour la transformation du parc du château de Villennes, profitant du projet communal du raccordement de la rue Parvery et de la rue de l'Ă©cole pour agrandir le parc du château. Il dĂ©pense, en 1869, des sommes considĂ©rables pour faire transformer ce parc de huit hectares par le paysagiste des parcs de Saint-Leu, de Mortefontaine, du domaine de Stors (Val d'Oise) et du Bois de Boulogne, Louis-Sulpice VarĂ©. Il avait fait construire une « serre chaude » de 350 m² pour abriter des arbres exotiques en hiver - une cheminĂ©e de 15 mètres Ă©vacuait les fumĂ©es du chauffage.

Il meurt Ă  Naples, le pendant l'Ă©pisode de la Commune de Paris ; quittant la France comme de nombreux rĂ©dacteurs de journaux, menacĂ©s d'arrestation alors que l'impression des organes de presse, autres que ceux rĂ©cemment crĂ©Ă©s par les "communards" ou contrĂ´lĂ©s par eux, avait Ă©tĂ© bloquĂ©e par les forces de police, le , au lendemain de l'Ă©meute insurrectionnelle.

Après sa mort, sa fille Marie Henriette continuera d'habiter le château avec sa mère. Devenue comtesse de Labenne par son mariage, en , avec un fils naturel de NapolĂ©on III, Alexandre Louis Ernest Bure, comte de Labenne. Elle lui apporte en dot le château de Villennes, un hĂ´tel particulier situĂ© rue de Miromesnil et 500 000 francs.

Alexandre Bure décède en . Leur fils Georges-Henri Louis meurt deux ans plus tard à l'âge de 4 ans, à Paimpol où ils avaient acquis une villa. Au début de 1885, Marie Henriette Paradis y fait transférer le corps de son époux pour qu'il repose à côté de leur fils dans la chapelle de Plourivo.

La comtesse de Labenne, remariée en à Louis Auguste Dupont, ancien intendant du château, quittera le château : un arrêt du Conseil d'État, exonérant M. et Mme Dupont de la contribution mobilière, nous apprend qu'ils avaient quitté le château de Villennes avant 1884. Après le décès de Louis Auguste Dupont, elle épouse en 1920, Jules Clair Aubert et le suit en Avignon ; elle adopte sa filleule, la fille qu'il a eue avec sa première épouse, Madeleine Joséphine Marie Dupont. Elle décède en Avignon en et y est inhumée sous le nom de Veuve Aubert.

Le Journal de menuiserie, publiĂ© en 1873, nous fait connaĂ®tre la vacherie, construite la mĂŞme annĂ©e au château de Villennes par M. Tetard, charpentier ; cependant que le potager et les terrains, situĂ©s entre le chemin de fer et la Seine, sont mis en vente en 1882 (annonce dans le journal Le Courrier de Versailles, du 21/9/1882). Ils deviendront la rue du Pont.

Pratiquement plus entretenu, le château de Villennes se dégrade lentement et après le projet sans suite de l'installation du Collège parisien Chaptal dans la vieille bâtisse, Marie Henriette Paradis le vend en 1893 à Monsieur Pichard du Page qui le revendra à son tour par lots quelques années plus tard.

Hypolithe Charles Henri Pichard du Page

Né en 1853 à Paris, et marié à Jeanne Marie Berthe Liotard, qui lui donne six enfants, il décède à Versailles en 1838.

Hypolithe Pichard du Page demeurant à Paris 7, rue Pelouze acquiert en deux fois le château et le parc, vraisemblablement dans le but de réaliser l'opération immobilière, qui transformera complètement le village : en 1887, le terrain compris entre la Seine et la voie de chemin de fer et le , le château et l'autre partie du parc.

La somme de 240.000 francs alors payée par le nouveau propriétaire n'est pas versée à Monsieur et à Madame Dupont mais à leurs créanciers : 100 000 F à Madame Combes, épouse de Victor Armand Rocquencourt, au profit duquel ils avaient souscrit une obligation en , et 139 000 F aux frères Henri et Georges Rose, constructeurs mécaniciens à Poissy, quant au surplus, 1 000 F, ils représentent les intérêts de cette créance à Virgile Morel.

Ă€ la suite de ces acquisitions, le domaine est vendu par lots, Ă  partir de 1893, le terrain compris entre la Seine et la voie de chemin de fer ayant Ă©tĂ© loti dès 1887. Après le lotissement du parc du château, de nombreuses villas y seront construites en bord de Seine et sur les terrains accessibles par la nouvelle avenue tracĂ©e en son milieu. Certains lots seront acquis par la commune pour construire la gare, la Place de la Gare (crĂ©Ă©e en 1911 et rebaptisĂ©e plus tard Place de la LibĂ©ration) et le "terrain communal".

Le domaine est loti à la fin du XIXe siècle et l'avenue Foch est percée au milieu de son parc de huit hectares (de l'église à la rue Michel-Giraux). Les maisons remplacent petit à petit les arbres d'essence rare, amenés à grands frais.

Louis François Paul Richardierre

La moitié gauche du château (lorsqu'on le considère de l'avenue du château et actuellement de la place de la Libération) est vendue, en 1903, à Louis François Paul Richardierre. Le nouveau propriétaire a pour obligation d'établir les clôtures de sa propriété ; il doit notamment construire un mur au milieu de la cour d'honneur et un autre au centre du grenier au-dessus des écuries.

Paul Richardierre est un ancien cultivateur de Carrières-sous-Poissy devenu, en 1871, marchand de vins à Villennes, où il épousa une fille Rivierre, petite-fille d'un jardinier du château d'Acqueville. Conseiller municipal, il fait partie de plusieurs commissions : celle qui recensa les propriétaires de bateaux, devant payer une taxe de stationnement ; la commission de Salubrité qui lutta contre la contamination des sources et des puits par des fosses d'aisance non étanches et par l'écoulement des eaux ménagères ; une autre chargée, en 1908, d'étudier le projet d'éclairage à l'électricité, enfin celle qui évalua les indemnités à accorder aux victimes des inondations de .

Il est encore propriétaire d'une partie du château, lorsque les deux ailes sont démolies en 1913. Un poste militaire est installé, pendant les deux derniers mois de la guerre de 1914-1918, dans les bâtiments qui restent du château.

Finalement le château construit par le vicomte d'Osmond est démoli à son tour après la Première Guerre mondiale, il en subsiste l'aile gauche à l'angle de la place de la Libération et de la rue Parvery et le fronton du bâtiment central, enchâssé dans une cour, rue Parvery.

Architecture

Le bâtiment est en forme de T et de nombreux styles y sont représentés du fait des remaniements incessants qu'il a subis au cours des siècles. Il possède des communs sur les vestiges des dépendances du château du XVe siècle, dont une écurie de la fin du XVIIIe siècle et un colombier.

Notes et références

  1. Louis Marquant est mentionné jardinier au château de Villennes, lors du décès de son épouse Louise Suzanne Letellier, décédée le 5 février 1780 à Villennes-sur-Seine : Archives Départementales des Yvelines, Villennes-sur-Seine, cote 1122928, vue 179/282. Il était précédemment jardinier au château d'Arsy, Oise (mention en 1761) puis à Evry-sur-Seine : Cercle d'études généalogiques et héraldiques d'Ile de France, Stemma n°27, 1985, vue 25/28. Leur fille Suzanne Françoise, née en 1761, est l'épouse du peintre Philibert-Louis Debucourt.

Voir aussi

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Lien externe

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