Château de Bellerive
Le château de Bellerive est un château genevois situé sur le territoire de la commune de Collonge-Bellerive, en Suisse.
Château de Bellerive | |||
Vue lointaine du château depuis la route | |||
Protection | Bien culturel d'importance nationale | ||
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Coordonnées | 46° 15′ 28″ nord, 6° 11′ 45″ est | ||
Pays | Suisse | ||
Canton | Genève | ||
Commune | Collonge-Bellerive | ||
GĂ©olocalisation sur la carte : Suisse
Géolocalisation sur la carte : canton de Genève
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Histoire
Le château a été construit entre 1668 et 1672[1] sur des parcelles appartenant du XVe siècle au XVIe siècle à la famille Journal, de Collonge[2]. Il a été à l'origine d'une grave crise diplomatique entre les États de Savoie et Genève : quelques années après l'Escalade et malgré la signature du traité de Saint-Julien, les relations entre les deux entités restaient en effet mauvaises. Dans ce cadre, la décision de Genève d'augmenter l'impôt sur le sel transporté par le lac Léman entre la Bourgogne et la Savoie provoque la colère des Savoyards. Le duc de Savoie Charles-Emmanuel II de Savoie décide alors de faire construire un dépôt de sel sur ses propres terres afin que les transports puissent contourner Genève[3].
Cependant, le bâtiment construit dès 1666 ressemble rapidement plus à un château fort qu'à un simple dépôt de sel, en particulier avec ses deux tours, son port fermé par des chaînes et ses pièces d'artillerie. Cette construction, que tant Genève que Berne considèrent comme une violation du traité de Saint-Julien interdisant toute fortification aux abords de la ville de Genève ; la tension ne diminuera qu'après la mort du duc Charles-Emmanuel II et la décision de son successeur Victor-Amédée II de Savoie de modifier les plans du bâtiment pour le rendre plus conforme à sa destination de simple grenier fortifié[4].
Devenu domaine national en 1789 lors de la révolution française[2], le château fut vendu à des particuliers. Il est inscrit comme bien culturel d'importance nationale[5] et est, depuis 2003, la propriété des héritiers du prince Sadruddin Aga Khan, ancien Haut commissaire aux réfugiés auprès de l'Organisation des Nations unies[6].
Bibliographie
- Philip Jamin, « Le fort de Bellerive », dans Flâneries historiques au pays romand, p. 165-173
- Théodore Foëx, « Un épisode des relations de Genève avec la Savoie, 1666-1700: le château de Bellerive », Indicateur d'histoire suisse, no 48,‎ , p. 61-92
- Le château de Bellerive, Fondation du Prince Sadruddin Aga Khan,
- André Gur, « Quand les Genevois menaçaient de brûler Bellerive », dans Des archives à la mémoire : mélanges d'histoire politique, religieuse et sociale offerts à Louis Binz, Genève, Société d'histoire et d'archéologie de Genève, , p. 395-425
Iconographie
Album Château de Bellerive du Centre d'Iconographie de Collonge-Bellerive.
Références
- « Quelques dates... », sur collonge-bellerive.ch (consulté le )
- « Le château de Bellerive », sur swisscastles.ch (consulté le )
- Ric Berger, Autour du Léman : excursions et découvertes, Éditions Cabédita, , 181 p. (ISBN 978-2-88295-075-8), p. 37-38
- Ric Berger et Jean-Gabriel Linder, Les châteaux de la Suisse : Suisse romande et Tessin, Éditions Cabédita, , 126 p. (ISBN 978-2-88295-116-8), p. 48-49
- [PDF] L'inventaire édité par la confédération suisse, canton de Genève
- (en) « Hidden secrets of the universe », sur jarpages.org (consulté le )