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Cathédrale catholique Saint-Patrick d'Armagh

La cathédrale Saint-Patrick de l'Église catholique romaine d'Armagh, en Irlande du Nord, est construite pour remplacer la cathédrale médiévale Saint-Patrick, récupérée par l’Église d'Irlande lors de la Réforme protestante. Elle est le siège de l'archidiocèse d'Armagh, primat d'Irlande. La cathédrale est dressée en haut d’une colline, tout comme sa prédécesseure et possède deux flèches jumelles.

Cathédrale catholique Saint-Patrick d'Armagh
Image illustrative de l’article Cathédrale catholique Saint-Patrick d'Armagh
Cathédrale catholique romaine d'Armagh.
Présentation
Nom local St Patrick's Cathedral, Armagh
Culte Catholique romain
Type Cathédrale
Rattachement Archidiocèse de Armagh
DĂ©but de la construction 1840
Fin des travaux 1904
Architecte Thomas Duff (1838)
J. J. McCarthy (1853)
Style dominant NĂ©ogothique
Site web Site officiel
GĂ©ographie
Pays Royaume-Uni
Nation constitutive Irlande du Nord
Comté Comté d’Armagh
Ville Armagh
CoordonnĂ©es 54° 21′ 08″ nord, 6° 39′ 37″ ouest
GĂ©olocalisation sur la carte : Irlande du Nord
(Voir situation sur carte : Irlande du Nord)
Cathédrale catholique Saint-Patrick d'Armagh

Architectes

C’est un curieux exemple de bâtiment important ayant changé à la fois d’architecte et de style architectural à la moitié de sa construction. La partie basse est dessinée en 1838 en gothique perpendiculaire anglais par Thomas Duff de Newry ; la moitié haute est dessinée en 1853 dans un style néogothique français par James Joseph McCarthy (en) de Dublin. De plus, la décoration intérieure, qui profite des structures en conflit de ces deux architectes, est réalisée en partie en 1904 par Ashlin & Coleman de Dublin, et en partie en 1972 par McCormick, Tracey and Mullarkey de Derry.

Site

L’archevĂŞque William Crolly (1835 – 1849) a nĂ©gociĂ© le site actuel pour l’Église catholique de Saint-Patrick avec le Earl de Dartrey. Le premier architecte a Ă©tĂ© Thomas J. Duff de Newry. Galloway suggère que sa rĂ©ussite dans l’église catholique de Saint-Patrick, comme dans celle de Saint-Colman Ă  Newry, consacrĂ©e en 1829, « a probablement menĂ© la commission a lui faire projeter la cathĂ©drale de Armagh ». Contrairement Ă  son associĂ©, Thomas Jackson, Duff Ă©tait lui-mĂŞme catholique. D’après le Guide 1905, « 34 pieds des murs ont Ă©tĂ© construits pour 26 000 ÂŁ, Dr Crolly ayant lui-mĂŞme supervisĂ© le travail avec l’aide de plusieurs contremaitres. »

Construction et levée de fonds

La nef de la cathédrale.

Le travail de construction a commencĂ© officiellement le jour de la Saint-Patrick de 1840 avec la bĂ©nĂ©diction et la pose de la première pierre, et s’est continuĂ© avec des coupures occasionnelles jusqu’à l’annĂ©e 1904 qui vit sa cĂ©rĂ©monie solennelle de consĂ©cration. L’un des plus longs arrĂŞts de la construction a eu lieu durant les annĂ©es de la Grande famine ; le spectre de la famine se profilant sur le territoire, les fonds ont Ă©tĂ© rĂ©orientĂ©s vers la lutte contre la faim. Cependant, le cholĂ©ra a touchĂ© le primat lui-mĂŞme, et en 1849 son corps est enterrĂ© — Ă  sa demande â€” sous le sanctuaire de sa cathĂ©drale non-terminĂ©e. Duff lui aussi mourut en 1848 ; ce n’est qu’en 1853 qu’un nouveau comitĂ© de construction se forme.

Les travaux du nouvel architecte ne débutent qu’en 1854. Le primat Joseph Dixon (en) (1852 – 1866) surnomme le lundi de Pâques 1854 « le lundi de Reprise[1] ». Des aides financières pour la cathédrale sont venues de l’autre côté de l’Atlantique, et pour obtenir des fonds supplémentaires, Dixon décide d’organiser une grande vente aux enchères.

« Le Premier Bazar » de 1865 est devenu un mot familier Ă  Armagh, pas seul pour sa rĂ©ussite matĂ©rielle (plus de 7 000 ÂŁ ont Ă©tĂ© soulevĂ©es, une somme remarquable pour l'Ă©poque), mais aussi pour le caractère unique de certains des prix. Le pape Pie IX a ainsi envoyĂ© une sculpture d’ivoire de RaphaĂ«l, Madonna Di Foligno.

L’empereur d’Autriche a transmis à une table de marqueterie rares spécialement conçu pour l'occasion, tandis que Napoléon III a choisi dans les suites des Tuileries deux magnifiques vases de Sèvres. Un reste mémorable de la vente est l’horloge pendulaire dans la sacristie de la cathédrale : c’est un prix qui n’a jamais été revendiqué.

Achèvement

Le célèbre architecte irlandais néogothique James Joseph McCarthy a été appelé pour achever le travail. Il propose un nouveau projet. Le plan original proposait une église en style gothique perpendiculaire. Cependant, depuis que le plan originel de Duff avait été adopté pour Armagh, une renaissance architecturale avait eu lieu et avait vu un retour de styles plus purs, dont le gothique perpendiculaire était vu comme une altération décadente. McCarthy proposa de continuer dans un style proche d’un édifice d’architecture gothique fleuri du XIVe siècle.

McCarthy avait attaqué le travail de Duff dans le magazine Irish Catholic Magazine en 1847, mais il a été obligé de travailler dessus, les murs ayant atteint la hauteur des vitraux dans les bas-côtés, mais sans les traceries. « Il a complètement changé le design de Duff en faisant fi des pinacles sur les contreforts, du parapet crénelé sur la nef et les bas-côtés, et en augmentant la hauteur sous plafond »[2] (Sheehy) ; il a également introduit des traceries fleuries et de nombreux détails sculptés. Maurice Craig commente, « Caractéristiquement, il a modifié le style du perpendiculaire au fleuri, de manière que le spectateur doive supporter l’absurdité d’un travail « en style XIVe siècle » se tenant au-dessus d’un « style XVIe siècle » (excepté pour les traceries qu’il a harmonisé) ; mais en beaucoup de points, c’est un très bon bâtiment »[3]. La cathédrale a été consacrée en 1873.

La sacristie, la salle du synode, la grande entrée, les portes et la loge du sacristain furent construites plus tardivement (selon Galloway, la sacristie et le portail en 1887, le reste entre 1894 et 1897), suivant le dessin de William Hague. C’est aussi lui qui « ébauche le jubé derrière le maître-autel, avant de mourir en . Le travail est repris par M. McNamara de Dublin, à qui l’on doit donc le dessin final et la réalisation du jubé, mais aussi les entrelacs celtiques […] et les systèmes de ventilation et de chauffage[4] ». D’autres travaux intérieurs sont effectués entre 1900 et 1905 par l’archevêque Logue, selon les plans de Ashlin & Coleman de Dublin. La cathédrale est à nouveau consacrée en 1903. Une grande partie de ce travail a été retiré.

RĂ©novations

Les premières rénovations ont lieu dans les années 1980. Elles ont été justifiées à l'époque par : « le caractère sublime de l’intérieur a été perdu par l’introduction ultérieure d’écrans, des rails d’autel travaillés et du pupitre[5] ». Ce que les architectes voulaient atteindre était « un retour au concept original JJ McCarthy's […] Ils ont recommandé une simplification de l’intérieur, ce qui donnerait une plus grande formalité à la cérémonie[6]. »

Le sanctuaire d’origine d’Ashlin est entièrement modifié par l’évêque Liam McCormack. Disparaissent entre autres le pupitre de Beakey, le jubé, les stalles de McDorey, et l’orgue de 1875 de Telford, le maître-autel de Cesare Aureli, les deux autels latéraux et leurs retables respectifs, la chaire et les rails.

Ces modifications ont été critiquées ; les nouveaux aménagements apparaissent dès le début dépassés. « Ni la qualité des remplacements, ni l’habileté des artisans ne peuvent dissimuler l’aliénation totale par ce nouveau travail, de l’esprit et du sens qui ont été l’inspiration ecclésiologique et architecturale de McCarthy. Ceci précisé, ces intrusions modernes semblent dépassionnées et inadaptées[7]. » (Ulster Architectural Heritage Society, 1992)

La cathĂ©drale d’Armagh a Ă©tĂ© rĂ©organisĂ©e Ă  nouveau en 2002 â€“ 2003, par le remplacement du tabernacle par la cathèdre. Les travaux de rĂ©novation ont Ă©galement comportĂ© le rajouts d’élĂ©ments de laiton supprimĂ©s en 1980, formant une barrière en face du retable de la chapelle Notre-Dame de McCarthy, la pose d’un carrelage contemporain de couleur pastel dans le sanctuaire entier et l’ajout d'un nouveau tabernacle dans la chapelle du SacrĂ©-CĹ“ur — conçu par Ashlin et Coleman vers 1904. La salle du Synode de Hague a Ă©galement Ă©tĂ© restaurĂ©e, avec une dĂ©coration au pochoir.

Personnes enterrées

Notes et références

  1. « Resumption Monday »
  2. « He completely changed the appearance of Duff's design by getting rid of the pinnacles on the buttresses, the battlemented parapets on nave and aisles, and by making the pitch of the roof steeper »
  3. « Characteristically, he altered the style from Perpendicular to Decorated, so that the spectator must support the absurdity of "fourteenth-century" works standing on top of "sixteenth-century" (except for the tracery which was harmonised); but in most ways it is a very successful building »
  4. « [William Hague] engaged on the designs for the great rood screen behind the high altar when he died in March, 1899. Mr. Hague's work was taken up by Mr. McNamara of Dublin who subsequently superintended the designing and building of the rood screen, the beautiful Celtic tracery of the mosaic passages and floors, and the complex heating and ventilating system. »
  5. « the fine character of the interior was marred by the later introduction of screens, elaborate altar rails and pulpit »
  6. « a return to J.J. McCarthy's original concept. […] They recommended a simplification of the interior, which would also add a greater formality to ceremony. »
  7. « Neither the quality of the replacements nor the skill of the craftsmanship can disguise the total alienation of the new work from the spirit and meaning that was McCarthy's ecclesiological and architectural inspiration. In this setting, these modern intrusions appear dispassionate and irrelevant. »

Bibliographie

  • (en) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de l’article de WikipĂ©dia en anglais intitulĂ© « St Patrick's Cathedral, Armagh (Roman Catholic) » (voir la liste des auteurs).
  • Buildings of Co. Armagh de C. E. B. Brett, publiĂ© par la Ulster Architectural Heritage Society en 1999
  • St. Patricks Cathedral, Armagh. Tomas Ă“ Fiaich. The Irish Heritage Series: 58, Eason & Sons Ltd, Dublin, 1987.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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