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CaraMail

CaraMail fut l'un des plus importants portails Web communautaires francophones puis la messagerie web attitrĂ©e du portail Lycos français. Après avoir essayĂ© de renaĂ®tre sous l'intitulĂ© « Jubii par CaraMail », la marque est rachetĂ©e en 2009 par l'allemand GMX, qui pour s'ouvrir au marchĂ© français devient « GMX Caramail Â»[1].

CaraMail
logo de CaraMail
Logo de CaraMail.

Création 1997
Dates clés Rachat en 2000 par Lycos Europe
Rachat en 2009 par GMX
Fondateurs Orianne Garcia, Alexandre Roos et Christophe Schaming
Activité Messagerie web, portail Web communautaire
Société mère GMX (depuis 2009)

Histoire

Naissance d'une grande communauté francophone

CaraMail est d'abord une messagerie web créée en 1997[2] par les fondateurs du moteur de recherche Lokace : Orianne Garcia, Alexandre Roos, Christophe Schaming, Philippe Payan, Thierry Lunati et Marc Reeb[3]. Son nom joue sur l'homophonie avec « caramel »[4].

Très vite, le site se dĂ©veloppe et offre de nouveaux services soit notamment un chat, des forums, le magazine Carazine, l'annuaire CarafutĂ©, le système de sauvegarde de documents Caramalette, la plateforme d'enchère Caraplazza[2], etc. De plus en plus d'internautes frĂ©quentent le site, son chat Ă©tant particulièrement populaire (jusqu'Ă  40 000 connexions simultanĂ©es en 2003) et CaraMail devient une des communautĂ©s d'utilisateurs francophones les plus importantes.

Rachat par Lycos Europe

Lycos CaraMail.

En 2000, quelques mois avant l'Ă©clatement de la bulle internet, le site est revendu Ă  Spray Network pour 150 millions de francs[2] - [5]. Spray est Ă  son tour absorbĂ© par Lycos Europe quelques mois plus tard. CaraMail intègre alors le portail Lycos français et n'a ainsi plus d'interface propre. Pour y accĂ©der, il faut cliquer sur un onglet.

Cette intégration est parfois mal vécue par ses utilisateurs. En effet, ils rencontrent de nombreux problèmes techniques. Aussi, certains services finissent par disparaître.

Le chat à l'interface simpliste mais efficace est bientôt remplacé par un chat similaire à tous ceux visibles sur les portails de Lycos Europe. Mais ce chat au thème graphique s'inspirant de l'univers de la croisière ne connaîtra pas le même succès[6].

La tentative de promouvoir un « CaraMail Messenger » échoue.

Bientôt, CaraMail ne semble plus qu'être le webmail attitré du portail Lycos France soit l'équivalent de Lycos mail dans les autres pays européens. L'aspect communautaire de la marque tend ainsi à s'effacer.

Aussi, après avoir rĂ©alisĂ© des rĂ©sultats honorables jusqu'en 2003 avec un pic d'utilisateurs de 28 millions de comptes[7], CaraMail voit sa frĂ©quentation commencer Ă  chuter considĂ©rablement[8]. La frĂ©quentation du chat, notamment, passe de 30 000 Ă  3 000 connexions simultanĂ©es environ.

Tentative avortée de renouveau avec Jubii

Jubii bĂŞta par CaraMail.

En 2007, Lycos promeut une nouvelle plateforme de webmail offrant divers services annexes[9]. En France, le portail, intitulé « Jubii par CaraMail », se présente comme le successeur de cette marque. L'esprit communautaire semble de retour avec le rassemblement sous une même griffe de divers services relevant du chat, du blog, des rencontres ou encore du partage de fichiers… Mais ces services ferment en 2009, Lycos Europe devenue Lycos Network Europe mettant fin à ses activités non rentables.

Un nouveau repreneur : GMX

GMX CaraMail.

En , l'allemand United Internet achète les noms de domaines inhérents à CaraMail et les remet à disposition des utilisateurs. United Internet lance à cette occasion sa marque GMX en France, devenue GMX CaraMail, et offre aux utilisateurs de CaraMail la possibilité de conserver leurs adresses de courrier électronique et de les utiliser avec le nouveau service de messagerie GMX. Les nouveaux utilisateurs peuvent également ouvrir une adresse @caramail.fr ou caramail.com fonctionnant avec la messagerie web GMX. Une nouvelle messagerie web est proposée, permettant outre l'accès à la messagerie d'une capacité de Go, des fonctions renforcées de sécurité (antispam et antivirus) et la possibilité de recevoir et d'envoyer des courriers électroniques depuis d'autres adresses (dont Yahoo, Hotmail et Gmail) via le système du Mail Collector.

Un tchat identique : JuneLive

Un développeur français de 34 ans s'est efforcé de recréer à l'identique l'emblématique service de messagerie CaraMail. Son site, JuneLive.net, permet de revisiter ce qui fut l'un des plus importants portails Web communautaires francophones des années 2000[10].

S'y trouvent ainsi, sous le design et la typologie minimaliste de l'époque, une boîte mail, un chat permanent ou encore une liste de salons de discussion dédiés à des sujets spécifiques, dont l'informatique, la Belgique, les jeux de rôles, ou encore à des catégories d'âge - la première comprenant des 10-18 ans.

Un Chat populaire

Ă€ l'Ă©poque de Caramail, beaucoup d'interfaces de chat inventaient leur propre style ou mettaient en avant leur fonctionnement.

Le chat de Caramail était épuré mais intuitif de prise en main. Parmi les points forts de l'interface initiale :

  • un affichage proche des interfaces d'IRC mais avec beaucoup de fonctions intĂ©grĂ©es de façon graphique, avec davantage de boutons pour des fonctions basiques comme « message privĂ© », « ignorer », « entrer » dans un salon, etc. ;
  • la possibilitĂ© de rĂ©server et enregistrer plusieurs alias de chat Ă  partir d'un mĂŞme compte (et mĂŞme recevoir des courriels), sans avoir Ă  enregistrer chaque alias sur chaque salon ;
  • des fonctions annexes telles que les « amis » et la possibilitĂ© de listes ;
  • un accès facile Ă  une multitude de salons ou la possibilitĂ© de s'en crĂ©er un sur simple clic ;
  • la possibilitĂ© d'utiliser des salons privĂ©s toujours via interface graphique ;
  • des smileys d'un graphisme sobre et efficace[11], faciles Ă  intĂ©grer en frappe directe grâce Ă  des combinaisons de caractères simples et intuitives (un standard repris sur d'autres supports) d'une variĂ©tĂ© correcte pour l'Ă©poque mais surtout d'une versatilitĂ©, pour relative qu'elle Ă©tait, très intuitive et surtout très populaire[12] -- ils Ă©taient accessibles aussi sur simple clic dans l'un des onglets de l'interface, avec des spĂ©ciaux aux thèmes de plus en plus variĂ©s au fil des ans[13].

L'un des smileys emblématiques de cet héritage reste le « grand sourire » encodé :-$.

Controverse

L'une des controverses marquantes de cette interface venait de l'intĂ©gration de smileys vulgaires tels que fessiers, crottes, etc. Cela donnait parfois lieu Ă  des trollages de conversation, encore que la fonction « ignorer Â» permettait Ă  peu de frais de ne pas lire un intervenant.

Parmi les questions clichés dès les années 1990 arrivait en tête de liste la demande « âge, sexe et ville », souvent abrégée en ASV. C'est devenu une sorte de mème Internet caricaturant les conversations sur sites de rencontre bien avant Meetic et consorts. L'interface de Caramail permettait en effet de voir la ville et l'âge d'un participant (ou de s'en saisir d'autres, notamment à l'occasion de jeux de rôle en chat) et d'effectuer des recherches de tchatteurs par alias ou par ville.

Notes et références

  1. Julien Baldacchino, « Ces sites des années 2000 passés sur l'autre rive du web : 10 - CaraMail », sur France Inter, (consulté le ).
  2. « Le suédois Spray rachète le français Caramail », sur L'Obs, (consulté le ).
  3. « Ces six amis se sont connus à l'école primaire, à la fac de Strasbourg ou à l’École centrale. Et ils ont fini par tous se retrouver chez Forlog, une boîte de formation à l'informatique. […] En 1995, la jeune équipe décide de créer Lokace, un petit Yahoo! francophone. […] Premier jackpot : Lokace est revendu à Infonie en 1998, pour 8 millions de francs. Les six actionnaires réinvestissent alors cet argent dans leur nouvelle idée : Caramail. » « Près de 48 % du capital de Caramail reste détenus par le trio Garcia, Roos et Schaming, et 36 % par un autre trio d'actionnaires (Reeb, Payan et Lunati). » Adrien de Tricornot, « La bande à Lokace ou les petits princes de l'effet de levier », sur lexpansion.lexpress.fr, (consulté le ).
  4. « La naissance de Caramail et le brainstorming pour trouver le nom : extrait du livre : Comment je suis devenue millionnaire grâce au net… sans rien y comprendre d'Orianne Garcia », sur Le Journal du Net, (consulté le ).
  5. Yann Guégan, « Clic de fin pour Lycos et Caramail : je me souviens », sur Rue89, (version du 9 mars 2016 sur Internet Archive) (consulté le ).
  6. Guillemette Faure, « Le chien de Lycos France aboie encore » , sur Rue89, nouvelobs.com, (consulté le ).
  7. « Ils faisaient partie de votre quotidien, ces sites web sont tombés dans l’oubli : CaraMail », sur Ouest-France, (consulté le ).
  8. « L’histoire de Caramail », sur arobase.org, (consulté le ).
  9. Stéphanie Goutte, « Que le grand clic les croque : Net. Pionniers en France, Lycos, Multimania, Caramail… ferment dimanche », sur Libération, (consulté le ).
  10. https://www.junelive.net/
  11. « Les Smileys Caramail (graphisme) », sur smileyscaramail.free.fr, (consulté le ).
  12. « Les smileys de Caramail », sur 1600par1200.free.fr, (consulté le ).
  13. Camille Gévaudan, « Une madeleine au Caramail », sur Libération, (consulté le ).

Liens externes

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