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Campagne de la Dynastie Ming contre l'Uriankhai

La campagne de la Dynastie Ming contre l'Uriankhai de 1387 est une campagne militaire offensive de l'armée de la dynastie chinoise Ming, dirigée par le général Feng Sheng contre la horde Uriankhai du chef mongol Naghachu en Mandchourie. Avant la fin de l'année, la campagne militaire s’achève par la reddition de la horde Uriankhai.

Campagne de la Dynastie Ming contre l'Uriankhai
Informations générales
Date 1387
Lieu Mandchourie
Issue Victoire décisive de la dynastie Ming
Changements territoriaux ConquĂŞte de la Mandchourie par la dynastie Ming
Belligérants
Dynastie MingHorde Mongole Uriankhai
Commandants
Général Feng Sheng
Général Fu Youde
Général Lan Yu
Zhu Di, Prince de Yan
Naghachu (se rend)
Forces en présence
200,000 soldats (150 000 soldats sur le champ de bataille et 50 000 soldats à l'intérieur des forteresses)inconnues


Situation avant le début du conflit

Durant la décennie 1380, le commandant mongol Naghachu organise les nombreuses tribus mongoles de Mandchourie et les rassemble au sein de la Horde Uriankhai[1]. Ces tribus entrent régulièrement en conflit avec les Chinois, ce tout le long des régions frontalières du nord-est de la Chine des Ming[1] - [2].

Déroulement des opérations

En , l'empereur Ming Hongwu ordonne au gĂ©nĂ©ral Feng Sheng de lever une armĂ©e de 200 000 soldats et d'attaquer avec les Mongols de Mandchourie[3]. Au dĂ©but de l'annĂ©e 1387, Feng Sheng est nommĂ© Grand GĂ©nĂ©ral et charge Fu Youde et Lan Yu de l'assister[2]. Ă€ eux trois, ils organisent la levĂ©e des 200 000 hommes de l'armĂ©e[2]. L'empereur Hongwu dresse personnellement les plans de l'attaque, avec l'objectif ultime de conquĂ©rir Jinshan[3].

L'armĂ©e Ming comprend donc 200 000 soldats[1] - [2], dont 50 000 soldats qui sont en garnison dans quatre forteresses[2]. Le gĂ©nĂ©ral Feng Sheng et le gĂ©nĂ©ral Fu Youde commandent l'armĂ©e de front, tandis que le gĂ©nĂ©ral Lan Yu commande l'armĂ©e d'arrière-garde[1]. Le prince Zhu Di commande la garde princière, mais son action durant la campagne est relativement limitĂ©e[1].

En , le général Feng Sheng conduit l'armée Ming jusqu'à T'ung-chou, d'où il envoie le général Lan Yu, avec une unité de cavalerie, attaquer une troupe mongole se situant à Ch'ing-chou[4] - [3]. Lan Yu vainc les Mongols et capture le gouverneur mongol, de nombreux soldats mongols et leurs chevaux[3]. Le [2], le général Feng Sheng conduit l'armée Ming vers le nord et traverse la Grande Muraille[2] - [3].

Des forteresses sont alors construites à Ta-ning, Fu-yü, Hui-chou et K'aun-ho, près de la Grande Muraille[2]. Les travaux sont achevés à la fin de l'été 1387[2]. À Ta-ning, une commission militaire régionale est créée pour commander ces quatre forteresses[2]. Par la suite, Zhu Quan, le prince de Ning, sera en poste à Ta-ning et prendra le commandement de ces forteresses[2]. Pour l'instant, elles servent d'entrepôts fortifiés pour l'intendance, des millions de piculs[5] de nourriture étant stockés dans chacune d'entre elles[1]. Pour convoyer cette nourriture, les paysans des provinces de Beiping, Shangdong, Shanxi et du Henan sont mobilisés pour transporter le grain vers le nord[2].

Une fois que tout est prĂŞt, le gĂ©nĂ©ral Feng Shen part vers l'est avec le gros de ses troupes[2] - [3], et laisse environ 50 000 hommes Ă  Ta-ning pour garder ses rĂ©serves[3]. Le , Ch'en Yung, le marquis de Lin-chiang, et sa division sont sĂ©parĂ©s de l'armĂ©e principale et tombent dans une embuscade, entraĂ®nant la mort de Ch'en[2].

En , l'armée Ming continue d'avancer et traverse le fleuve Liao[1]. Quelques jours après, les soldats chinois encerclent le bastion mongol de Jinshan[1]. Ce mois-là, l'armée Ming établit également son campement à l'ouest de Jinshan[3].

Le général Feng Sheng fait venir auprès de lui Nayira'u, un ancien lieutenant de Naghachu, capturé en 1376, et le renvoie auprès de son ancien maître avec une lettre[3]. Dans cette missive, Feng lui dit qu'il doit se rendre et accepter la suzeraineté de la Chine des Ming[3]. Au même moment, le général Lan Yu et son armée infligent de nombreuses pertes à plusieurs tribus de la horde mongole, dans la zone située juste au nord de la Grande Muraille[1]. Pendant ce temps, du riz, des armes et d'autres fournitures sont transportés de l'autre côté de la Grande Muraille, en Mandchourie, pour approvisionner l'armée Ming[1]. Finalement, Naghachu et sa horde mongole acceptent de se rendre et de se reconnaître vassaux des Ming[1] - [2] - [3]. Selon Dreyer (1982), cette reddition a lieu le [2], tandis que pour Langlois (1998), c'est en [3]. Mais cette reddition ne suffit pas à mettre fin au conflit, car les chefs mongols de moindre importance considèrent que Naghachu a fait défection et continuent à résister[2]. C'est ainsi que, pendant que l'armée Ming revenait à la Grande Muraille, l'arrière-garde tombe dans une embuscade et subit des pertes, y compris le commissaire en chef P'u Ying, le commandant de l'arrière-garde[2].

Conséquences

La campagne se termine par la capture de Naghachu et de sa horde, de leurs familles et de leurs animaux domestiques[2]. Naghachu, ses 6500 officiers et leurs familles sont envoyés à Nankin[3] . Après sa reddition aux Ming, Naghachu reçoit un marquisat avec une bourse de 2000 piculs de grain, un domaine de champs publics dans le Jiangxi, et un manoir à Nanjing[3]. Il meurt finalement près de Wu-ch'ang le , probablement en raison de sa consommation excessive d'alcool, et est enterré près de Nanjing[3].

Fort de cette campagne couronnĂ©e de succès, l'empereur Hongwu ordonne au gĂ©nĂ©ral Lan Yu de mener une campagne militaire avec une armĂ©e de 150 000 hommes contre Togustemur, le Khan des Mongols. Cette nouvelle guerre aboutit Ă  la victoire des Ming sur les hordes mongoles au lac Buir en 1388[2].

Notes et références

  1. Tsai 2001, 46–47.
  2. Dreyer 1982, 141–142.
  3. Langlois 1998, 157–158.
  4. près de Lin-hsi dans l'actuelle province du Liaoning
  5. 1 picul correspond à 100 catties, ce qui fait à peu près 60 kg

Bibliographie

  • Edward L. Dreyer, Early Ming China : A Political History, 1355-1435, Stanford, Stanford University Press, , 315 p. (ISBN 978-0-8047-1105-0)
  • John D., Jr. Langlois, The Cambridge History of China, Volume 7 : The Ming Dynasty, 1368–1644, Part 1, Cambridge, Cambridge University Press, , 976 p. (ISBN 978-0-521-24332-2, lire en ligne), « The Hung-wu reign, 1368–1398 »
  • Shih-shan Henry Tsai, Perpetual Happiness : The Ming Emperor Yongle, Seattle, University of Washington Press, , 270 p. (ISBN 978-0-295-98109-3, lire en ligne)
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