Camisole (sous-vĂȘtement)
Une camisole est un sous-vĂȘtement court ou long, avec ou sans manches, qui se portait par-dessus la chemise, sous-vĂȘtement placĂ© au plus prĂšs du corps[1]. On appelait aussi historiquement ce vĂȘtement chemisole ou chamisole.
Histoire
La camisole a Ă©tĂ© historiquement portĂ©e par les hommes comme par les femmes. Sous-vĂȘtement intermĂ©diaire qui permettait de rĂ©chauffer la tenue, cette chemisette pouvait ĂȘtre revĂȘtue pour la nuit ou le jour. Pour les hommes la camisole est placĂ©e entre la chemise et le pourpoint[2].
C'est au XVIIIe siÚcle que la camisole commence à disparaßtre de la toilette masculine française, bien qu'elle reste trÚs présente dans la tenue vestimentaire du clergé et de la paysannerie[3].
Comme tout vĂȘtement, la camisole peut ĂȘtre un symbole de statut : la camisole de sacre, en soie cramoisie, est portĂ©e par les rois de France (Louis XIII, Louis XIV, ...) lors de la cĂ©rĂ©monie. La camisole est ample et fendue Ă l'avant et l'arriĂšre, comme la chemise en dessous, de maniĂšre Ă pouvoir recevoir l'onction. On voit paraĂźtre cette camisole sur certains portraits de Louis XIV, comme celui d'Henri Testelin « Louis XIV protecteur des arts »[4].
La camisole reste une sous-vĂȘtement qui bien qu'il Ă©volue en taille et en matiĂšre, se place toujours en complĂ©ment ou Ă la place de la chemise. En 1833 dans un manuel Ă destination des dames, en Ă©tĂ© il est recommandĂ© de remplacer la combinaison chemise avec camisole, trop chaude, par une seule chemise de nuit. La camisole reste un vĂȘtement utilisĂ© pour lutter contre le froid[5] ou supplĂ©mentaire Ă la chemise comme vĂȘtement lĂ©ger[6].
Avec la gĂ©nĂ©ralisation du corset, la camisole est parfois confondue avec ou abandonnĂ©e au profit du cache-corset[7] - [8] puis aux alentours de 1870 ou 1880, la camisole dĂ©signe un sous-vĂȘtement composĂ© d'un ensemble haut et jupon ou une veste d'habillement courte[9].
MatiĂšres
La camisole quand elle Ă©tait un sous-vĂȘtement visant Ă prĂ©server la chaleur corporelle, pouvait ĂȘtre cousue dans n'importe quelle matiĂšre : toile, futaine ou ratine, ou plus lĂ©gĂšre en soie, en coton, etc[2].
Au XIXe siĂšcle, il est prĂ©cisĂ© dans un manuel Ă destination des dames que la camisole se doit d'ĂȘtre blanche. Elle peut par contre ĂȘtre simple ou dĂ©corĂ©e et le col rabattu ou montant, doublĂ©e pour ĂȘtre plus chaude encore[10] - [11]. Comme elle fait partie des Ă©lĂ©ments de lingerie, au mĂȘme titre que les jupons, bonnets et chemises, l'Ă©toffe utilisĂ©e peut ĂȘtre riche mais doit rester rĂ©sistante aux frĂ©quents lavages et reprisĂ©e rĂ©guliĂšrement[12]. La camisole peut ĂȘtre coupĂ©e dans la soie, le calico ou la laine[11].
Camisole moderne
La camisole a Ă©voluĂ© trĂšs faiblement jusqu'au XXIe siĂšcle et reste un sous-vĂȘtement, non plus utilisĂ© pour prĂ©server la chaleur corporelle mais pour sa seconde fonction permettant de dissimuler la marque des sous-vĂȘtements, ou habiller une tenue trĂšs transparente. Ă manches courtes ou bretelles spaghetti, non transparente, la camisole est portĂ©e sous un dĂ©shabillĂ© ; lorsque la camisole est portĂ©e seule, avec un matĂ©riau translucide ou non, coupĂ©e jusqu'en dessous des hanches, on la qualifie de nuisette. En tant que vĂȘtement, elle est parfois appelĂ©e dĂ©bardeur, et dĂ©signe un vĂȘtement couvrant le haut du corps jusqu'aux hanches, sans manches.
Au QuĂ©bec, une camisole est un sous-vĂȘtement fĂ©minin ou masculin couvrant le haut du corps mais ne comportant pas de manches. En Suisse romande, le terme dĂ©signe Ă©galement un dĂ©bardeur. En Provence, c'Ă©tait un vĂȘtement Ă manches longues portĂ© sur la chemise pour les femmes. Pour les hommes, c'est une sorte de chemise Ă longues manches bouffantes.
Références
- Informations lexicographiques et étymologiques de « camisole » dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales
- Vivre Ă Blois au XVIIIe siĂšcle, Thierry Holleville, p137 sur Google Livres
- Vivre Ă Blois au XVIIIe siĂšcle, Thierry Holleville, p151 sur Google Livres
- Le Prince et les arts: Stratégies figuratives de la monarchie française, p99, 105 sur Google Livres
- Manuel des dames, ou, L'Art de l'Ă©lĂ©gance: Sous le rapport de la toilette, des honneurs de la maison, des plaisirs, des occupations agrĂ©ables, Ălisabeth Celnart, p180 sur Google Livres
- Manuel des dames, ou, L'Art de l'Ă©lĂ©gance: Sous le rapport de la toilette, des honneurs de la maison, des plaisirs, des occupations agrĂ©ables, Ălisabeth Celnart, p182 sur Google Livres
- (en) Elizabeth Ewing, Fashion in Underwear : From Babylon to Bikini Briefs, Courier Corporation, , 160 p. (ISBN 978-0-486-47649-0, lire en ligne), p. 49
- (en) C. Willett Cunnington, English Women's Clothing in the Nineteenth Century : A Comprehensive Guide with 1,117 Illustrations, Courier Corporation, , 460 p. (ISBN 978-0-486-31963-6, lire en ligne)
- (en) C. Willett Cunnington, English Women's Clothing in the Nineteenth Century : A Comprehensive Guide with 1,117 Illustrations, Courier Corporation, , 460 p. (ISBN 978-0-486-31963-6, lire en ligne)
- Manuel des dames, ou, L'Art de l'élégance: Sous le rapport de la toilette, des honneurs de la maison, des plaisirs, des occupations agréables, Elisabeth Celnart, p181 sur Google Livres
- (en) C. Willett Cunnington, English Women's Clothing in the Nineteenth Century : A Comprehensive Guide with 1,117 Illustrations, Courier Corporation, , 460 p. (ISBN 978-0-486-31963-6, lire en ligne)
- Manuel des dames, ou, L'Art de l'Ă©lĂ©gance: Sous le rapport de la toilette, des honneurs de la maison, des plaisirs, des occupations agrĂ©ables, Ălisabeth Celnart, p209 sur Google Livres