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Camille Parmesan

Camille Parmesan est une écologue américaine, spécialiste des conséquences du réchauffement climatique mondial sur la biodiversité. Très médiatisée, elle est connue pour être la première à avoir démontré un changement d'habitat pour une espèce animale à cause du réchauffement climatique.

Camille Parmesan
Biographie
Naissance
Formation
Activité
Autres informations
A travaillé pour
Université du Texas à Austin (depuis )

Elle est professeur à l'université de Plymouth ainsi qu'à la Station d’Écologie Théorique et Expérimentale (SETE), une unité mixte de recherche du CNRS et de l'université Paul-Sabatier à Toulouse. Elle est également professeur adjoint à l'université du Texas à Austin.

Études, carrière, biographie

Camille Parmesan est américaine[1] - [2] - [3]. Elle a obtenu un doctorat en biologie à l'université du Texas à Austin en 1995, et a ensuite travaillé comme chercheur postdoctoral à l'université de Santa Barbara[4]. Elle a pris ses nouvelles fonctions à l'université de Plymouth[5] en 2010.

En 2017, après que le président Donald Trump a annoncé le retrait des Etats-unis de l'accord de Paris sur le climat, elle fait partie des 18 scientifiques qui viennent s'installer en France à l'invitation d'Emmanuel Macron dans le cadre du programme « Make Our Planet Great Again »[6] - [7] - [note 1]. Elle travaille alors au CNRS en Ariège[7] - [2] - [5], où elle étudie l'impact du changement climatique sur les espèces dans la Station d'écologie théorique et expérimentale de Moulis[8].

En 2018, elle signe avec 16 scientifiques un article publié dans la revue Science qui affirme l'absence de doute quant aux conséquences du réchauffement climatique et déclare : « Les climatosceptiques ne pensent qu’à eux et sont dangereux. »[7] La même année, elle s'exprime publiquement sur le thème de la « charge émotionnelle » qui affecte les climatologues, confrontés à ce qu'ils estiment être un déni concernant la catastrophe climatique[9].

Recherches

Ses recherches portent sur les réponses de la biodiversité aux changements climatiques mondiaux. Elle est connue pour avoir, dans les années 1990, publié la première étude démontrant que les espèces sont en train de changer d’habitat à cause du changement climatique[10] - [11]. Son travail sur le papillon Euphydryas editha a été décrit comme le début d'une « révolution dans la science »[12]. Elle a démontré que ce papillon migrait vers le nord en raison du réchauffement climatique, ou alors qu'il se réfugiait à des altitudes plus élevés pour pouvoir survivre. Elle a ouvert une voie : d'autres chercheurs ont ensuite constaté le même type de phénomène concernant des quantités d'autres espèces, par exemple des coraux, des renards roux ou des champignons. Elle-même a étudié 1 500 espèces d'animaux et végétaux et a constaté que la moitié changeait de zone géographique et que les deux tiers vivaient un décalage saisonnier[7] - [12].

Son article paru dans Nature en 2003 : A globally coherent fingerprint of climate change impacts across natural systems (« Une empreinte globalement cohérente des impacts du changement climatique dans les systèmes naturels »), co-écrit avec Gary Yohe, a été l'article relatif au changement climatique le plus souvent cité, avec plus de 3 000 citations en 2015 et 6 000 en 2020[13].

En 2013 est publiée une étude concernant le changement climatique et les océans réalisé par des scientifiques reconnus de 17 centres de recherche à travers le monde, dont Camille Parmesan[note 2].

Camille Parmesan est autrice du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC)[3].

Elle s'intéresse également aux effets du changement climatique sur la santé.

Distinctions et notoriété

En 2007, Camille Parmesan a reçu le Conservation Achievement Award in Science de la National Wildlife Federation[15].

Elle a été désignée Distinguished Scientist par l'académie des sciences du Texas en 2013[16].

Elle a reçu une bourse de la Société américaine d'écologie la même année[17].

En 2015, elle a reçu le Marsh Award for Climate Change Research décerné par le Marsh Christian Trust et la Société britannique d'écologie[18].

Elle a été lauréate du programme Make our planet great again, lancé par le président Macron[5].

Selon Jean Jouzel, Camille Parmesan est « une grosse pointure » et, d'après la presse, il s'agit d'un scientifique de renommée internationale[6] - [2] - [19] - [20], l'un parmi les plus influents au monde selon La Dépêche[5]. D'après le magazine de la National Audubon Society, importante organisation écologiste américaine, son travail a « ouvert de nouveaux horizons aux scientifiques et l’a propulsée sur le devant de la scène médiatique. Des centaines d’articles lui ont été consacrés, et elle est devenue une habituée des émissions de radio et de télévision »[21].

Notes

  1. Elle déclare à ce sujet : « L'impact de Trump sur la science du climat a été bien plus important que ce que le public croit. Il a non seulement réduit les financements, mais il a lancé l'attaque de toutes les manières possibles avec ses pouvoirs de président. Les chercheurs universitaires en sont protégés, mais les scientifiques travaillant dans des agences gouvernementales ont vraiment ressenti le coup. Ils ont été étouffés et n'ont pas été autorisés à parler librement avec la presse [...] »[6]
  2. Il s'agit d'une méta-analyse portant sur des études incluant des données remontant en moyenne jusqu'à 40 ans. Cette méta-analyse doit être incluse dans le rapport du GIEC de 2014. Camille Parmesant déclare : « loin de jouer le rôle de tampon pour diminuer les changements, nous voyons que la réponse océanique est bien plus forte que ce que l'on croyait. » Les zones géographiques où vivent les espèces maritimes se décalent vers les pôles en moyenne de 75 km par décennie, tandis que celles des espèces terrestres se décalent beaucoup moins vite avec une moyenne de 6 km par décennie[14].

Références

  1. « Premiers lauréats de l'appel aux chercheurs d'Emmanuel Macron "Make our planet great again" - Sciences et Avenir », sur www.sciencesetavenir.fr, (consulté le )
  2. « Saint-Girons. Une scientifique de renom s'installe en Couserans », sur ladepeche.fr, (consulté le )
  3. « Climat. De plus en plus de scientifiques soutiennent la jeunesse mondiale en grève », sur Ouest France,
  4. (en) « Plymouth profile », www.plymouth.ac.uk, University of Plymouth (consulté le ).
  5. « Camille, de la fac d'Austin au CNRS en Ariège », sur La Dépêche, (consulté le ).
  6. (en) « Camille Parmesan: ‘Trump’s extremism on climate change has brought people together’ », The Observer,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  7. « Les climatologues ont le blues », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. « L’Occitanie, un eldorado pour les chercheurs dans la lutte contre le réchauffement climatique ? », sur La Tribune, (consulté le )
  9. « Les climatologues, en pleine étuve émotionnelle », sur L'Echo, (consulté le )
  10. « La course mortelle entre les espèces et le réchauffement climatique », sur Sciences et Avenir, (consulté le )
  11. (en) Hannah Murphy Andrea Marks, « On the Eve of Extinction », Rolling Stone,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  12. (en) Sophie Murguia, « A Science Writer Makes the Case for Embracing Migration », Outside Online,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  13. (en) « Analysis: The most ‘cited’ climate change papers », Carbon Brief,‎ (lire en ligne).
  14. Jean-Luc Nothias, « Changement climatique: les poissons filent aux pôles », sur Le Figaro.fr, (consulté le )
  15. (en) « Award Honorees », www.nwf.org (consulté le ).
  16. (en) « Texas Academy Award », www.texasacademyofscience.org, Texas Academy of Science (consulté le ).
  17. (en) « ESA Award », www.esa.org, Ecological Society of America (consulté le ).
  18. (en) « Marsh Award » (consulté le ).
  19. « Actualité politique et infos des partis politiques - Challenges », sur www.challenges.fr, (consulté le )
  20. « Ces entrepreneurs qui s'installent en France après l'appel lancé par Emmanuel Macron », sur Franceinfo, (consulté le )
  21. « Camille Parmesan. La croisade de Madame Butterfly », sur Courrier international, (consulté le )

Liens externes

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