Café des Aveugles
Le Café des Aveugles est un café-caveau qui existait jadis à Paris, au Palais-Royal, au 103, galerie de Beaujolais.
Le Café des Aveugles sous la Révolution
Sous la Révolution, il s'agit d'un lieu de rendez-vous de sans-culottes. Sur son fronton est alors indiqué : « Ici, on s'honore du titre de citoyen, on se tutoie et on fume[2]. »
Le Café des Aveugles en 1814
En 1814, Louis-Marie Prudhomme Ă©crit[3] :
« Café des Aveugles, situé sous le café Italien. Il y a dans ce café un grand orchestre, composé d’aveugles. Ce café n’ouvre qu’à cinq heures. C’est le rendez-vous de toutes les filles du jardin et de celles du perron : les habituées y ont tous les jours leur demi-tasse gratis. Il est divisé en vingt petits caveaux : on y voit de vieux et de jeunes admirateurs des grâces. Les jeunes déesses viennent boire le vin du marché ; les vieilles restent pour épier le moment où il se présente quelque godiche(c'est le mot de reconnaissance).
On respire un air si fétide et si épais dans ce café, que lorsqu’on en sort, même au plus fort de l’été, on est saisi par le froid. »
Le Café des Aveugles en 1858
Jules Lovy Ă©crit, le , dans Le Tintamarre[4] :
« […] le Café des Aveugles, le plus ancien de tous (les cafés-caveaux du Palais-Royal), et le seul qui subsiste encore aujourd'hui. Là , huit ou dix aveugles de l'hospice des Quinze-Vingts se livrent chaque soir à une musique exaspérée, exécutant des ouvertures, assistant le Sauvage dans ses assourdissants roulements de tambour, et l'homme à la poupée vient compléter le programme. Autrefois les caveaux étaient le rendez-vous de prédilection des marchandes d'amour patentés. Toutes avaient leurs entrées libres. L'homme qui se respecte ne pouvait pas s'aventurer dans ces antres ; aussi y avait-il foule. »
Notes et références
- Grand concert extraordinaire exécuté par un détachement des quinze-vingt au caffé des Aveugles Foire saint Ovide au mois de septembre 1771, estampe, éditeur : A Paris chez Mondhare rue S.t Jacques.
- Isabelle Calabre, « Palais-Royal : on joue, boit et lutine… », p. 21, in « Votre quartier sous la Révolution », Le Nouvel Obs Paris - Île-de-France, no 2213, semaine du 5 au 11 avril 2007, p. 12-21.
- 'Louis-Marie Prudhomme, Voyage descriptif et philosophique de l'ancien et du nouveau Paris, t. 2 : Miroir fidèle qui indique aux étrangers et même aux Parisiens ce qu'ils doivent connaître… Suivi de la description des environs de Paris…, édité à compte d'auteur, Paris 1814, p. 89-91.
- Extrait du début de l'article de Jules Lovy, « Les cafés de Paris », Le Tintamarre, 18 avril 1858, p. 5, 2e colonne. Voir l'original de ce début d'article reproduit sur la base Commons. Le Tintamarre est un hebdomadaire parisien qui paraît de 1843 à 1912.