Cabale de la dorsale
La cabale de la dorsale (backbone cabal en anglais) était un groupe d'administrateurs de serveurs qui, en communiquant au moyen d'une liste de diffusion privée, ont imposé la restructuration des newsgroups de Usenet (nommé le Great Renaming) pendant les années 1980.
Fonctionnement
L'absence de hiérarchies légales ou techniques au sein d'Usenet a conduit à la formation de hiérarchies sociales. L'autorité morale des uns et des autres s'acquérait à travers la discussion et la participation aux activités communautaires.
La réorganisation de la dorsale, vers 1983 est généralement attribuée à Gene "Spaf" Spafford (en)[1] bien que Mary Ann Horton s'en soit également présentée comme l'initiatrice et meneuse[2]. Quoi qu'il en soit, la cabale comptait de nombreux autres membres, comme Rick Adams, et aurait été active jusqu'au début des années 2000.
Pendant la plus grande partie de son existence, cette cabale a nié son existence et ceux qui y étaient impliqués affirmaient souvent « il n'y a pas de cabale » chaque fois qu'elle était évoquée en public. L'expression est parfois utilisée de manière humoristique dans le but de rejeter les théories du complot fondées sur l'existence d'une cabale secrète.
De nos jours
L'expression est également utilisée de manière ironique pour indiquer que ceux qui connaissent l'existence d'une cabale nieront toujours son existence. Guy Debord a théorisé quelque chose de similaire à propos de la Mafia[3].
L'origine de l'expression « Il n'y a pas de cabale » semble plus ancienne que Usenet. On en trouve en effet une occurrence dans les pamphlets de la Révolution française[4].
L'affaire de la cabale de la dorsale est devenue le modèle de théories du complot autour d'une hypothétique mainmise sur Usenet ou l'Internet.
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Backbone cabal » (voir la liste des auteurs).
- The Great Renaming FAQ
- CV de Mary Ann Horton
- « La plus grande exigence d’une Mafia, où qu’elle puisse être constituée, est naturellement d’établir qu’elle n’existe pas, ou qu’elle a été victime de calomnies peu scientifiques; et c’est son premier point de ressemblance avec le capitalisme. » Guy Debord, Commentaires sur la société du spectacle, 1988, chapitre XXIII.
- François-Joseph Deschiens, Collection de matériaux pour l'histoire de la Révolution de France, depuis 1787 jusqu'à ce jour: bibliographie des journaux, Barrois L'aîné, (lire en ligne)