CĂ©lestin Rinchard
Célestin Rinchard, né à Fleurus le et décédé à Ixelles (Bruxelles-Capitale) le , est un médecin belge, qui défraya la chronique en commettant des assassinats et des attentats entre 1944 et 1949[1] - [2], une série de crimes pour lesquels il sera condamné à la réclusion à perpétuité.
Les faits
Célestin Rinchard réussit brillamment ses études à la faculté de médecine de l'Université libre de Bruxelles. Il sera nommé chirurgien assistant à la clinique de La Hestre mais sera rapidement limogé. On le retrouve alors chef adjoint à l'hôpital civil de La Louvière, ce qui déplaît à Camille Deberghe, l'un des élus communaux qui voit dans cette nomination le jeu de manœuvres politiciennes. Camille Deberghe est par ailleurs journaliste. La guerre éclate et Célestin Rinchard se réfugie en France, laissant son poste vacant. Camille Deberghe, devenu entretemps bourgmestre, place le docteur Roger à la tête de l'hôpital civil.
À son retour en Belgique, le docteur Rinchard comprend qu'il n'est pas le bienvenu. Quelque temps plus tard, Camille Deberghe est arrêté par les Allemands. Célestin Rinchard récupère son poste. En 1943, il rachète la clinique du docteur Equenne, rue du Château 15 à Braine-l'Alleud.
Camille Deberghe, qui a continué à « instruire » son dossier à charge de Rinchard, dépose plainte le au parquet de Nivelles. Le , Deberghe est abattu de quatre balles devant son domicile. Les soupçons s'orientent de suite vers Rinchard, mais il bénéficie d'un non-lieu.
Le , Émile Vandenborre est abattu à la mitraillette, Chaussée d'Ophain.
Le , Robert Tavernier, industriel, est assassiné à son domicile. Les soupçons se portent cette fois sur un chauffeur de taxi : Maurice Wautier. Lors d'une perquisition à son domicile, on retrouve l'arme ayant servi au meurtre d'Émile Vandenborre. Dans la nuit du 18 au , on retrouve dans le véhicule de Rinchard la carabine ayant servi au meurtre de Robert Tavernier. Un troisième suspect est arrêté : Émile Balligand.
Baligand, alors âgé de vingt-quatre ans, passe rapidement aux aveux, entraînant ses complices dans son sillage.
Le parquet veut éclaircir le rôle tenu par Willy Harcq, alors substitut, dans cette organisation criminelle, mais celui-ci se suicide le laissant une note dans laquelle il reconnaît son implication.
L'affaire entraîna la démission du bourgmestre Jules Hans en 1952.
Le procès
Le procès s'ouvre, aux assises de Bruxelles, le , il durera 75 jours. Ses avocats étaient Eugène Flagey, Albert Guislain et Léon Hayoit de Termicourt. On procèdera à l'audition de cinq cents témoins, les avocats tinrent 21 plaidoiries et les jurés mirent cinq heures pour répondre aux 114 questions de l'acte d'accusation. Le verdict fut rendu le . Célestin Rinchard est condamné pour meurtres et attentats à la réclusion à perpétuité. Ses complices, Wauthier et Baligand sont condamnés à huit années de réclusion.
Épilogue
Après sept années de détention à la prison de Nivelles, bénéficiant d'une libération conditionnelle, le "Docteur mitraillette" est libéré en . Il s'expatriera dans le sud de la France. Célestin Rinchard mourut à Ixelles, le .
Références
- Yves van der Cruysen, Un siècle d'histoire en Brabant Wallon, Bruxelles, Racine, 2007. Chapitre XVIII: "L'affaire Rinchard".
- René Haquin, Pierre Stéphany, Les Grands Dossiers criminels de Belgique, Bruxelles, Racine, 2005.
Bibliographie
- Michel Bailly "Un des derniers survivants du procès Rinchard se souvient. Péril et injustice de l’amalgame.". Archives du journal le soir du mercredi 14 août 1991.
- Françoise Lecrenier « L’affaire Rinchard: le "docteur Mitraillette" et ses comparses », Cercle d'Histoire Henri Guillemins, Haine-Saint-Pierre, 2005, 192p
- Yves van der Cruysen, "Un siècle d'histoire en Brabant Wallon", Éditions Racine, Bruxelles, 2007. Chapitre XVIII: "L'affaire Rinchard".
- René Haquin, Pierre Stéphany, "Les grands dossiers criminels de Belgique", Éditions Racine, Bruxelles, 2005.