Bruno Müller
Bruno Müller, né le à Strasbourg (Alsace) et mort le à Oldenbourg (Basse-Saxe), est un juriste et un officier SS-Obersturmbannführer. Il fut en 1941 le chef du Sonderkommando 11b au sein de l'Einsatzgruppe D[1].
SS-Obersturmbannführer Bruno Müller | ||
Bruno Müller dans Cracovie occupée. | ||
Naissance | Strasbourg |
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Décès | Oldenbourg |
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Allégeance | Troisième Reich | |
Arme | Schutzstaffel | |
Grade | Obersturmbannführer | |
Commandement | HSSPF Friedrich-Wilhelm Krüger (Gouvernement Général) puis RSHA | |
Biographie
Bruno Müller est né le à Strasbourg.
Membre du NSDAP (le parti nazi), il intègre la SS en 1931. Il intègre la fonction publique après son succès à l'examen de Referendar. En 1933/34 il est nommé maire de Norderney une ile de la Mer du Nord. Puis il dirige la Gestapo du Land d'Oldenbourg à partir de 1935. En 1937 il crée et dirige le bureau de la Gestapo de Wilhelmshaven. En il est nommé commandant de l'Einsatzkommando 2/I puis il dirige la Gestapo à Cracovie dans le Gouvernement général comme Kommandeur de la SIPO SD Krakau. Il dirige en la Sonderaktion Krakau où il fait arrêter et interner un grand nombre de professeurs de l'université Jagellonne. Ils sont ensuite déportés au camp de concentration de Sachsenhausen et au camp de concentration de Dachau.
En , il reprend son poste à Wilhelmshaven. Au printemps 1940, il dirige l'Einsatzkommando 1 de la SIPO SD en Hollande conquise. En il prend la direction du Referat III B4 du RSHA chargé des questions de transplantation et de colonisation notamment en Silésie en liaison avec le RKF ou « Reichskommissar für die Festigung deutschen Volkstums » (commissariat pour le renforcement de la germanité). En , il est nommé chef de l'Abteilung IV au sein de l'Einsatzgruppe D. Début juillet 1941 après la division de l'Einsatzkommando 11 en deux Sonderkommandos 11a et 11b[2] il est nommé chef du Sonderkommando 11b rattaché à la 11e armée de la Wehrmacht. Dans la nuit du à Tighina en Moldavie il donne à ses troupes dans le cadre du plan d'extermination des Juifs de l'Est les nouvelles consignes qui consistent à tuer également les femmes et les enfants. À titre d'exemple pour ses hommes il exécute lui-même devant eux une femme et son bébé avec son revolver[3]. Dans la même ville son unité massacre 155 Juifs, femmes et enfants compris. En il est remplacé par Werner Braune. Il est alors nommé directeur du bureau central de la Gestapo de Stettin jusqu'en . Puis il repart en opérations comme "Kommandeur der SIPO und des SD" Wolhynien-Podolien à Luzk. En mars/, il est envoyé en Croatie comme chef de l'Einsatzkommando Esseg. Avant de prendre le poste en France de Kommandeur der SIPO und des SD (KDS) à Rouen de mai à . Bruno Müller officie ensuite auprès du Befehlshaber der SIPO SD Prague comme chef du zbV-Kommando 1 à Zlin. Finalement il prend le poste de KdS à Kiel en jusqu'à la fin de la guerre.
En 1947, il est arrêté par les alliés et jugé pour crimes de guerre en notamment pour le massacre de 500 prisonniers de guerre à Kiel (Marche du Nord) entre et . Il est condamné à 20 ans de travaux forcés. Il est libéré 5 ans plus tard bénéficiant de la loi d'amnistie.
Il travaille ensuite comme représentant de commerce en Allemagne de l'Ouest et meurt en 1960. à Oldenbourg.
Culture
Le personnage de Bruno Müller apparaît dans le film Katyń d'Andrzej Wajda, interprété par Joachim Paul Assböck (de).
Notes et références
- Christian Ingrao, Croire et détruire : les intellectuels dans la machine de guerre SS, Paris, Le Grand livre du mois, , 521 p. (ISBN 978-2-286-06980-3, OCLC 763012344, BNF 42297752), p. 291
- Ralf Ogorreck 2007, p. 166
- Christian Ingrao 2010, p. 334
Sources bibliographiques
- Ralf Ogorreck (trad. de l'allemand par Olivier Mannoni), Les Einsatzgruppen : les groupes d'intervention et la genèse de la Solution finale, Berlin, Metropol, , 320 p. (ISBN 978-2-286-03062-9, OCLC 916649130)
- Christian Ingrao, Croire et détruire : les intellectuels dans la machine de guerre SS, Paris, Le Grand livre du mois, , 521 p. (ISBN 978-2-286-06980-3, OCLC 763012344, BNF 42297752)
- Klaus-Michael Mallmann, Einsatzgruppen in Polen, Wissenschaftliche Buchgesellschaft 2008
- Michael Wildt, Generation des Unbedingten. Das Führungskorps des Reichssicherheitshauptamtes, Hamburger Edition, 2003