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Branche des géantes rouges

La branche des (Ă©toiles) gĂ©antes rouges (en anglais : red-giant branch ou RGB), appelĂ©e parfois la premiĂšre branche des gĂ©antes, est la partie de la branche des gĂ©antes avant que la combustion de l'hĂ©lium ne dĂ©marre, lors de l'Ă©volution stellaire. C'est un stade qui suit la sĂ©quence principale pour les Ă©toiles de masse faible ou intermĂ©diaire. Les Ă©toiles de la branche des gĂ©antes rouges ont un cƓur inerte d'hĂ©lium entourĂ© d'une coquille d'hydrogĂšne brĂ»lant selon le cycle CNO. Ce sont des Ă©toiles de types K et M beaucoup plus grosses et beaucoup plus lumineuses que les Ă©toiles de la sĂ©quence principale ayant la mĂȘme tempĂ©rature.

Diagramme de Hertzsprung–Russell de l'amas globulaire M5. La branche des gĂ©antes rouges part de la fine branche horizontale des sous-gĂ©antes vers le haut Ă  droite, avec certaines Ă©toiles RGB plus lumineuses marquĂ©es en rouge.

DĂ©couverte

Les étoiles les plus brillantes des amas globulaires tels que NGC 288 sont des géantes rouges.

Les gĂ©antes rouges ont Ă©tĂ© identifiĂ©es au dĂ©but du XXe siĂšcle lorsque l'utilisation du diagramme de Hertzsprung–Russell mit en Ă©vidence qu'il y avait deux types distincts d'Ă©toiles froides ayant des tailles trĂšs diffĂ©rentes : les naines, appelĂ©es maintenant de façon formelle Ă©toiles de la sĂ©quence principale ; et les gĂ©antes[1] - [2].

Le terme branches des gĂ©antes rouges est entrĂ© en usage dans les annĂ©es 1940 et 1950, bien qu'initialement uniquement comme un terme gĂ©nĂ©ral pour faire rĂ©fĂ©rence Ă  la rĂ©gion des gĂ©antes rouges du diagramme de Hertzsprung–Russell. Bien que la base d'une durĂ©e de vie passĂ©e dans la sĂ©quence principale thermonuclĂ©aire, suivie par une phase de contraction thermodynamique vers une naine blanche Ă©tait comprise en 1940, les dĂ©tails internes des diffĂ©rents types d'Ă©toiles gĂ©antes n'Ă©taient pas connus[3].

En 1968, le nom de branche asymptotique des gĂ©antes (AGB) fut donnĂ© Ă  une branche d'Ă©toiles lĂ©gĂšrement plus lumineuses que la majoritĂ© des gĂ©antes rouges et plus instables, souvent des Ă©toiles variables de forte amplitude telles que Mira[4]. L'observation d'une branche des gĂ©antes bifurquĂ©e avait Ă©tĂ© faite des annĂ©es plus tĂŽt mais on comprenait mal comment les diffĂ©rentes sĂ©quences Ă©taient reliĂ©es[5]. En 1970, la rĂ©gion des gĂ©antes rouges Ă©tait bien identifiĂ©e comme Ă©tant composĂ©e des sous-gĂ©antes, des RGB elles-mĂȘmes, de la branche horizontale et de la AGB, et l'Ă©tat d'Ă©volution des Ă©toiles de ces rĂ©gions Ă©tait assez bien compris[6]. La branche des gĂ©antes rouges fut dĂ©crite comme la premiĂšre branche des gĂ©antes en 1967, pour la distinguer de la seconde (asymptotique) branche des gĂ©antes[7], et cette terminologie est encore frĂ©quemment utilisĂ©e de nos jours[8].

La physique stellaire moderne a modĂ©lisĂ© les processus internes qui produisent les diffĂ©rentes phases de la vie post sĂ©quence principale des Ă©toiles de masse modĂ©rĂ©e[9], avec toujours plus de complexitĂ© et de prĂ©cision[10]. Les rĂ©sultats de la recherche sur les RGB sont eux-mĂȘmes utilisĂ©s comme la base de recherches dans d'autres domaines[11].

Évolution

Trajets d'évolution d'étoiles de différentes masses :
‱ le trajet 0.6 M☉ montre le RGB et s'arrĂȘte au flash de l'hĂ©lium.
‱ le trajet 1 M☉ montre une branche des sous-gĂ©antes courte mais de longue durĂ©e et le RGB jusqu'au flash de l'hĂ©lium.
‱ le trajet 2 M☉ montre la branche des sous-gĂ©antes et le RGB, avec une boucle bleue Ă  peine dĂ©tectable sur la AGB.
‱ le trajet 5 M☉ montre une branche des sous-gĂ©antes longue mais trĂšs brĂšve, un court RGB et une boucle bleue Ă©tendue.

Quand une Ă©toile ayant une masse d'environ 0.4 M☉ (masse solaire) Ă  12 M☉ (8 M☉ pour les Ă©toiles de faible mĂ©tallicitĂ©) Ă©puise son coeur d'hydrogĂšne, elle entre dans une phase de combustion de l’hydrogĂšne en coquille lors de laquelle elle devient une gĂ©ante rouge, plus grande et plus froide que sur la sĂ©quence principale. Lors de la combustion de l'hydrogĂšne en coquille, l'intĂ©rieur de l'Ă©toile passe par plusieurs stades distincts qui sont reflĂ©tĂ©s dans son aspect extĂ©rieur. Les stades d'Ă©volution varient principalement selon la masse de l'Ă©toile, mais aussi de sa mĂ©tallicitĂ©.

Phase de sous-géante

AprĂšs qu'une Ă©toile de la sĂ©quence principale ait Ă©puisĂ© son cƓur d'hydrogĂšne, elle commence Ă  brĂ»ler l'hydrogĂšne dans une coquille Ă©paisse autour d'un cƓur constituĂ© largement d'hĂ©lium. Le cƓur d'hĂ©lium est encore sous la limite de Schönberg-Chandrasekhar et est en Ă©quilibre thermique, et l'Ă©toile est une sous-gĂ©ante. Toute production d'Ă©nergie supplĂ©mentaire due Ă  la fusion en coquille est consommĂ©e pour gonfler l'enveloppe et l'Ă©toile se refroidit mais sa luminositĂ© ne s'accroit pas[12].

La combustion de l’hydrogĂšne en coquille continue dans les Ă©toiles d'environ une masse solaire jusqu'Ă  ce que la masse du cƓur d'hĂ©lium s'accroisse suffisamment pour qu'il devienne dĂ©gĂ©nĂ©rĂ©. Le cƓur se contracte alors, s'Ă©chauffe et developpe un fort gradient de tempĂ©rature. La coquille d'hydrogĂšne, brĂ»lant selon le cycle CNO sensible Ă  la tempĂ©rature, augmente trĂšs fortement son taux de production d'Ă©nergie et l'Ă©toile est considĂ©rĂ©e comme Ă©tant au pied de la branche des gĂ©antes rouges. Pour une Ă©toile de la mĂȘme masse que le Soleil, cela prend environ 2 milliards d'annĂ©es Ă  partir du moment oĂč l'hydrogĂšne est Ă©puisĂ© dans le cƓur[13].

Les sous-gĂ©antes de plus de 2 M☉ environ atteignent la limite de Schönberg-Chandrasekhar relativement rapidement avant que le coeur ne devienne dĂ©gĂ©nĂ©rĂ©. Le cƓur supporte encore son propre poids thermodynamiquement en partie grĂące Ă  l'Ă©nergie de la coquille d'hydrogĂšne, mais il n'est plus en Ă©quilibre thermique. Il se contracte et s'Ă©chauffe, provoquant l'amincissement de la coquille d'hydrogĂšne et le gonflement de l'enveloppe stellaire. Cette combinaison fait baisser la luminositĂ© lorsque l'Ă©toile tend vers le pied du RGB. Avant que le cƓur ne devienne dĂ©gĂ©nĂ©rĂ©, l'enveloppe d'hydrogĂšne externe devient opaque ce qui entraĂźne l'arrĂȘt du refroidissement de l'Ă©toile, accroĂźt le taux de fusion dans la coquille d'hydrogĂšne, et l'Ă©toile entre alors dans la phase RGB. Dans ces Ă©toiles, la phase de sous-gĂ©ante dure quelques millions d'annĂ©es seulement, causant un trou apparent dans le diagramme de Hertzsprung–Russell entre les Ă©toiles de la sĂ©quence principale de type B et les RGB, visible dans les jeunes amas ouverts tels que Praesepe. C'est le trou de Hertzsprung qui est en fait faiblement peuplĂ© par des Ă©toiles sous-gĂ©antes Ă©voluant rapidement en gĂ©antes rouges, en contraste avec la branche des sous-gĂ©antes de faible masse courte et densĂ©ment peuplĂ©e, visible dans les amas plus vieux comme ω Centauri[14] - [15].

Montée de la branche des géantes rouges

Les Ă©toiles de type solaire ont un cƓur dĂ©gĂ©nĂ©rĂ© sur la branche des gĂ©antes rouges et montent jusqu'au sommet avant de dĂ©marrer la fusion de l'hĂ©lium avec un flash.
Les Ă©toiles plus massives que le Soleil n'ont pas un cƓur dĂ©gĂ©nĂ©rĂ© et quittent la branche des gĂ©antes rouges avant le sommet quand leur cƓur d'hĂ©lium s'allume sans flash.

Les Ă©toiles situĂ©es au pied de la branche des gĂ©antes rouges ont toute une tempĂ©rature similaire autour de 5000 K, correspondant Ă  un type spectral K prĂ©coce ou moyen. Leurs luminositĂ©s s'Ă©tendent entre quelques fois la luminositĂ© du Soleil pour les gĂ©antes rouges les moins massives et plusieurs milliers de fois pour les Ă©toiles autour de 8 M☉[16].

Leurs coquilles d'hydrogĂšne continuant Ă  produire plus d'hĂ©lium, la masse et la tempĂ©rature des cƓurs des Ă©toiles RGB s'accroissent. Cela accĂ©lĂšre la fusion de la coquille d'hydrogĂšne. Les Ă©toiles deviennent plus lumineuses, plus grosses et un peu plus froides. Elles sont dĂ©crites comme montant la RGB[17].

Lors de la montĂ©e du RGB, plusieurs Ă©vĂ©nements internes produisent des effets externes observables. L'enveloppe convective externe devient de plus en plus profonde lorsque l'Ă©toile grossit et la production d'Ă©nergie dans la coquille s'accroĂźt. Finalement, elle devient assez profonde pour apporter des produits de fusion de l'ancien cƓur convectif Ă  la surface, Ă©vĂ©nement appelĂ© le premier dredge-up. Cela modifie l'abondance de surface de l'hĂ©lium, du carbone, de l'azote et de l'oxygĂšne[18]. Une accumulation notable d'Ă©toiles Ă  un point du RGB a Ă©tĂ© dĂ©tectĂ©e et a Ă©tĂ© appelĂ©e bosse du RGB. Elle est provoquĂ©e par une discontinuitĂ© dans l'abondance d'hydrogĂšne laissĂ©e par la convection profonde. La production d'Ă©nergie dans la coquille dĂ©croĂźt temporairement Ă  cette discontinuitĂ©, bloquant effectivement la montĂ©e du RGB et provoquant un excĂšs d'Ă©toiles en ce point[19].

Sommet de la branche des géantes rouges

Pour les Ă©toiles ayant un cƓur d'hĂ©lium dĂ©gĂ©nĂ©rĂ©, il y a une limite Ă  cette croissance en taille et en luminositĂ©, appelĂ©e sommet de la branche des gĂ©antes rouges, lorsque le cƓur atteint une tempĂ©rature suffisante pour dĂ©marre la fusion. Toutes les Ă©toiles qui atteignent ce point ont une masse du cƓur d'hĂ©lium de presque 0.5 M☉, et une luminositĂ© et une tempĂ©rature trĂšs similaires. Ces Ă©toiles lumineuses ont Ă©tĂ© utilisĂ©es comme chandelles standard de mesures de distance. Visuellement, le sommet de la branche des gĂ©antes rouges correspond Ă  une magnitude absolue d'environ −3 et Ă  des tempĂ©ratures autour de 3000 K avec une mĂ©tallicitĂ© solaire, plus prĂšs de 4000 K avec une mĂ©tallicitĂ© trĂšs faible[16] - [20]. Les modĂšles prĂ©voient une luminositĂ© au sommet de 2 000–2 500 L☉, selon la mĂ©tallicitĂ©[21]. Dans la recherche moderne, les magnitudes infrarouges sont plus souvent utilisĂ©es[22].

Sortie de la branche des géantes rouges

Un cƓur dĂ©gĂ©nĂ©rĂ© dĂ©marre la fusion de façon explosive lors d'un Ă©vĂ©nement appelĂ© flash de l'hĂ©lium, mais il y a peu de signes visibles extĂ©rieurement de façon immĂ©diate. L'Ă©nergie est consommĂ©e en augmentant la dĂ©gĂ©nĂ©rescence du cƓur. L'Ă©toile devient moins lumineuse et plus chaude et se dĂ©place vers la branche horizontale. Tous les cƓurs d'hĂ©lium dĂ©gĂ©nĂ©rĂ©s ont approximativement la mĂȘme masse, indĂ©pendamment de la masse stellaire totale, et donc la luminositĂ© due Ă  la fusion de l'hĂ©lium sur la branche horizontale est la mĂȘme. La fusion de la coquille d'hydrogĂšne peut provoquer une variabilitĂ© de la luminositĂ© stellaire totale, mais pour la plupart des Ă©toiles ayant une mĂ©tallicitĂ© voisines de celle du Soleil, la tempĂ©rature et la luminositĂ© sont trĂšs similaires cĂŽtĂ© froid de la branche horizontale. Ces Ă©toiles forment le red clump Ă  environ 5000 K et 50 L☉. Les enveloppes d'hydrogĂšne moins massives fait que les Ă©toiles peuvent occuper une position plus chaude et moins lumineuse sur la branche horizontale, et cet effet se produit plus facilement Ă  faible mĂ©tallicitĂ©, ce qui fait que les vieux amas pauvres en mĂ©taux prĂ©sentent les branches horizontales les plus prononcĂ©es[13] - [23].

Les Ă©toiles initialement plus massives que 2 M☉ ont des cƓurs d'hĂ©lium non dĂ©gĂ©nĂ©rĂ©s sur la branche des gĂ©antes rouges. Ces Ă©toiles deviennent assez chaude pour dĂ©marrer la fusion triple-alpha avant d'atteindre le sommet de la branche des gĂ©antes rouges et avant que le cƓur ne devienne dĂ©gĂ©nĂ©rĂ©. Elles quittent alors la branche des gĂ©antes rouges et parcourent alors une boucle bleue avant de rejoindre la branche asymptotique des gĂ©antes (AGB). Les Ă©toiles trĂšs lĂ©gĂšrement plus massives que 2 M☉ suivent une boucle bleue Ă  peine visible Ă  quelques centaines de L☉ avant de continuer sur la AGB, difficilement distinguable de leur position sur la branche des gĂ©antes rouges. Les Ă©toiles plus massives forment des boucles bleues Ă©tendues qui peuvent atteindre 10000 K ou plus avec des luminositĂ©s de milliers de L☉. Ces Ă©toiles traverseront la bande d'instabilitĂ© plus d'une fois et pulseront en variables CĂ©phĂ©ides de type I (classiques)[24].

Propriétés

Le tableau ci-dessous donne les durĂ©es de vie typiques sur la sĂ©quence principale (MS), sur la branche des sous-gĂ©antes (SB) et sur la branche des gĂ©antes rouges (RGB), pour des Ă©toiles ayant diffĂ©rentes masses initiales, toutes de mĂ©tallicitĂ© solaire (Z = 0.02). Sont aussi indiquĂ©s la masse du cƓur d'helium, la tempĂ©rature effective de surface, le rayon et la luminositĂ© au dĂ©but et Ă  la fin de la RGB pour chaque Ă©toile. La fin de la branche des gĂ©antes rouges est dĂ©finie par le moment oĂč l'allumage du cƓur d'hĂ©lium dĂ©marre[8].

Masse
(M☉)
MS
(G années)
SB
(M années)
RGB
(M années)
RGBdébut
RGBfin
Masse du cƓur (M☉)Teff (K)Rayon (R☉)LuminositĂ© (L☉)Masse du cƓur (M☉)Teff (K)Rayon (R☉)LuminositĂ© (L☉)
0.658.8510025000.1046341.20.60.4829252072809
1.09.326007600.1350342.02.20.4831401792802
2.01.210250.2552205.419.60.34441723.5188
5.00.10.40.30.83473743.8866.00.8440341153118

Les étoiles de masse intermédiaire perdent seulement une faible partie de leur masse en tant qu'étoiles de la séquence principale et sous-géantes, mais présentent une perte de masse significative comme géantes rouges[25].

La masse perdue par une Ă©toile similaire au Soleil affecte la tempĂ©rature et la luminositĂ© de l'Ă©toile quand elle atteint la branche horizontale, et les propriĂ©tĂ©s des Ă©toiles du red-clump peuvent ĂȘtre utilisĂ©es pour dĂ©terminer la diffĂ©rence de masse avant et aprĂšs le flash de l'hĂ©lium. La perte de masse des gĂ©antes rouges dĂ©termine Ă©galement la masse et les propriĂ©tĂ©s des naines blanches qui se forment ensuite. La perte de masse des Ă©toiles qui atteignent le sommet de la branche des gĂ©antes rouges est estimĂ©e Ă  environ 0.2–0.25 M☉. La plus grosse partie est perdue lors des derniers millions d'annĂ©es avant le flash de l'hĂ©lium[26] - [27].

La perte de masse des Ă©toiles plus massives qui quittent la branche des gĂ©antes rouges avant le flash de l'hĂ©lium est plus difficile Ă  mesurer directement. La masse actuelle de variables CĂ©phĂ©ides telles que ÎŽ Cephei peut ĂȘtre mesurĂ©e de façon prĂ©cise car ce sont des binaires ou des Ă©toiles pulsantes. D'aprĂšs les modĂšles d'Ă©volution, ces Ă©toiles semblent avoir perdu environ 20 % de leur masse, la plus grande partie lors de la boucle bleue et particuliĂšrement lors de pulsations sur la bande d'instabilitĂ©[28] - [29].

Variabilité

Certaines gĂ©antes rouges sont des variables Ă  forte amplitude. Une grande partie des Ă©toiles variables les plus anciennement connues sont les variables de type Mira avec des pĂ©riodes rĂ©guliĂšres et des amplitudes de variation de plusieurs magnitudes, les variables semi-reguliĂšres avec des pĂ©riodes moins prĂ©cises ou des pĂ©riodes multiples et des amplitudes un peu plus faibles et les variables irrĂ©guliĂšres Ă  longue pĂ©riode sans pĂ©riode Ă©vidente. Elles ont longtemps Ă©tĂ© considĂ©rĂ©es comme des Ă©toiles de la branche asymptotique des gĂ©antes (AGB) ou des supergĂ©antes, les Ă©toiles de la branche des gĂ©antes rouges (RGB) elles-mĂȘmes n'Ă©tant gĂ©nĂ©ralement pas considĂ©rĂ©es comme variables. Les quelques exceptions apparentes Ă©taient considĂ©rĂ©es comme Ă©tant des Ă©toiles AGB Ă  faible luminositĂ©[30].

Les études de la fin du XXe siÚcle tendent à montrer que toutes les géantes de type M sont variables avec des amplitudes de 10 milli-magnitudes ou plus, et que les géantes de type K tardif sont aussi trÚs probablement variables avec des amplitudes plus faibles. De telles étoiles variables sont parmi les géantes rouges les plus lumineuses, proches du sommet de la RGB, mais il a été difficile de soutenir qu'elles sont en fait toutes des étoiles AGB. Les étoiles suivent une relation période-amplitude, les variables ayant une plus grande amplitude pulsant plus lentement[31].

Les recherches de microlentilles au XXIe siĂšcle ont fourni des mesures photomĂ©triques extrĂȘmement prĂ©cises de milliers d'Ă©toiles sur plusieurs annĂ©es. Ceci a permis la dĂ©couverte de beaucoup de nouvelles Ă©toiles variables, souvent de trĂšs faibles amplitudes. Des relations pĂ©riode-luminositĂ© multiples ont Ă©tĂ© dĂ©couvertes, groupĂ©es dans des rĂ©gions avec des crĂȘtes de relations parallĂšles rapprochĂ©es. Certaines de celles-ci correspondent aux Ă©toiles connues de type Mira et aux semi-rĂ©guliĂšres, mais un nouveau type d'Ă©toile variable a Ă©tĂ© dĂ©fini : les gĂ©antes rouges Ă  faible amplitude OGLE ou OSARGs. Les OSARGs ont des amplitudes de quelques milliĂšmes de magnitude et des pĂ©riodes semi-rĂ©guliĂšres de 10 Ă  100 jours. Le relevĂ© OGLE a publiĂ© jusqu'Ă  trois pĂ©riodes pour chaque OSARG, indiquant une combinaison complexe de pulsations. Plusieurs milliers d'OSARGs furent rapidement dĂ©tectĂ©es dans les Nuages de Magellan, Ă  la fois des Ă©toiles AGB et des RGB[32]. Un catalogue a Ă©tĂ© publiĂ© depuis, contenant 192643 OSARGs dans la direction du bulbe central de la Voie lactĂ©e. Bien qu'environ un quart des OSARgs des Nuages de Magellan prĂ©sentent des longues pĂ©riodes secondaires, trĂšs peu d'OSARGs galactiques en ont[33].

Les RGB de type OSARG suivent trois relations période-luminosité rapprochées, correspondant aux premier, second et troisiÚme harmoniques des modÚles de pulsation radiale pour des étoiles de certaines masses et luminosités, mais que des pulsations non-radiales dipolaires et quadripolaires sont aussi présentes, conduisant à la nature semi-réguliÚre des variations[34]. Le mode fondamental n'apparait pas, et la raison sous-jacente de l'excitation n'est pas connue. La convection stochastique a été suggérée comme cause, similaire aux oscillations de type solaire[32].

Deux types supplĂ©mentaires de variation ont Ă©tĂ© dĂ©couverts dans les Ă©toiles RGB : les longues pĂ©riodes secondaires, qui sont associĂ©es avec d'autres variations mais qui peuvent prĂ©senter des amplitudes plus grandes avec des pĂ©riodes de centaines ou de milliers de jours et les variations ellipsoĂŻdales. La cause des longues pĂ©riodes secondaires est inconnue, mais on pense qu'elles pourraient ĂȘtre dues Ă  des interactions avec des compagnons de faible masse sur des orbites serrĂ©es[35]. On pense Ă©galement que les variations ellipsoĂŻdales sont produites dans des systĂšmes binaires, dans ce cas des binaires Ă  contact oĂč des Ă©toiles dĂ©formĂ©es provoquent des variations strictement pĂ©riodiques en parcourant leur orbite[36].

Références

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