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Bocage (acteur)

Pierre François Touzé, dit Bocage, né le 20 brumaire an VIII () à Rouen[1] et mort le à Paris 3e[2], est un acteur français.

Bocage
Bocage dans le rôle de Buridan, dans la pièce La Tour de Nesle d'Alexandre Dumas, 1832.
Fonction
Directeur
Théâtre de l'Odéon (d)
-
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Pierre François Touzé
Nationalité
Activité
Enfant
Parentèle
Paul Bocage (neveu)
signature de Bocage (acteur)
Signature de Bocage.

Biographie

Issu d’une famille pauvre d’ouvriers toiliers, Bocage fut, dès l’enfance, contraint de travailler dans une fabrique de tissage pour se nourrir. Ayant appris à lire et à écrire sans être allé à l’école, il se mit à lire, dans sa jeunesse, Shakespeare. Ayant fini par se retrouver sur la scène, il fit, pour réaliser son rêve, le voyage à pied de sa ville natale vers la capitale où il entra au Conservatoire de Paris, avant de devoir le quitter en raison de son manque de ressources financières[3].

Beau, talentueux et indiscipliné, il connut des débuts difficiles et dut se produire plusieurs années dans d’obscurs théâtres de province, avant de rejoindre la troupe de la Porte-Saint-Martin. À Paris, il fut attaché aux divers théâtres de drames, et se fit une grande popularité comme interprète des principales créations romantiques : Antony, Marion Delorme, La Tour de Nesle, Don Juan de Marana, etc., où il portait une distinction superbe et une énergie passionnée[4].

Dans les années 1830, il compta au nombre des amants de George Sand[5].

Membre de la Comédie-Française, il y joua le répertoire classique, et y joua encore la Vieillesse de Richelieu d’Octave Feuillet et Paul Bocage, en 1849[6]. Il appartint aussi au théâtre de l'Odéon, dont il devint le directeur, en , avant d’en être licencié en , pour activités anti-gouvernementales. L’ardeur avec laquelle il se mêlait au mouvement littéraire de son temps avait en effet acquis à ce citoyen politiquement actif, une influence dont il essaya de faire un moyen d’action politique, lors de la Révolution, pour se mettre sur les rangs pour la représentation nationale, mais ceci affecta sa carrière théâtrale car il mit souvent, en tant que directeur, les représentations de l’Odéon au service de la propagande révolutionnaire[4].

En , il parut au Vaudeville dans le Marbrier, d’Alexandre Dumas ; en , il remplit plusieurs rôles dans le Paris de Paul Meurice, à la Porte-Saint-Martin. En , il créa le rôle de l’amiral Byng dans l’Amiral de l’Escadre Bleue, de Paul Foucher, au Cirque impérial. Ayant obtenu, en , la direction du théâtre Saint-Marcel, il y joua dans plusieurs pièces, mais les éléments de succès manquaient à ce théâtre éloigné. En , il alla jouer sur le théâtre de Belleville, et s’y montra encore avec supériorité dans son ancien rôle de Buridan. Enfin, peu de temps avant de mourir, il créa à l’Ambigu-Comique le rôle du vieux duc dans les Beaux Messieurs de Bois Doré, qui, selon l’expression de Théophile Gautier,

« fit voir à la jeune génération surprise ce qu’était ce Bocage dont nous lui faisions des récits[7]. »

Toutes les scènes lui allaient, il avait aussi représenté au Gymnase Jarvis l’honnête homme, Henri Hamelin et le Marchand de Londres[6].

À la vente de sa garde-robe théâtrale, Virginie Déjazet réclama comme un précieux souvenir le poignard qui servait à l’artiste dans Antony.

Il a été inhumé au cimetière du Montparnasse, dans la 16e division, ses cendres ont été transférées à l'ossuaire du Père Lachaise le . Il était le père de l'auteur dramatique Henry Bocage et l'oncle du romancier et librettiste Paul Bocage[6].

Iconographie

  • Bocage par Benjamin (1839).
    Bocage par Benjamin (1839).
  • Bocage dans Antony par Benjamin, 1838.
    Bocage dans Antony par Benjamin, 1838.

Bibliographie

Notes et références

  1. Archives de Rouen : page 94/188 : acte 335 : L'an huitième de la république francaise le 21 brumaire avant midi devant moy soussigné... de Rouen est comparu Guillaume Touzé ...le jour d'hier Marie Anne Elisabeth Louise Poré ... donné les prénoms de Pierre François. On trouve des sources très variables de 1796 à 1801 environ, l'état civil donne le 20 brumaire an VIII.
  2. Archives de la mairie de Paris : page 11/31, acte 1173 : Du 31 août 1862, deux heures de relevée - acte de décès de Pierre François Touzé, artiste dramatique, décédé le 30 de ce mois, à huit heures et demie du soir, en son domicile, Boulevart Beaumarchais, n°71 agé de soixante deux ans huit mois, né à Rouen, seine supérieur, veuf de Henriette Rosalie Vatinelle, fils de Guillaume Touzé et de Marianne Elisabeth Louise Porée, tous deux décédé. Le présent acte dressé après la constatation prescrite par la loi et sur la déclaration faite à nous officier de l'état civil, pour les s... Eugène Bocage, professeur, agé de 36 ans rue saint Jacques no 330, neveu du défunt et Félix Richard, ingénieur mécanicien, …, ami …
  3. Edmond-Denis Manne et Charles Ménétrier, Galerie historique des acteurs français, mimes et paradistes : qui se sont rendus célèbres dans les annales des scènes secondaires depuis 1760 jusqu’à nos jours, pour servir de complément à la troupe de Nicolet, N. Scheuring, , 384 p. (lire en ligne), p. 244 et suiv..
  4. Gustave Vapereau, Dictionnaire universel des littératures, Paris, Hachette, , 2096 p. (lire en ligne), p. 277.
  5. (en) Evelyne Bloch-Dano, The last love of George Sand : a literary biography, New York, Simon and Schuster, , 288 p. (ISBN 978-1-62872-560-5, présentation en ligne), p. 279.
  6. William Duckett fils, Dictionnaire de la conversation et de la lecture, t. 1, supplément, Paris, Firmin Didot Frères, , 805 p. (lire en ligne), p. 574.
  7. Théophile Gautier, « Bocage », Histoire du romantisme, Paris, G. Charpentier et Cie,‎ , p. 281 (lire en ligne, consulté le ).
  8. « Portrait de Bocage, artiste dramatique », notice no 00000057946, base Joconde, ministère français de la Culture

Liens externes

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