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Blanche de Montferrat

Blanche de Montferrat (en italien, Bianca di Monferrato) (née en 1472 à Casale Monferrato et morte le à Turin[1]) est une noble de la maison Paléologue. Par son mariage avec Charles Ier, elle se rattache à la maison de Savoie. Prématurément veuve, elle se montre une régente énergique, en particulier face aux appétits territoriaux du roi de France.

Blanche de Montferrat
Illustration.
Blanche de Montferrat (à gauche) auprès de sa jeune sœur Jeanne (Giovanna).
Titre
Duchesse de Savoie
–
(4 ans, 11 mois et 12 jours)
Prédécesseur Yolande de France
Successeur Claudine de Brosse
Régente du duché de Savoie
–
(6 ans, 1 mois et 3 jours)
Prédécesseur Charles Ier
Successeur Philippe II
Biographie
Dynastie Paléologue
Nom de naissance Bianca di Montferrato
Date de naissance
Lieu de naissance Casale Monferrato
Date de décès
Lieu de décès Carignano (Savoie)
Père Guillaume VIII de Montferrat
Mère Élisabeth Sforza (it)
Conjoint Charles Ier de Savoie
Enfants Yolande-Louise
Charles-Jean-Amédée

Biographie

Jeunesse et mariage

Blanche de Montferrat est la fille de Guillaume VIII de Montferrat et de sa femme Élisabeth Sforza (it) (fille de Francesco Sforza et de Blanche Marie Visconti) en 1472.

Le , à treize ans, elle épouse Charles Ier de Savoie. Le couple a deux enfants, Yolande-Louise en 1487 et Charles-Jean-Amédée en 1489[1].

Mort de son mari

Représentation de Charles Ier de Savoie, extraite de la miniature de l'Ecce Homo, Les Très Riches Heures du Duc de Berry, vers 1485-1486.

Mais la mort survient assez violemment. Tout d'abord, c'est son mari qu'elle frappe, le 13 mars 1490, alors qu'il n'a que vingt-et-un ans. On pense qu'il a été empoisonné par Ludovic II, marquis de Saluces[2]. Au grand dam de l'oncle de Charles, Philippe II de Savoie dit « sans terre », réputé de caractère emporté, Blanche n'abandonne pas le pouvoir mais devient régente, pour le compte de son fils, Charles-Jean-Amédée, alors âgé d'un an à peine.

Une régence énergique

Elle a entre autres à s'opposer aux États Généraux de Savoie, qui exigent d'elle dès le un partage du pouvoir. Âgée de seulement dix-huit ans, elle sait pourtant composer avec habileté entre leurs doléances pour garder les rênes du pouvoir sans trop les mécontenter[3].

C'est notamment sous sa régence que se fait connaître le chevalier Bayard[4] ; il avait été page de Charles Ier et continue à servir sous les ordres de la duchesse ; on sait qu'il organise un tournoi en l'honneur de cette dernière[5]. C'est également sous le gouvernement de Blanche de Montferrat que la première imprimerie savoyarde s'établit à Chambéry, le premier imprimeur s'appelant Antoine Neyret[4].

Elle sait également user de diplomatie envers les grandes nations européennes. Ainsi, quand Charles VIII passe de France en Italie pour guerroyer, au lieu de s'opposer à lui (la politique de la Savoie étant très hostile aux conquêtes cisalpines et transalpines que mène la France depuis la fin de la Guerre de Cent Ans), elle laisse passer les troupes, espérant à raison que cette neutralité lui vaudrait une attitude plus bienveillante[6] - [7].

Pour l'assister dans ces tâches difficiles, elle sait s'entourer. En particulier, elle nomme Sébastien Ferrero (it), homme d'expérience (né en 1438, il a alors cinquante-deux ans) trésorier général du Piémont[8].

Mort de ses deux enfants

D'autres deuils survinrent : c'est tout d'abord la mort de son fils Charles-Jean-Amédée, duc légitime de Savoie, à sept ans, le [9]. Non contente de priver Blanche de son fils, cette disparition lui ôte son statut de régente, et ouvre le chemin du pouvoir à Philippe II qui le convoitait depuis longtemps. Il s’avère ensuite que durant son très court règne (dix-huit mois), Philippe est un souverain très apprécié, à rebours de ses violences de jeunesse[10] - [7].

En 1499, alors que Blanche s'est retirée de la vie politique, elle voit encore mourir sa fille Yolande-Louise, récemment mariée à son cousin Philibert II, et qui n'avait que douze ans[11] - [12] - [13].

Mort et sépulture

Durant les dernières années de sa vie, elle réside à Carignano, près de Turin. Elle y meurt et est enterrée dans l'église des Augustins[14] - [15].

Notes et références

  1. André Palluel-Guillard, « Charles Ier le guerrier », sur http://www.savoie-archives.fr/, Archives départementales de la Savoie (consulté le )
  2. François Mugnier, La vie et les poésies de Jean de Boyssonné, Honoré Champion, , 508 p., p. 38.
  3. Octave Morel, « Les États-Généraux de Savoie sous les régences des duchesses Yolande de France (1468) et Blanche de Montferrat (1490) », Bibliothèque de l'école des chartes, vol. 94,‎ , p. 58-73 (ISSN 1953-8138, lire en ligne).
  4. « Histoire du département de la Savoie », sur http://www.france-pittoresque.com, France pittoresque, (consulté le )
  5. Marcel Fakhoury, « Règne de Louis XII », sur http://chevalier_bayard.monsite-orange.fr/index.html, Chevalier Bayard, (consulté le )
  6. A. Dh., « Louis XI, puis Charles VIII », sur http://chamoux-sur-gelon.fr/, Chamoux-sur-Gelon (consulté le )
  7. Jean-Esprit Pellissier, « Histoire d'Allos - Troisième partie : depuis l'annexion à la Savoie, en 1388, jusqu'au traité d'Utrecht, en 1713. », sur http://jc.clariond.free.fr/, Société scientifique et littéraire des Alpes de Haute-Provence, (consulté le )
  8. Les généalogies historiques des rois, empereurs, etc. et de toutes les maisons souveraines qui ont subsisté jusqu'à présent : Exposées dans des cartes généalogiques tirées des meilleurs auteurs : avec des explications historiques et chronologiques, dans lesquelles l'on trouvera l'établissement, les révolutions & la durée des diférens Etats du monde… contenant les maisons souveraines d'Italie avec les familles papales depuis cent cinquante ans, t. 2, Pierre-François Giffard, , 698 p. (lire en ligne), p. 178-179.
  9. « Charles 1er & la régence de Blanche de Montferrat (1492-1496) », sur http://www.cg06.fr, Conseil départemental des Alpes-Maritimes (consulté le )
  10. Claudius Blanchard, Histoire de l'abbaye d'Hautecombe en Savoie : avec pièces justificatives inédites, Chambéry, Puthod, , 741 p. (lire en ligne), p. 307-308.
  11. Maur François Dantine, Charles Clémencet, Ursin Durand et François Clément, L'Art de vérifier les Dates : ou faits historiques des chartes, des chroniques, et anciens monuments depuis la naissance de Jésus-Christ, par le moyen d'une table chronologique, où l'on trouve les années de Jésus-Christ et de l'Ere d'Espagne, les Indictions, le Cycle pascal, les Pâques de chaque année, les Cycles solaires et lunaires. Avec un Calendrier perpétuel, l'Histoire abrégée des conciles, des papes, des empereurs romains, grecs, français, allemands et turcs ; des rois de France, d'Espagne et d'Angleterre, d'Écosse, de Lombardie, de Sicile, de Jérusalem, etc., des ducs de Bourgogne, de Normandie, de Bretagne ; des Comtes de Toulouse, de Champagne et de Blois par des religieux bénédictins de la congrégation de Saint Maur., Paris, G. Desprez, , 934 p. (lire en ligne), « Philibert II, dit le Beau », 161-162.
  12. M. Palluel-Guillard, « Charles Ier le guerrier », sur http://www.sabaudia.org/v2/, Histoire, patrimoine, archives des Pays de Savoie (consulté le ).
  13. JLB, « La maison de Savoie de 980 à 1860 », sur http://multicollec.net/, Le site du collectionneur (consulté le ).
  14. (en) Mariusz Pazdziora, « Burial churches of sardinian and italian sovereigns », sur http://www.royaltombs.dk/, Royal Tombs, (consulté le ).
  15. Antoine-Augustin Bruzen de La Martinière, Le grand dictionnaire géographique et critique, t. 2, Gosse, , 878 p. (lire en ligne), p. 271, article « Carignan ».

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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